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EAN : 9782369350101
80 pages
Le Passager Clandestin (06/03/2014)
3.83/5   24 notes
Résumé :
« Arrivé au travail, je suspendis ma veste de sport en plastique, enlevai mon masque blanc de chirurgien (noir à l’emplacement de ma bouche et de mon nez) et empli mes poumons de ce bon air-purifié-à-la-machine qui ne gardait qu’une légère odeur d’huile et d’ozone ; un des avantages de travailler à Air Central était qu’on y respirait le meilleur air de la ville. »

Dans un futur proche, les voitures à essence sont bannies et les rares récalcitrants s’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Respirer ou conduire, il faut choisir.

C'est un peu le résumé de cette novella de Frank M. Robinson, un auteur dont je n'avais jamais entendu parler qui écrivait pendant la grande époque de John W. Campbell. L'histoire est donc à classer dans la liste des lanceurs d'alerte des années 1970 qui tentaient d'avertir nos sociétés industrialisées des drames à venir si on continuait sur cette lancée (la même année et sur le même thème, John Brunner publie le Troupeau Aveugle).

Le décor est donc ici plus important que la péripétie : une Terre littéralement au bord de l'asphyxie, dont la composition atmosphérique est devenue proche de celle de Vénus (j'exagère à peine). La plupart des industrie polluantes et les objets qu'elles fabriquaient ont été déclarés hors-la-loi, mais il est trop tard. Et les mesures drastiques qui pourraient améliorer les choses ne serait-ce qu'un bref instant sont repoussées aux calendes grecques – lobbying oblige – car elles mettraient des milliers de gens au chômage. le ciel est toujours caché par les brumes poussiéreuses – on ne voit pas à dix mètres au centre ville –, tous les objets sont encrassés ou dégoulinent de résidus huileux et porter un masque est une nécessité vitale.
Charmant non ?

Dans cet environnement, la péripétie est tragi-comique. Elle met en scène un agent de la compagnie Air Central chargé de retrouver un dangereux délinquant qui s'amuse à rouler dans une automobile équipée d'un moteur à combustion interne. L'enquête emmènera notre homme dans le milieu mal famé des clubs d'amateurs d'automobiles (la motorisation électrique est encore permise) ; un milieu qu'il imagine similaire à celui des vendeurs d'alcool à l'époque de la Prohibition.

Malgré l'atmosphère lourde, au sens propre, c'est plutôt marrant et ça véhicule une certaine ironie. Cela ne plonge pas le lecteur dans une déprime de plus (du moins pas moi).
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Les éditions « le passager clandestin », dans le cadre de leur collection « dyschroniques », nous permettent de découvrir ou redécouvrir des pépites sous la forme de nouvelles de science fiction ou d'anticipation plus ou moins connues à l'époque de leurs premières parutions. « Quand les futurs d'hier rencontrent notre présent. »

Une brève incursion dans un futur plus ou moins proche, plus ou moins exagéré, dramatisé. Voilà ce que nous propose Franck M. Robinson dans ce petit texte de 70 pages, écrit en 1972. Celui-ci fut inspiré par un épisode climatique réel survenu dans la ville de Donora en Pennsylvanie en 1948. Une chape d'air toxique émis par l'usine métallurgique locale, combinée à l'humidité, s'était abattue sur la ville causant vingt morts et des milliers de souffrances respiratoires.
De la première à la dernière page, nous cherchons notre souffle. Une lecture à éviter en temps de pandémie, derrière un masque FFP2, sous peine de suffoquer à coup sûr !
Prévisions météo faussement optimistes, blabla des politiciens corrompus par le lobby de l'industrie et voilà le niveau de pollution tel qu'une restitution des voitures thermiques a été imposée. C'est le sujet principal du texte, comme le laisse supposer la couverture sobre représentant une simple pompe à essence qui en dit long.
Lorsqu'on quitte le masque obligatoire pour circuler à l'extérieur, une trace noire s'y incruste, dramatique marque de la qualité de l'air. La densité de l'atmosphère est palpable, de la cendre en suspension laisse une couche sur le sol dans laquelle chacun laisse des traces. Une allumette à du mal à brûler en raison du manque d'oxygène et le ciel bleu n'est qu'un lointain souvenir.
Des capteurs, les Renifleurs, analysent en permanence le taux de pollution, mais à quoi bon ? le seuil d'alerte doit être ignoré, l'argent perdu en stoppant l'industrie est bien plus grave qu'une atmosphère brunâtre, irrespirable, chargée « d'acide sulfurique dilué ».
Jim, qui travaille à Air Central, organisme garant de la surveillance de la qualité de l'air, se voit affecter une mission peu ordinaire : localiser le moteur à combustion interne détecté par un renifleur de la ville, autrement dit, certainement, une voiture particulière.

