Au début des années soixante,
Mordecai Richler était l'enfant terrible de la littérature canadienne. Il avait déjà publié "Mon père, ce héros" et "
L'apprentissage de Duddy Kravitz" on s'attendait à de très grandes choses. Avec la sortie, de "
Joshua" en 1980 les gens raisonnables auraient du perdre espoir.
"
Joshua" suit trop la recette de
Saul Bellow qui comme Richler a été un juif né à Montréal.
Joshua, le protagoniste, vient du tout bas de l'échelle sociale. En plus d'être juif, son père un ancien boxeur vit des services musclés qu'il rend pour la mafia. La carrière de
Joshua tourne en ronds. Ayant écrit dans sa jeunesse un livre sur la guerre d'Espagne, il gagne sa vie comme journaliste sportif. Malgré sa religion et les activités criminelles de son père modestes
Joshua épouse la fille d'un sénateur anglo-protestant.
Au cours des années l'amour de
Joshua pour sa femme s'intensifie. Parce que sa femme et ses parents l'ont accepté malgré ses origines,
Joshua croit son mariage est à l'abri de tout péril. Il ne voit pas le danger posé par son beau-frère un perdant-né que sa femme adore. Quand il voit que la faillite de sa firme est inévitable, le beau-frère se suicide. La femme de
Joshua lui reproche de n'avoir rien fait pour sauver son frère chéri.
Joshua semble avoir perdu la chose qui lui était la plus importante dans sa vie, l'amour de sa femme.
Le concept de base est intéressant "
Joshua" est trois fois trop long. En plus il bourré de passages obscènes et des commentaires phallocrates. La manière dont Richler présente des Juifs de Montréalais comme étant des nouveau riches et vulgaires dérange beaucoup. Parce que Richler est juif, on ne peut pas dire qu'il est antisémite mais son portrait qu'il présente des ses coreligionnaires est de très mauvais gout.
Richler ne présente pas les événements dans l'ordre chronologique ce qui inquiète beaucoup le lecteur qui est toujours conscient du fait qu'il manque des éléments importants nécessaires à la compréhension du roman. L'avantage de cette manière ce qu'elle cache au lecteur le fait que les trois- quarts du roman sont consacré aux choses sans importance. Curieusement les passages superflus sont parmi les meilleurs du roman. Notamment la très comique description du strip-tease effectué par la mère de
Joshua lors de son Bar-mitzvah n rien à faire avec l'intrigue centrale. On peut dire la même chose pour les passages qui parlent du club de fans de Mackenzie King qui a pour but de régler les contes avec un antisémite notoire.
Joshua fait rire constamment mais finalement c'est un roman exécrable. Ce qui est le plus étonnant, c'est la manière dont Richler s'est ressaisi avec les deux derniers romans de sa carrière. Quatre ans plus tard il a publié l'excellent "Gursky". Ensuite, il a écrit son chef-d'oeuvre "Le monde de Barney".