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Johan-Frédérik Hel-Guedj (Traducteur)
EAN : 9782848930848
336 pages
Les Deux Terres (23/02/2011)
3.07/5   30 notes
Résumé :
Extrêmement troublant : d'une grande acuité psychologique !


Un jour, Eugene Wren, galeriste londonien réputé, ramasse par hasard une enveloppe pleine de billets de banque. Au lieu de la remettre à la police, son goût du secret l amène à coller une affichette près de sa maison dans le quartier de Portobello. Cette annonce anodine en apparence, qu Eugene cache à sa fiancée, en même temps que ses autres obsessions, va déclencher une succession d ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Née en 1930, ayant plusieurs dizaines d'ouvrages à son actif, ayant remportée une collection impressionnante de récompenses, tant en Grande-Bretagne qu'aux États-Unis, Ruth Rendell signe en 2008 avec « Portobello » un ouvrage attrayant et un brin surprenant.

Le lecteur est plongé dans « un des plus fascinants quartiers de Londres », Portobello Road, « le plus beau marché du monde » (page 11), quartier où les itinéraires de divers personnages, socialement assez typés, se croisent, s'entremêlent et se télescopent. Parmi eux, il y a Eugène Wren, galeriste de son état, qui tient une place de choix : complètement accroc aux bonbons sans sucre (d'où la couverture du livre) car il essaye ainsi de lutter contre un début d'embonpoint, il tente de dissimuler sa dépendance à ses proches (page 23) jusqu'à mettre en péril son mariage avec sa fiancée, obnubilé qu'il est par la nécessité de tenir sa ‘maladie' secrète (page 82). Il y a Lance Platt, SDF, toujours en recherche d'un coup qui lui rapporterait un peu d'argent, qu'il s'agisse de dérober le chat de la voisine pour exiger d'elle une rançon (page 37) ou de ‘visiter' des appartements en l'absence de leurs occupants ; il cambriolera l'appartement de Wren (page 73). Il y a Ella, la compagne de Wren, docteur de son état, laquelle croise la route de Joël Roseman, un jeune homme dépressif auquel son père n'adresse plus la parole depuis la noyade accidentelle de sa fille (page 140) : schizophrène, Joël rencontre Ella, lui relate son expérience de mort imminente et lui demande de l'aider à se ‘débarrasser' de Mithras, vague fantôme ‘ramené' de l'au-delà. Il y a Gemma, l'ex-compagne de Lance, et son fiston : Gemma vit avec Fize depuis que Lance lui a mis un oeil au beurre noir et lui a cassé une incisive en lui cognant dessus. Il y a Reuben Perkins, ancien berger des Enfants de Zabulon, mort de sa belle mort, en fait d'une crise cardiaque. Il y a Gilbert Gibson, ancien taulard, reconverti en nouveau berger des Enfants de Zabulon, pourchassant tous les pêchés du monde (page 48). Il y a Dorian Lupescu, un roumain qui habite le dernier étage de la maison de Gilbert et qui mourra, intoxiqué par les fumées de l'incendie criminel de cette maison (page 252). Il y a Fize, iranien anglophone et son pote Ian Pollitt, lequel est prompt à dégainer son cran d'arrêt – il tuera Fize (page 370) quand celui-ci lui annoncera qu'il souhaite aller au commissariat pour annoncer que Ian et lui ont mis le feu à la maison de Gilbert. Il y a le père de Joël, richissime gérant de fonds spéculatif, et sa femme, soumise et encore maternelle envers son fils … Ouf, ça en fait du monde !

Les fans de la première heure de Ruth Rendell n'aimeront probablement pas « Portobello » : pas de criminel (si ce n'est Ian), peu de sang, peu de violence et peu de suspense (si ce n'est vers la fin), un récit moyennement captivant (voire banal), pas de réelle intrigue, pas de tension dramatique (le fameux flegme britannique !), une succession de faits divers, au final un ouvrage qui ne fait pas très thriller et à la dimension psychologique plutôt faible. En fait « Portobello » est un roman social : assez noir, bien construit et présentant une belle progression, avec quelques rares touches d'humour (page 222), l'ouvrage nous permet de toucher du doigt (page 67) l'inégalité des classes et la vie troublée (obsessions et désespoirs) de certains Londoniens. L'écriture de Ruth Rendell est précise, rend bien compte d'une atmosphère parfois mystérieuse et qui fait un peu penser aux films de Polanski voire d'Hitchcock ; la description de certains processus émotionnels, sans être fascinante, pourra intéresser le lecteur en ce sens qu'elle concerne peu ou prou un groupe hétéroclite de personnes que rien au départ ne relie complètement. Certains esprits chagrins considèreront que l'histoire aurait pu se dérouler dans n'importe quelle ville du monde (Portobello Road n'apportant pas grand chose à l'histoire), que le côté ‘Guide du Routard' de l'ouvrage est passablement ennuyeux (« If I wanted a lesson on London geography I'd buy a guide book ! ») ; ils trouveront que les personnages ressemblent à des caricatures et ils concluront en disant que « Portobello » est un attrape-gogos fadasse, sans rythme et sans intérêt. D'aucuns apprécieront la complexité et le réalisme naïf de ce télescopage entre des parcours aussi variés, reconnaissant toutefois du bout des lèvres le côté peu risible, pour ne pas dire fastidieux, de ces « constant references to the sugar free sweet addiction » : mais l'auteure l'avait pressenti quand elle affirme (page 202) que cette « affaire dépasse les bornes du ridicule : elle finit par être casse-bonbons ! ».