Sur fond sonore de toux chroniques, cette recherche se frayera un chemin chez des passionnés de mécanique, nostalgiques d'un temps révolu. L'idée même de posséder son propre véhicule est inconcevable chez Jim qui, jeune, n'a jamais compris cette passion pour l'automobile dont était animé son propre père.

L'ajout du contexte politique en fin d'ouvrage est indispensable, très intéressant et stupéfiant. Cela fait 50 ans que les américains connaissaient les conséquences inéluctables de la société de consommation. Ces écrivains, lanceurs d'alertes des années 1970, n'ont pas réussi à éveiller les consciences. le comportement irresponsable des autorités de notre XXIe siècle dont les journalistes se font les complices, 50 ans plus tard, agissent de même. On dirait que la seule différence réside dans le matraquage de communication (propagande) qui ne trompe personne sur le fait que l'on attend des gens modestes une sobriété qui n'aura de raison d'être que de laisser le champs libre à une « élite » fortunée pour conserver sa vie de luxe et de gaspillage.

Je ne peux qu'apprécier la prouesse de l'auteur, d'avoir réussi à cerner, de manière si concise, un sujet aussi grave. En quelques dizaines de pages, tout est dit : le déni, le mensonge, la résignation.
Quelle bonne idée d'avoir coché ce livre lors de la Masse Critique mauvais genre, je remercie le passager clandestin et Babelio qui m'ont permis de découvrir cette collection « dyschroniques».
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Dans le cadre de la masse critique Mauvais Genres d'octobre 2022, j'ai reçu le court roman de Franck M. Robinson, Vent d'est, vent d'ouest, un livre appartenant plutôt à la catégorie des nouvelles par son côté lapidaire, publié en 1972 dans l'anthologie Nova 2 de Harry Harrison, l'auteur de Soleil vert, avec d'autres auteurs étasuniens et anglo-saxons connus de sciences-fictions comme Robert Silverberg, Philip José Farmer, Barry Norman Malzberg, Poul Anderson, etc., et moins connus aussi comme la romancière britannique Naomi Mitchison. Les éditions le passager, collection dyschroniques sont des exhumeurs de nouvelles de science-fiction ou d'anticipations au fil du temps avec cette devise « Quand les futurs d'hier rencontrent notre présent. », pour le plaisir des curieux, comme je suis, je découvre cette nouvelle de Franck M. Robinson qui prend racine dans une Amérique en mutation écologique où la voiture devient un acte militant contre les lobbyistes pétrolier et les constructeurs automobiles, la controverse de ces machines dangereuses et polluantes divisent et interrogent.

