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EAN : 9782806258274
40 pages
50Minutes.fr (09/12/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
Personnalité fragile, Van Gogh est le premier artiste à puiser son inspiration dans les méandres de son esprit torturé. Son instabilité mentale, qui trouve un écho dans la torsion de la ligne ou dans la violence des couleurs, est paradoxalement à l’origine d’une œuvre d’une puissance extraordinaire. Dans une conception de l’art où esprit et matière ne font plus qu’un, le tableau capture la psyché de l’artiste, devenant ainsi, en quelque sorte, son manifeste.Décrypte... >Voir plus
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Mais ce qui est sans doute le plus symptomatique chez l’artiste, c’est la torsion de la ligne, reflet inconscient de l’esprit torturé de Van Gogh. Aussi les rayures, comme un souvenir du cerne japonais, confèrent-elles un rythme saccadé à ses œuvres, amorçant un mouvement intrinsèque au sein des compositions. Van Gogh n’impose pas à ses toiles une structure arbitraire : les lignes semblent émaner du sujet lui-même, qui devient peu à peu le maître du tableau. Autrement dit, il ne part plus d’une structure externe, dictée par les règles préétablies de l’art, comme celle de la perspective ou celle de la représentation objective du monde extérieur. Au contraire, la structure est donnée par le sujet lui-même du tableau, qui reflète inconsciemment l’état d’esprit du peintre. Si les codes académiques ont déjà été abolis par les impressionnistes, Van Gogh ouvre ici un nouvel horizon en introduisant la psyché de l’artiste dans l’œuvre d’art. Psychisme et œuvre d’art, esprit et matière, ne font dès lors plus qu’un. Le tableau devient désormais la prolongation intime de l’artiste, trahissant sa personnalité. Au lieu de délivrer un message simple, il devient le manifeste du peintre et de sa pensée.

Caractéristiques
Quand l'esprit se fait matière
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À la recherche de nouveaux sujets de prédilection, l’impressionnisme ne reste pas insensible aux propositions de l’art japonais découvert après la fin du Sakoku. Lors de l’exposition universelle organisée par la France en 1867, un pavillon dédié aux œuvres japonaises crée l’événement. Resté longtemps à l’abri des regards, l’art des estampes japonaises, l’Ukiyo-e (étymologiquement « monde flottant ») se révèle, proposant un nouveau schéma artistique qui suscite l’intérêt de nombreux jeunes artistes, dont Edgar Degas (1834-1917) ou Claude Monet (1840-1926). Van Gogh, très tôt sensibilisé à l’art, comprend vite l’apport des estampes japonaises qu’il découvre dans le Nord. La souplesse du trait, la perspective, le cerne noir, la mise en page et la thématique de la nature trouvent un profond écho chez l’artiste.

Note : Le Sakoku désigne une politique isolationniste japonaise, que l’on peut traduire par « fermeture du pays ». Elle dure plus de deux siècles, de 1641 à 1853. Grâce à l’expédition menée par le commodore américain Matthew Perry (1794-1858), qui aboutit à la signature de la convention de Kanagawa le 31 mars 1854, l’archipel s’ouvre à nouveau au monde, rendant les échanges possibles.

Contexte
L'essor du réalisme
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L’épaisseur de la touche et les coups de brosse nerveux trahissent la rapidité d’exécution de Van Gogh, qui lutte de toutes ses forces, presque convulsivement, avec la matière. La distorsion des lignes vangoghiennes semble alors signifier que tout est mouvance et que rien n’est établi ou stable. Sans doute son déséquilibre mental reproduit-il ce sentiment sur ses toiles, trahissant sa douleur de n’être bien nulle part. Cette nouvelle façon de s’exprimer bouleverse l’essence même de l’œuvre d’art, traçant une voie nouvelle pour les générations futures.

Caractéristiques
Quand l'esprit se fait matière
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Par la torsion de la ligne, qui trahit sa psychologie tourmentée, Van Gogh assigne un nouveau rôle à l’œuvre d’art : celui de traduire la personnalité du peintre. Désormais, ce n’est plus l’objet du tableau qui est au cœur des préoccupations, mais bien le style, révélateur de l’inconscient du créateur. Cette façon d’appréhender l’art ne pouvait que créer des émules au sein du mouvement expressionniste, né à la veille du premier conflit mondial, avec pour figures de proue Edvard Munch (1863-1944), Emil Nolde (1867-1956), Franz Marc (1880-1916), Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), Max Beckmann (1884-1950), Oskar Kokoschka (1886-1980), Egon Schiele (1890-1918), ou encore Otto Dix (1891-1969). Dans Nöllendorfplatz (1912), Kirchner reprend le point de vue en contre-plongée, la situation géographique à la croisée des chemins, la perspective maladroite et la distorsion du bâtiment que Van Gogh emploie dans L’Église d’Auvers-sur-Oise, vue du chevet (1890). Le sentiment de déséquilibre qui en résulte offre une vision fantastique, voire fantasmagorique, du paysage, à mi-chemin entre rêve, inquiétude et réalité.

Van Gogh, une source d'inspiration
Vers un nouveau langage artistique
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Van Gogh cherche ici à représenter l’extrême simplicité et la sobriété monacale dans laquelle il vit, n’hésitant pas à la comparer à la sobriété des chambres japonaises, pourtant bien différentes. (...) Réalisée à l’origine juste avant l’arrivée de Paul Gauguin, cette toile représente deux chaises vides qui symbolisent l’attente, tandis que la fenêtre, fermée, renvoie à l’idée de claustration. (...)
L’artiste voudrait-il nous signifier que dans la réclusion de ce havre il connaît une période de repos ? L’aspect ordonné de la chambre semble corroborer ces dires, tandis que les deux oreillers, évoquant le couple, soulignent une volonté de constance de la part du peintre.(...)
La chambre est donc présentée comme un lieu de repos pour Van Gogh, loin de la fièvre créatrice qui le sauve et le fatigue en même temps. Pour cette dernière version, le bleu prédomine, symbole de calme et d’apaisement. Ici, l’artiste exprime son message uniquement par le biais de la couleur : « Par tous ces tons, j’ai voulu exprimer le repos absolu. » (Lettre à Paul Gauguin, no 706, 17 octobre 1888).

La chambre de van Gogh à Arles
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