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EAN : 9781090743008
L'Agrume (15/09/2012)
3.68/5   57 notes
Résumé :
Allemagne, 1960. Dora, jeune juive dont le père est mort en camp de concentration, travaille comme archiviste au Berlin Document Center. Confrontée à l’horreur des crimes nazis, elle entreprend sa propre enquête. Elle rejoint sa mère en France, se lie à un groupe de jeunes communistes de Bobigny, puis fait la connaissance d’un espion israélien qui lui propose de partir en Argentine sur les traces de Mengele, le célèbre médecin nazi d’Auschwitz… À travers ces rencont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dora est un roman graphique en noir et blanc (à l'exception de quelques rares pages en couleurs) réalisé par Ignacio Minaverry, auteur argentin. C'est le premier tome d'une série de quatre.

On y découvre un personnage attachant, celui d'une jeune fille de seize ans, Dora Bardavid. Au début de l'histoire, nous sommes en 1959 en Allemagne. Dora travaille dans un service d'archives du Berlin document center. Elle vit en colocation avec sa collègue et amie prénommée Lotte, pour qui elle ressent une certaine attirance. Elle se cherche encore sur le plan de la sexualité, quant à son amie, elle est plus avancée qu'elle sur le sujet et fréquente un garçon.

Mais le sujet central, ce sont ces archives du nazisme que Dora est chargée d'inventorier. Un travail qui la bouleverse puisque son père a trouvé la mort dans un camp de concentration. Un jour, elle trouve un document qui le concerne. Elle décide de prendre en photo les documents confidentiels concernant les exactions nazies auxquels elle a accès, à l'aide d'un vieux Minox qu'elle dissimule dans son chignon.

A la mort soudaine de son chef, Dora et Lotte sont mises à la porte. Dora décide de rentrer à Paris chez sa mère avec qui elle semble entretenir une relation complexe. Elles déménagent à Bobigny. Dora y rencontre Odile avec qui elle se lie d'amitié et découvre le milieu communiste. Nous sommes au début des années 60, période de la guerre d'Algérie. Travaillant comme traductrice, elle rencontre un agent israélien qui lui propose de partir en Argentine sur les traces de Mengele, le médecin d'Auschwitz. Elle devient une espionne sur la "route des rats" (il est question des nazis, mais aussi des oustachis, mouvement croate fasciste et antisémite, dont je ne connaissais pas l'existence).

Le livre est bien documenté, il est le reflet d'une époque complexe : les non-dits de l'après-guerre, le besoin de reconnaissance des crimes commis, le communisme, la guerre d'Algérie, le démantèlement du peronisme après la révolution libératrice en Argentine... Malgré tout, je l'ai parfois trouvé complexe, notamment sur ces derniers sujets que je ne maîtrise pas. le tout sur fond d'affirmation d'une jeune fille indépendante. le graphisme est fourni, inspiré de la dactylographie des archives.

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Ca c'est un bel exemple de ce qu'on fait de bien graphiquement et scénaristiquement parlant en BD indé (-pendante ou alternative, comme vous préférez). Avec des traits pleins et ronds un peu comme Marjane Satrapi (Persepolis, Poulet aux prunes, Broderies...) et moins crayonnés que Nancy Pena (Le Chat du kimono tuerie 2011, Les Nouveles aventures du chat potté), Minaverry l'Argentin, inconnu en France, raconte l'histoire en noir et blanc de Dora. Dora, juive de 16 dans le Berlin de la fin des années 60, a été transbahutée au gré de l'Histoire entre Paris, Amsterdam, Fez et Berlin. A Amsterdam son père a été déporté vers Aushwitz où il y est décédé, à Féz elle a grandi, à Paris habite sa mère. Et à Berlin elle travaille dans les archives répurées aux nazis après la fin de la guerre. Dora n'oublie pas les camps, n'oublie pas son père et n'oublie Josef Mengele le médecin d'Auchwitz disparu depuis la chute de Berlin. Tous les jours elle photographie les archives concernant les nazis qu'on a pas encore retrouvés avant et après Nuremberg, surtout celles qui traitent de Mengele. Elle se fait sa petite collecte d'archives persos, comme un écurueil sa provision de noisettes, jusqu'à ce qu'elle revienne vivre avec sa mère à Paris. A Paris, son histoire et son intrépidité vont lui faire rencontrer de jeunes militants communistes et elle croisera sur sa route les porteurs de valises du FLN. Ce sont ses archives et son amie d'enfance Judith, partie en Argentine avec sa famille qui vont lui ouvrir les portes de l'espionnage et des réseaux d'exflitrations des anciens nazis, réseaux favorisés par les péronistes en place pendant la seconde guerre mondiale. Parce qu'il semblerait bien que Mengele est été reperé en Argentine. La clef de sa mission là-bas réside dans un mystérieux personnage qu'on imagine bien travailler pour le Mossad même si ce n'est jamais dit.