Vent d'est, vent d'ouest de M. Robinson relate un monde où posséder une voiture à essence est un crime et l'incinération d'ordures comme fumer en cachette des cigarettes sont des infractions mineures, la pollution domine l'atmosphère de la terre, il existe des sociétés qui contrôle l'air, comme celle de notre histoire, Air Centrale, une agence où travaille notre jeune inspecteur de l'air, prénommé Jim. L'histoire est articulée sur la prohibition des automobiles, une similitude avec celle de l'alcool, la Restitution sonne la fin des voitures à essence, les musées d'automobiles réveillent la douleur de ces engins du passé, de leurs fuselages, courbes, couleurs, des chromes, et moteurs polluants réglés comme des horloges suisses, ce passé reste pour certains un acte rébellion face à ce smog qui se dilate dans l'atmosphère, Frank M. Robinson le nomme Donora, en référence à cette tragédie de cette ville en 1948, où un smog historique la frappa durant 4 jours, tuant 20 personnes et plus de sept mille accidents pulmonaires et respiratoires. Jim est de l'ordre nouveau, un justicier des temps modernes, traquant les automobilistes à voitures thermiques, lorsque la corruption sociétale vénale, n'empêche pas la fermeture de grandes usines pollueuses, comme les incinérateurs à ordures et les centrales électriques pour des prétextes d'hygiènes et de conforts, tout le paradoxe de cette nouvelle, qui semble être presque actuelle, dans cette folie de la libéralisation de l'énergie et l'écologie bestiale de ce 2022 de folie humaine.

Jim est à la poursuite d'une voiture à essence, comme Eliot Ness et de son équipe, surnommés les Incorruptibles face à la contrebande d'alcool, Jim est sans remord, ressemblant à un militant activiste écologiste de notre temps, sa fougue est preuve de sa jeunesse et de son ignorance, comme il le sera tout le long de cette courte histoire, Jim se nourrira d'amateur farouche de voitures, Jim découvrira une passion qui dévore beaucoup d'amoureux de ces 4 roues motorisées, sa vision de néophyte d'automobile se fissurera petit à petit face au destin de cette planète Terre noyé dans une atmosphère polluée.

Comme un thriller, Franck M. Robinson emmène le lecteur dans une réalité d'un futur sombre où l'écologie a perdu face aux industries pollueuses, un monde avec des Renifleurs, pour mesurer la pollution de l'air, identifier les délits mineures des citoyens, Jim se cache derrière, une illusion, combattant le rêve des anciens, ceux ayant connu la voiture, sa conduite et le plaisir de liberté et de puissance…..

C'est un bel hymne à l'automobile – J'ai lu cet aphorisme qui résume parfaitement l'intrigue de cette nouvelle

Respirer ou conduire, il faut choisir !
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Novella de la collection "Les dyschroniques" écrite en 1972, "Vent d'est, vent d'ouest" nous emporte dans une époque où la Terre est à l'agonie.
En cause, la pollution de l'air, l'air qui est devenu sale, empli de cendres et de particules, au point d'avoir une brigade dédiée au contrôle de l'air et à la répression des pollueurs.
Un jour, le personnage principal de cette histoire, qui est inspecteur de l'air, va se voir enquêter sur une voiture à moteur thermique qui circulerait clandestinement dans la cité.
Vous l'aurez compris, le thème principalement abordé est la pollution, l'humanité qui n'aurait (et on y vient) pas réussie son pari sur la préservation de la planète et le climat.
On y parle également de relations sociales, de répression, de maladies respiratoires, ou encore de l'impunité des personnes pouvant se permettre de dépenser beaucoup d'argent pour obtenir ce qu'elle veulent malgré les lois.
C'est vraiment très intéressant et malgré le format court, le lecteur réussi a s'immerger totalement dans l'histoire.
Que vous soyez passionné de voitures ou que vous les détestiez, si vous vous intéressez un minimum à la préservation de la Terre, vous aimerez ce récit !
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Dans le cadre de la masse critique Mauvais Genres d'octobre 2022, j'ai reçu le court roman de Franck M. Robinson, Vent d'est, vent d'ouest, un livre appartenant plutôt à la catégorie des nouvelles par son côté lapidaire, publié en 1972 dans l'anthologie Nova 2 de Harry Harrison, l'auteur de Soleil vert, avec d'autres auteurs étasuniens et anglo-saxons connus de sciences-fictions comme Robert Silverberg, Philip José Farmer, Barry Norman Malzberg, Poul Anderson, etc., et moins connus aussi comme la romancière britannique Naomi Mitchison. Les éditions le passager, collection dyschroniques sont des exhumeurs de nouvelles de science-fiction ou d'anticipations au fil du temps avec cette devise « Quand les futurs d'hier rencontrent notre présent. », pour le plaisir des curieux, comme je suis, je découvre cette nouvelle de Franck M. Robinson qui prend racine dans une Amérique en mutation écologique où la voiture devient un acte militant contre les lobbyistes pétrolier et les constructeurs automobiles, la controverse de ces machines dangereuses et polluantes divisent et interrogent.

