La passion de Diosamante

Comme ont dû le remarquer ceux qui suivent mes avis, je suis assez fan de jodorowsky. Et comme le monsieur est prolifique, il y a de quoi faire. Quand, à la bibliothèque, je suis tombée sur ce "Diosamante" dont je n'avais jamais entendu parler, je me suis jetée dessus.

Dans cette histoire qui se situe dans un univers médiéval fantasy, on suit le destin de Diosamante, une reine belle et cruelle, qui tombe amoureuse du sage et bon Urbal. Elle se lancera alors dans un périple parsemé d'épreuves pour atteindre la même sagesse que lui et, ainsi, le mériter.

L'amateur de Jodorowsky ne sera pas dépaysé. On retrouve dans le violent parcours initiatique de Diosamante le côté mystique cher au scénariste fou. L'histoire va peut-être un peu vite, elle aurait pu être développée en 2 tomes pour plus de profondeur, mais elle reste intéressante et très plaisante à lire. Les péripéties s'enchaînent à un rythme soutenu jusqu'à un dénouement un peu expédié.

Le dessin est assuré par Jean-Claude Gal. Et j'avoue que "Diosamante" est ma première rencontre avec l'artiste. J'ai plutôt apprécié le dessin de Gal même si je trouve qu'il ne dégage pas une personnalité folle. Mais c'est plutôt bien fait. Diosamante est très belle, les paysages variés et bien détaillés, le découpage dynamique. Quant à l'architecture des bâtiments, palais et temples, on pense parfois à Druillet sans bien sûr en atteindre la démesure et le grandiose. En tout cas, cette lecture m'a donné envie de lire d'autres ouvrages illustrés par Gal.

Les auteurs ont publié une suite à ce récit mais ma bibliothèque ne la propose pas. Ceci dit "Diosamante" se suffit à lui-même, donc pas de frustration à l'horizon. D'autant moins que malgré une lecture agréable cela reste une oeuvre mineure.

Avec "Diosamante", nous retrouvons effectivement les thèmes favoris de Jodorowky mais dans un autre cadre que la science-fiction : la quête mystique pour enfin renaître de ses cendres.

Le problème est que le personnage central (pour une fois une héroïne) n'a aucune consistance. C'est trop artificiel pour convaincre. L'explication donnée à la fin du premier tome est presque risible. Comment une reine aussi belle et ténébreuse peut-elle se transformer en mendiante aveugle tout en prônant un discours spirituel et philosophique totalement dénué de sens ?

J'ai bien aimé le dessin de Gal mais beaucoup moins celui de Kordey. On passe de couleurs éteintes au premier tome à une colorisation à outrance dans le second. Dix ans se sont écoulés entre les deux volets et cela se ressent énormément au niveau de l'esprit initial de cette série.

C'est trop tarabiscoté. Ou bien, il faut accepter que ce n'est qu'en se vidant de nous-mêmes et d'accepter les pires humiliations que le désir puisse nous emplir. Des amateurs pour ce genre d'expérience ?

Diosamante, reine d'Arhas, voulant étendre sa popularité et agrandir son royaume, décide de se rendre à Sarabba afin de vaincre le roi Urbal.
Aveuglée jusqu'ici par la haine et la rage de vaincre, ce qu'elle va y trouver n'est pas un homme puissant à abattre mais plutôt un coeur à aimer. Cependant, s'estimant indigne de lui, Diosamante s'engage alors sur les voies de la sagesse et devra affronter bien des épreuves afin de purifier son coeur et de se rendre digne de celui qui a réussi à faire tomber sa carapace et qu'elle aime pour la première fois de toute son existence.

Un joli graphisme mais une histoire sans grand intérêt, une fin un peu bâclée à mon goût même s'il est vrai que j'aime bien les "happy end" mais ici, j'ai trouvé que les auteurs auraient pu un peu plus s'étendre sur cette dernière.

J'ai décidé de lire cette bédé, car je suis un grand fan des films de Jodorowsky et son apport à la bande-dessinée m'a toujours intrigué. Je vous dirais que La Passion de Diomante m'a laissé plutôt froid. Les dessins et surtout les environnements sont splendides, mais l'intrigue était cependant m'a semblé beaucoup trop courte pour sa prétention spirituelle qui tombe un peu à plat. D'un côté, la BD semble aspirer à une profondeur de l'âme humaine que je trouve très intéressante, mais d'un autre côté, le portrait fait du personnage de Diosamante est tellement simple et paraît presque incomplet. Difficile donc à recommander.

Cette deuxième intégrale des oeuvres d'Alejandro Jodorowsky regroupe des oeuvres parfois vertigineuses, parfois sombres, tantôt science-fictives, tantôt Fantasy, mais qui sont toutes porteuses de la patte exceptionnelle du scénariste, à laquelle les dessinateurs mêlent pour donner un résultat marquant !
Chronique complète et détaillée qui parle de Diosamante sur le blog.
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