AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070300327
448 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Il s'agit ici d'établir une pensée de l'agir.
En effet, la stature thématique et inaugurale que Descartes et Locke ont donné à la réflexion sur le soi, puis l'extension, grâce à Kant, de cette problématique réflexive au domaine pratique ne se sont opérées qu'au seul bénéfice de la philosophie morale et de la philosophie du droit. L'enchaînement de ces «deux moments de pensée» ne débouche sur aucune théorie de l'action – lacune qui contraste avec le statut acc... >Voir plus
Que lire après Parcours de la Reconnaissance - Trois EtudesVoir plus
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je propose, d'un trait rapide, quelques remèdes à cette pathologie secrète du pouvoir promettre.
D'abord s'exercer à ne pas présumer de son pouvoir, à ne pas promettre trop. C'est dans sa propre vie et dans son identité narrative que l'homme de la promesse peut trouver les conseils qui le mettraient sous la garde de l'adage grec «Rien de trop ! ». Ensuite, se souvenant de Gabriel Marcel et de son plaidoyer pour la « fidélité créatrice », mettre le plus de distance possible entre le « maintien de soi » et la « constance » d'une volonté obstinée, au prix d'une patience bienveillante à l'égard des autres et de soi-même.
Mais, surtout, renverser l'ordre de priorité entre celui qui promet et son bénéficiaire; d'abord un autre compte sur moi et sur la fidélité à ma propre parole; et je réponds à son attente. Je renoue ici avec mes remarques sur le rapport de la responsabilité au fragile en général, en tant que confié à ma garde.
Enfin resteraient à replacer les promesses dont je suis l'auteur dans la mouvance du promesses dont j'ai été et suis encore le bénéficiaire. Il ne s'agit pas seulement de ces promesses fondatrices, dont la promesse faite à Abraham constitue le paradigme, mais de cette suite de promesses dans lesquelles des cultures entières et des époques particulières ont projeté leurs ambitions et leurs rêves, promesses dont beaucoup sont des promesses non tenues. De celles-là aussi je suis le continuateur endetté.
Commenter  J’apprécie          00
C'est en deçà de ce déplacement d'accent que prend sens la remarquable distinction entre rétention et resouvenir. la rétention se tient encore dans l'orbe du présent: elle consiste en l'expérience de commencer, continuer et finir pour le même objet avant qu'il ne « sombre » dans le passé révolu. Il y a « rétention » en ce sens que quelque chose se maintient en bordure de la perception à la façon de la queue d'une comète. Or cette rétention n'a rien d'imaginaire mais participe encore de la perception qui cesse de s'identifier à l'instant qui simplement passe. Husserl peut alors parler de « modification » interne à la perception même pour dire qu'une chose, la même, commence, continue et cesse. A partir de là, tout écoulement n'est que « rétention de rétentions». Mais d'abord, le « tout juste passé » donne une extension temporelle à la perception qui ainsi enveloppe en elle-même la distinction entre « impressionnel» et « rétentionnel », et donc comporte un trait de négativité, qui l'emporte avec la « disparition » à laquelle réplique la « reproduction » dans le souvenir secondaire. On parlera alors à juste titre de remémoration, sans confusion possible avec l'imagination.
Commenter  J’apprécie          00
Je laisse ici le problème posé par cette diversité de traces ; je ne retiens que le redoublement de l'énigme de la présence en image d'un passé révolu que produit l'idée de trace : toutes les traces, en effet, sont au présent ; et il dépend toujours de la pensée qui l'interprète que la trace soit tenue pour trace de – du « choc » de la bague frappant la cire -, et revête ainsi le statut hautement paradoxal de l'effet d'une impulsion initiale, dont elle serait en même temps le signe : un effet signe de sa cause, telle est l'énigme de la trace.
Commenter  J’apprécie          00
C'est là le paradoxe le plus profond de la mémoire. Le passé est « contemporain» du présent qu'il a été. La survivance, dès lors, nous ne la percevons pas, mais la présupposons et nous la croyons: tel est le sens de la latence et de l'inconscience des souvenirs conservés du passé. C'est la vérité profonde de l'anamnèsis grecque: chercher, c'est trouver, et retrouver, c'est reconnaître ce qu'on a une fois — antérieurement — appris.
Commenter  J’apprécie          00
Méconnu, reconnu, l'autre reste inconnu en termes d'appréhension originaire de la mienneté du soi-même.
Commenter  J’apprécie          30

Lire un extrait
Videos de Paul Ricoeur (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Ricoeur
https://www.laprocure.com/product/1043651/pelluchon-corine-paul-ricoeur-philosophe-de-la-reconstruction-soin-attestation-justice Paul Ricoeur, philosophe de la reconstruction : soin, attestation, justice Corine Pelluchon Éditions PUF
Issues d'un séminaire, des réflexions sur la pensée du philosophe français. L'auteure démontre la pertinence de l'herméneutique ricoeurienne pour penser le soin et les rapports entre éthique et politique, ainsi que pour trouver un équilibre entre l'universalisme et l'historicité, ou entre la conscience de sa propre faillibilité et l'estime de soi. ©Electre
autres livres classés : philosophie moraleVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}