Rilke séjourne à Paris au début des années 1900 pour écrire un livre
sur Rodin, le sculpteur à qui il voue une immense admiration, dont il deviendra proche, et auquel il adressera des lettres en français, contenues dans cet ouvrage.
Le séjour du poète dans la capitale entre 1902 et 1910 sera très souvent entrecoupé d'escapades dans d'autres pays d'Europe et jusqu'en Afrique du Nord, ce qui donne un petit côté décousu à l'ensemble puisqu'on ne trouve ici que les lettres parisiennes.
La majorité d'entre elles sont adressées à sa femme Clara, une sculptrice, dont on apprend qu'elle le rejoint parfois en France pour de courts séjours.
Ces lettres sont émouvantes. Derrière les mots, on perçoit ses angoisses, ses difficultés matérielles, ses interrogations, et, au fil des années, l'évolution des liens qui l'unissent à son épouse.
Toute l'admiration qu'il porte à Rodin et à Cézanne est brillamment rendue dans ses missives où on retrouve son style impeccable, ses mots, toujours judicieusement choisis, qui savent admirablement bien décrire tout autant une oeuvre d'art qu'un sentiment. Et pourtant ce ne sont que des lettres !
Cette lecture fut un pur moment de délectation ; à la fois une plongée dans la vie parisienne du début des années 1900, la découverte d'une tranche de vie de son auteur, et un plaisir esthétique sans pareil.
A noter l'importance de la préface de
Pierre Deshusses, le traducteur, pour comprendre l'importance des séjours parisiens de
Rilke dans sa vie et dans son travail.
Un livre qu'on prend plaisir, une fois lu, à ouvrir au hasard pour se bercer des mots de ce brillant écrivain.