Vent d'est, vent d'ouest de M. Robinson relate un monde où posséder une voiture à essence est un crime et l'incinération d'ordures comme fumer en cachette des cigarettes sont des infractions mineures, la pollution domine l'atmosphère de la terre, il existe des sociétés qui contrôle l'air, comme celle de notre histoire, Air Centrale, une agence où travaille notre jeune inspecteur de l'air, prénommé Jim. L'histoire est articulée sur la prohibition des automobiles, une similitude avec celle de l'alcool, la Restitution sonne la fin des voitures à essence, les musées d'automobiles réveillent la douleur de ces engins du passé, de leurs fuselages, courbes, couleurs, des chromes, et moteurs polluants réglés comme des horloges suisses, ce passé reste pour certains un acte rébellion face à ce smog qui se dilate dans l'atmosphère, Frank M. Robinson le nomme Donora, en référence à cette tragédie de cette ville en 1948, où un smog historique la frappa durant 4 jours, tuant 20 personnes et plus de sept mille accidents pulmonaires et respiratoires. Jim est de l'ordre nouveau, un justicier des temps modernes, traquant les automobilistes à voitures thermiques, lorsque la corruption sociétale vénale, n'empêche pas la fermeture de grandes usines pollueuses, comme les incinérateurs à ordures et les centrales électriques pour des prétextes d'hygiènes et de conforts, tout le paradoxe de cette nouvelle, qui semble être presque actuelle, dans cette folie de la libéralisation de l'énergie et l'écologie bestiale de ce 2022 de folie humaine.

Jim est à la poursuite d'une voiture à essence, comme Eliot Ness et de son équipe, surnommés les Incorruptibles face à la contrebande d'alcool, Jim est sans remord, ressemblant à un militant activiste écologiste de notre temps, sa fougue est preuve de sa jeunesse et de son ignorance, comme il le sera tout le long de cette courte histoire, Jim se nourrira d'amateur farouche de voitures, Jim découvrira une passion qui dévore beaucoup d'amoureux de ces 4 roues motorisées, sa vision de néophyte d'automobile se fissurera petit à petit face au destin de cette planète Terre noyé dans une atmosphère polluée.

Comme un thriller, Franck M. Robinson emmène le lecteur dans une réalité d'un futur sombre où l'écologie a perdu face aux industries pollueuses, un monde avec des Renifleurs, pour mesurer la pollution de l'air, identifier les délits mineures des citoyens, Jim se cache derrière, une illusion, combattant le rêve des anciens, ceux ayant connu la voiture, sa conduite et le plaisir de liberté et de puissance…..

C'est un bel hymne à l'automobile – J'ai lu cet aphorisme qui résume parfaitement l'intrigue de cette nouvelle

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je pris la carte et je me dirigeais déjà vers le hall quand Wanda me rappela. Elle avait étendu ses longues jambes et relevé sa jupe. Je pris ma tête d'ahuri et elle sourit.
— C'est nouveau... des bas à l'épreuve des gaz sulfureux.
Ce qui signifiait qu'ils ne fondraient pas un jour comme aujourd'hui, où une bonne partie de l'air que nous respirions tant bien que mal était en fait de l'acide sulfurique dilué.
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"D'habitude on ne me confiait que des infractions mineures – incinération d'ordures ou cigarette fumée en cachette – mais le fait de posséder ou de faire marcher une voiture à essence était un crime, un de ceux qui pouvaient parfois vous coûter la vie."
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- Vous avez utilisé une sacrée quantité de bleu.
- C’était une couleur très répandue à l’époque, grogna-t-il. Le ciel en était plein
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Video de Frank M. Robinson (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Rest in Peace Frank M. Robinson (9 August 1926 - 30 June 2014)
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