Sans être un chef-d'oeuvre, « Portobello » reste original. A vous de juger …
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Lorsqu'Eugene Wren, un homme plutôt aisé, trouve une enveloppe contenant une certaine somme d'argent, il décide de coller une annonce pour retrouver son propriétaire.
A cause de ce geste, son destin va croiser celui de personnes plus ou moins bien intentionnées. Sa fiancée, Ella, va elle aussi se trouver embarquée malgré elle, et bientôt elle devra faire face à un étrange cas que son expérience de médecin ne suffira pas à éclaircir.
Quel sera le destin de ces personnes dont le point est d'habiter le quartier londonien animé de Portobello ?
Lorsque j'ai lu le résumé de ce livre, je pensais qu'une bonne partie de l'histoire serait consacrée à découvrir à qui appartenait l'argent trouvé par Eugene Wren.
Malheureusement, j'ai d'abord eu du mal à suivre l'enchainement des paragraphes nous décrivant les différents protagonistes. Ensuite, je me suis interrogée pendant longtemps sur l'époque à laquelle se déroulait l'histoire. Au final, celle-ci est censée être contemporaine mais les personnages m'ont tous semblé "datés" et d'une autre époque.
Eugene est un galeriste d'art, il ne se déplace qu'en taxi ou à pieds et a une passion coupable pour des bonbons sans sucre, les Chocorange. Autant vous prévenir tout de suite, l'auteure s'étend en long, en large et en travers sur cette manie. Eugene culpabilise d'en manger autant, Eugene veut arrêter, puis Eugene fait le tour des magasins pour constituer un stock. Et il en planque partout, a peur que sa compagne les trouve... Je pense que si on retire les pages qui parlent de ces fichus bonbons, le livre perd pas mal d'épaisseur.
Les autres personnages ?
Lance Platt, un petit voleur pas malin qui a frappé sa petite amie, et qui est hébergé par son oncle, un membre d'une sorte de secte "Les enfants de Zabulon". Cet homme charmant est un ancien escroc qui prêche à présent la bonne parole tout en méprisant ouvertement son neveu.
Le personnage le plus intéressant est Ella, la compagne d'Eugene, médecin de sa profession. Suite à l'annonce qu'il a passé concernant l'argent qu'il a trouvé, elle va rencontrer un nouveau patient, Joel Roseman, un homme pour le moins étrange.
Cette partie du roman est la plus intéressante, mais je n'ai pas vraiment compris quelle était l'intention de l'auteure à ce sujet.

Pourquoi lire Portobello ?

Honnêtement, je ne sais pas ! L'écriture ne m'a pas passionnée, les personnages ne sont pas très attachants et l'histoire est polluée par des détails qui n'apportent pas grand chose.
Ruth Rendell est cependant une auteure réputée, je pense que je ne suis pas tombée sur le bon roman pour la découvrir.
Si vous avez d'autres livres à me conseiller, je vous invite à me faire changer d'avis !
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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Du Ruth Rendell, c'est bien ça : facile à lire, des personnages qui n'ont rien en commun (ou pas grand chose) qui se croisent, de l'humour anglais (j'ai ri pour de vrai), des excentriques bien londoniens. Mais soyons honnête, ça ne va pas très loin. Vite lu, vite oublié ? En tout cas, je l'avoue, j'étais pressé d'aller au lit le soir pour en lire à chaque fois quelques chapitres ...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
page 145
[...] Les commerçants proposaient de la viande, du poisson, du fromage, du pain et des fleurs, et un tas de cochonneries de toute provenance et de tout aspect. Les étalages vendaient aussi toute une camelote, et puis aussi des objets qui n'en étaient pas, des gravures et des aquarelles; des bijoux véritables et de la pacotille, des parapluies, des sacs à main, des chapeaux, des vestes en cuir, des abat-jour, des masques, des bas résilles, et des minijupes, des miroirs et des pare-feu, des étuis à cigarettes et de longs gants blancs. Les jeunes pouvaient s'acheter des articles inconnus de leurs grands-parents de l'époque du flower power : caramboles et pommes cannelles, flocons d'amarante, riz sauvage, des aubergines rayées comme des dahlias, cristes-marines, chorizo et choux chinois. Les champignons hallucinogènes étaient proscrits depuis quelques années, mais certaines herbes dans leurs emballages de cellophane à l'aspect inoffensif remplissaient aussi bien cet office.
Certains camelots débitaient des commentaires sans fin sur leurs produits, pendant des heures sans interruption, c'étaient les cris des rues du vingt et unième siècle, et ils ne se cassaient jamais la voix. L'un d'eux déblatérait sur les vertus d'un substitut de cigarette avec pile incorporée ... [...]
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