AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330122911
270 pages
Actes Sud (06/02/2019)
4/5   3 notes
Résumé :
Deux hommes s'affrontent pour construire ou déconstruire une ville. Emil est un architecte plein d'avenir qui, enlisé dans son malheur de ne pouvoir fonder une famille, commence à bâtir une ville aussi grise et bileuse que son mal-être et son amertume. Face à lui, le Muet, colosse au coeur qui s'ouvre, souhaite sortir de l'obscurité souterraine de la ville et construire un espace d'espoir pour lui et la cohorte de marginaux qui le suit.
Que lire après Prélude à une guerreVoir plus

critiques presse (1)
LeMonde
16 avril 2019
L’affrontement de deux hommes est au centre du deuxième roman de l’écrivain espagnol, poignante dystopie urbaine.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je croyais que les villes étaient en train de dévorer le monde, mais j'ai dû réfléchir trop lentement, parce que ça fait bien longtemps qu'elles l'ont fait, sans qu'on s'en soit aperçu. Depuis des dizaines d'années, je ne vois plus que des immeubles et des quartiers résidentiels au cours de tous mes voyages, des lieux connectés entre eux par des tramways écolos, des kilomètres de bitume, d'électricité, de wifi. Comment finance-t-on cela ? Attends, je reformule ma question : quelle est la dette de tout ça ? Parfois le bruit des travaux me rappelle celui d'une bouche qui mastiquerait du sable. Ne ris pas, imbécile. Je le pense vraiment. Enfin, plus ou moins. On a construit un monde constitué d'une demi-douzaine de villes par pays., une centaine par continent, et tu le sais très bien, mieux que n'importe qui : ce n'était pas prévu, ce fut un viol consenti. Photocopies, refrains, une grande avenue obligatoire avec une chaussée et des centres commerciaux. Et ça m'attriste, Emil. Ça m'attriste parce que j'ai perdu ma faculté d'étonnement. Oui, bien sûr, les parcs, les édifices singuliers, le tourisme. Sers-m'en un peu plus. Oui, je sais, tu as des idées abstraites pour retrouver ce qu'on avait au début du siècle, tu veux proposer quelque chose que je ne comprends même pas, mais tu fais partie d'un schéma qui te dépasse, tu n'es qu'une fourmi blanche. Vous les architectes, vous êtes comme vous êtes, y compris les bons. Finalement, ce qui est différent, à force de se répéter, envahit le paysage et l'équilibre. Tu comprends ? Tu vois ce que je veux dire ? Tu as été élevé avec cette idée de l'architecte qui se prend pour Dieu, et tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a imaginé, est devenu la pensée de Dieu, son tracé divin, un dieu qui se sert de ces pauvres outils à notre portée : la lumière, la gravité, les gens. Que d'obstacles ! Heureusement il n'en reste pas beaucoup des comme ça, et ceux qui restent mourront très bientôt, ils sont si vieux. Ne me regarde pas comme ça. Toutes ces momies disaient la même chose : oui aux périphéries, oui à la fertilisation par les services, oui à la ville qui doit être mixte pour être belle, oui aux coulées vertes. Des mots, des mots. Tu sais ce qui arrive aux fourmis blanches ? Elles ne peuvent pas se reproduire. Voilà pourquoi les fourmilières et les villes ont la même odeur. Voilà pourquoi ça n'a pas marché. Toi, ceux qui sont comme toi, comment on vous appelle ? Les Nouveaux Bâtisseurs ? Arrête ton char, qu'est-ce que ça veut dire ?
Commenter  J’apprécie          20
Parce que je ne comprends jamais tes dessins. Ils sont… difficiles. Ils n’ont aucune proportion, aucun sens. Ils sont couverts de taches, comme si c’était un enfant qui les avait faits. Je me perds en eux, mais c’est peut-être ma faute. Ils sont si essentiels, si poétiques… Et après, quand je vois la modélisation ou la maquette, tout change : je vois aussi la logique, le squelette, les vraies dimensions. Tes dessins sont absurdes ! Ils tiennent de l’accumulation, de la juxtaposition. Ne le prends pas mal, mon amour, mais à la fin ils ne ressemblent jamais à tes constructions.
Commenter  J’apprécie          10
Si mes constructions étaient vivantes, mes dessins seraient des scènes que je puise dans leur vie ; si elles étaient des portraits, ils seraient leurs yeux, leur nez et leur bouche, les détails nécessaires à leur identification. C’est vrai, je suis parfois trop long, je dessine chaque cil de ces yeux, mais la modélisation viendra mettre de l’ordre, nuancer, canaliser les proportions.
Commenter  J’apprécie          10
Elle baissa sa culotte jusqu’aux genoux, qu’elle releva de quelques centimètres pour offrir son petit morceau de toile sombre. Emil obéit, soumis et impatient, contemplant deux lèvres gonflées au centre de son labyrinthe. Il s’agenouilla sur le matelas : il cherchait un verbe qui les contienne tous les deux. Elle l’appela en écartant les jambes, le regardant à peine, lui laissant le choix, remuant les hanches avec des spasmes de ferveur.
Commenter  J’apprécie          00
Ce n’était pas une femme, mais une enfant. Elle avait cet âge où la beauté est sur le point d’éclore sur un visage et de révéler, si on observe attentivement, la personne qui viendra quand la jeunesse aura pris fin.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Iván Repila (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iván Repila
Payot - Marque Page - Ivan Repila - Un bon féministe
autres livres classés : espagneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur des classiques connus

Victor Hugo:

Atlantide
Notre-Dame de Paris
La mer rouge

20 questions
12666 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}