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EAN : 9782334198325
Edilivre-Aparis (14/10/2016)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Cette histoire se passe en France, à la fin des années 90, en province, à la campagne, dans le quotidien de gens ordinaires.
Franck, comédien, habite depuis toujours dans un petit village, avec ses ruelles désertes, sa place vide et son bistrot d'un autre âge, entouré par la plaine immense, avec comme horizon, des champs, des pylônes électriques et quelques arbres.
Plus loin, des routes et chemins plus encaissés mènent au choix, à la ville, ou dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quatre garçons dans le vent - le vent version 'tempête', pas 'haut de l'affiche'.
Franck et Samir sont intermittents du spectacle. Les occasions de jouer sont rares quand on vit dans un petit triangle < bar-maison-discothèque > dans les Deux-Sèvres des années 90. Ils rêvent d'ouvrir un théâtre, chez eux, à la campagne. Un projet fou ? En attendant les castings et les rôles, ils montent des petites pièces avec leurs copains de toujours Antoine et Alex, dépriment, boivent, font la fête mais le coeur n'y est pas - le troquet et la boîte, c'est plutôt pour s'étourdir, pour oublier l'avenir bouché et les échecs sentimentaux.

A la lecture, j'imaginais que l'auteur avait mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Franck - ça m'a fait peur. Cet « artiste maudit que personne ne veut comprendre », ce « branleur de théâtreux de merde » (sic) ne va pas bien, il vit mal ses échecs, boit trop, devient agressif et semble filer droit dans le mur...
Un des rebondissements de la fin, aussi sordide soit-il, m'a rassurée : ouf, tout n'est pas autobiographique, c'est une fiction, je peux prendre du recul. Enfin une brèche dans la noirceur de ce récit ! Je m'y suis engouffrée, de même que je regardais de temps en temps la couverture en me raccrochant au petit coin de ciel bleu en haut à droite.

Cette histoire sombre se lit d'une traite. On ressent bien l'ambiance de l'ouest rural des 90's, et si les personnages n'inspirent pas tous la sympathie, ils ressemblent à ce que l'on peut être à trente ans, quand on est essoufflé de courir après ses rêves.
La plume est agréable, et quelques scènes, très visuelles, rappellent un décor de théâtre. Je me suis arrêtée sur celle-ci, notamment : « Le village s'est endormi. De dehors, on aperçoit Franck et Sarah qui quittent la cuisine en éteignant la lumière. Au premier étage, la chambre s'allume sous le ciel et ses étoiles. Une journée de plus, ou une journée de moins, c'est comme on veut. »

J'ai apprécié les références musicales. Ayant le même âge que l'auteur, je partage l'amour de Franck pour 'Police and Thieves' (The Clash), celui de Samir pour Radiohead. Encore des parenthèses bienvenues dans cette lecture, je suis allée ré-écouter les morceaux cités...
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Dans la plaine il y a des potes et des rêves.
Ils sont 4 trentenaires qui aiment la fête, les filles et picoler un peu aussi. Ils rêvent théâtre, montent un projet et refont le monde. Mais dans la plaine tout n'est pas plat. Les obstacles cela abime un peu les vies.
C'est un roman qui raconte une époque et des espoirs. Portée par des dialogues percutants, où l'humour n'est jamais très loin, l'histoire se met en place, dans des chapitres comme des instantanés. Les descriptions sont précises, les dialogues nombreux. On sent que l'auteur est aussi scénariste.
Dans une écriture nerveuse mais non dénuée d'émotion Pierre Renverseau nous entraîne dans ce coin de campagne ( les Deux-Sèvres) où
" tout est tranquille, trop tranquille..."

L'ambiance oscille entre légèreté et désespérance, ce qui déstabilise un peu. Un roman assez désabusé dont la fin est comme un uppercut. J'ai aimé m'y plonger. Et il y a des réflexions intéressantes qui ne peuvent que nous parler.
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Franck a grandi dans un village des Deux-Sèvres. Il y vit toujours à trente ans passés, dans les années 90. Il joue dans une petite troupe de comédiens. Avec son grand ami Samir, ils rêvent de monter une salle de théâtre. Le statut d'intermittent du spectacle leur permet difficilement de réunir les fonds nécessaires à ce projet, et l'éloignement de toute grande métropole ne les aide pas. Franck semble traverser une mauvaise passe, pas seulement sur le plan professionnel. Le couple qu'il forme avec Sarah commence à battre de l'aile. Les fêtes entre copains lui permettent d'oublier momentanément ces soucis mais n'arrangent pas les choses, au contraire.

