Alors, le moment viendra d'aborder la philosophie. Pour y monter, il faut en quelque sorte une échelle intellectuelle.On lui donnera d'abord pour degrés des exemples bien choisis qui mettent, pour ainsi dire, sous les yeux les conditions les plus diverses des phénomènes et de l'observation. Ce seront des types, propres, comme les figures des mathématiques, à rendre la démonstration plus facile à suivre et plus claire.
Là fable d'Orphée lui représente la naissance de la philosophie. Par ses chants, Orphée veut désarmer les dieux infernaux, et il adoucit les animaux sauvages. Ainsi la philosophie, dans son premier et plus noble effort, cherche à prolonger la vie, de tous les êtres; puis malheureuse et attristée, elle adoucit les mœurs des hommes et civilise les nations.
La philosophie ne peut cesser d'être un sujet fort sérieux; mais du sérieux à l'ennui la distance est grande encore. L'histoire de la politique est sérieuse, et elle peut être attachante; bien traitée, elle intéresse autant qu'elle éclaire. Les systèmes philosophiques sont les principaux événements, ce semble, de, l'histoire de la pensée.
C'est en étudiant la nature que la philosophie rentre dans son domaine. Elle est là devant la.mine qu'elle creuse et qu'elle exploite. De là une division de la philosophie en spéculative et en opérative, suivant qu'elle s'occupe de la recherche des causes ou de la production des effets.
Rien n'est plus commun que les gens d'esprit qui se vantent de n'y rien comprendre. Or ce pourrait bien n'être pas uniquement la faute de ces gens d'esprit.