J'ai particulièrement apprécié le personnage de Samir, la manière dont l'atmosphère du village est rendue, et le regard critique de l'auteur sur ces virées entre amis. L'alcool qui y coule à flots révèle avec acuité les caractères des personnages, leurs forces et surtout leurs faiblesses... J'ai trouvé le propos d'autant plus juste que j'y ai reconnu les traits de quelques personnes de mon propre village natal, pas si éloigné des Deux-Sèvres.

Un premier roman concis (moins de cent pages), et prometteur.

■ Extrait : « C'est bizarre, les Deux-Sèvres, c'est tout allongé, tout étiré ; avec le nord en haut, donc froid, gris, triste, croyant catho, et le sud, en bas, un peu moins froid, un peu moins gris, plus sec - excepté les Marais Poitevins quand même -, croyant protestant, et triste aussi, quand on y réfléchit bien. Là, on va dire que je caricature, que je force le trait, que j'écris avec des moufles. Ou des gants de boxe… ».
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Beaucoup de mélancolie dans ce premier roman où se mêlent espoirs et désillusions. Une ambiance parfois pesante soulignée par la sensation d'une voix off qui nous narrerait les évènements que l'on vit pourtant en direct : la routine, les soirées bien arrosées, les amours réelles ou fantasmées, les rêves de théâtre et de cinéma, la vie dans les villages il n'y a pas si longtemps et qui sait peut-être encore maintenant. Le tout jalonné de références cinématographiques et musicales.
Tout au long de la lecture on sait, on sent qu'il va se passer quelque chose, c'est la suite logique nous semble-t-il mais cette fin-là personnellement je ne l'ai pas vu venir et moi j'aime bien être surprise par des fins inattendues ….
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Le style scénario (ce que ce roman était à l'origine) est déroutant. L'auteur transcrit bien l'isolement de nos campagnes sur fond d'alcool, de précarité financière et affective.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce qu'il pourrait compter ce soir, pour arriver à dormir, bordel, pour changer ? Le nombre de matches de Nantes qu'il est allé voir ? Le nombre de matches de coupes du monde qu'il a vus à la télé ? Le nombre de fois où il a déçu Sarah ? Le nombre de fois où il l'a trompée ? Le nombre de fois où il croit qu'elle l'a trompé ? Les plus grosses cuites qu'il s'est pris ? Le nombre de fleurs sur cette putain de tapisserie ? Combien de fois il pisse par jour ? Les moutons, c'est de la connerie, complètement débile. Pour les Irlandais, alors, ou les Arabes, à la rigueur. Ici, les vaches, à la limite ; c'est ça, on pourrait compter les vaches, ce serait plus du vécu, au moins, plus logique... Ou compter les gros cons, ça prendrait plus de temps...
(p. 50)
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- C'est vraiment intéressant ton projet de théâtre, là...
[...]
- C'est un gros projet, continue Franck.
- C'est bien. Dans le spectacle, faut se bouger. Et je parle du cinéma comme du théâtre, hein... Ça doit pas être facile pour vous deux, ici... En tout cas, vous avez du mérite d'essayer. J'aime bien, moi, les mecs comme toi, riches, avec une belle âme. Tu n'es pas seulement beau de l'extérieur, mais là aussi.
Il se touche le coeur, pour bien illustrer sa phrase complètement bateau, mais qui fait toujours son petit effet, tard, la nuit, quand les chats sont aigris.
(p. 81)
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L'ambiance est détendue, le temps s'écoule paisiblement. C'est souvent comme ça la province, la province rurale. Cette atmosphère si particulière, qui te fait croire que les choses s'écoulent lentement, alors que tout va vite, trop vite et que cette inertie que tu ressens, que tu penses être de la quiétude, cette sensation de tout connaître, les lieux, les gens, les odeurs, les lumières, ce qui peuple ton univers depuis ton enfance, elle ne concerne que toi, rien que toi. La vie cavale, et elle te laisse sur le bas côté.
(p. 26)
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- Ils disent dans le journal qu'ils vont tourner toute la série dans la région. T'imagines ! Le plan pour ceux qui seront pris !
- Tu parles, ils font passer le casting aux péquenots de la région pour avoir des subventions, mais les meilleurs rôles, c'est à Paris que ça se passe, tempère Franck.
- Qu'est-ce que t'en sais ?
- Je le sais, c'est tout...
(p. 42)
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C'est bizarre, les Deux-Sèvres, c'est tout allongé, tout étiré ; avec le nord, en haut donc, froid, gris, triste, croyant catho, et le sud, en bas,un peu moins froid, un peu moins gris, plus sec - excepté les Marais Poitevins, quand même -, croyant protestant, et triste, aussi, quand on y réfléchit bien.
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