Dora, c'est tellement de la BD indépendante que c'est seulement quand on a fini l'album qu'on sait que ce n'est pas un one-shot ! Il y a un deuxième tome mais pas de tomaison sur le premier, pas de titre de série et pas titre pour le premier tome. AAAAAAh je suis restée sur ma faim, car Dora m'a complètement scotchée par le dessin et par le fond, parce qu'en plus d'être une histoire avec un petit H en marge de celle avec un grand H, Dora c'est aussi le parcours initiatique d'une jeune fille qui découvre le sexe, les clopes, les causes militantes, la responsabilité de ses actes, la conscience humaine...

Si vous aimez Dora, alors vous aimerez le premier tome (seul paru pour le moment) d'Ernesto par Gabriel Ippoliti, sur la jeunesse romancée mais peut être pas si fictive que ça du Che.
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J'avoue avoir acheté "Dora" par hasard, simplement attiré par la couverture assez réussie de cette jeune fille très années cinquante, lointaine cousine d'Aggie en plus graphique. Quand on retourne l'album, très bel objet sur beau papier, la quatrième de couverture n'offre qu'une seule phrase, à la fois étrange et énigmatique mais terriblement véridique : "Traquer les nazis, c'est comme chasser les fantômes avec un filet à papillons." Et là je dis "Bravo", car cela évoque exactement ce que l'on trouve dans ce roman graphique, un mélange de dureté (nazis), de légèreté (filet à papillons) et de mystère (fantômes).
A partir d'une vision sombre du début des années 60, période confrontée à ce passé nazi qui hantent toutes les têtes en Allemagne et à cette guerre d'Algérie qui gangrène la France, nous suivons Dora, jeune fille juive dont le père a péri dans un camp de concentration et qui, de rencontres en rencontres, va se retrouver en Argentine à traquer Mengele, le célèbre médecin nazi d'Auschwitz.
Cette histoire, ultra documentée, très forte symboliquement, est aussi l'occasion de mêler la petite histoire dans la grande. Si les rappels historiques sont nombreux et précis dans cet album, c'est aussi un roman d'initiation, le passage à l'âge adulte d'une jeune fille, découvrant la face sombre de l'humanité mais s'interrogeant aussi sur ses origines et sur sa sexualité balbutiante. Beaucoup d'autres l'ont fait avant Ignacio Minaverry, mais ici, il y a un plus : la beauté et l'originalité graphique de l'ensemble qui confine presque à l'oeuvre d'art.
J'ai vraiment été emballé par les illustrations et la mise en page de cette histoire. Ce noir et blanc très graphique est magnifique, un régal pour les yeux, jamais gratuit. Quelques cases suffisent à planter une ambiance, magie de cadrages originaux et subtils, même dans les passages plus didactiques (et il y en a quelques uns). C'est admirablement maîtrisé, autant dans la forme que dans le fond. A la fois roman historique sur l'après-guerre et étude psychologique sur une jeune fille en apprentissage de la vie, "Dora" est une merveilleuse découverte.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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J'étais totalement passé à côté de cet album publié par cette nouvelle maison d'édition : l'Agrume. C'est en le voyant parmi plusieurs sélections de fin d'année, que j'ai décidé de m'attaquer à ce récit d'Ignacio Minaverry, initialement publié en épisodes dans la revue argentine Fierro.

« Dora » raconte l'itinéraire d'une jeune fille discrète et indépendante, qui décide de devenir espionne et qui se lance même dans une chasse aux nazis. C'est en 1959, dans le Berlin Ouest de l'après-guerre, que le lecteur fait la connaissance de Dora Bardavid. Fille d'un père déporté et mort dans un camp dont elle héritera le prénom, elle est employée au Berlin Document Center, où elle classe les documents saisis aux nazis à la fin de la guerre. le lecteur la retrouve ensuite en banlieue parisienne, à Bobigny, en tant que traductrice de manifestes politiques pour un groupe de jeunes communistes. Photographiant d'abord clandestinement plusieurs documents à l'aide d'un vieux Minox, elle se retrouve finalement embarquée pour Buenos Aires, sur les traces de Josef Mengele, le célèbre médecin nazi d'Auschwitz.

L'auteur livre tout d'abord la quête identitaire d'une fille de seize ans qui passe à l'âge adulte, mais mêle habilement la petite histoire à la grande. Grâce à son travail d'archiviste, Dora découvre en effet les dessous de la Shoah et se retrouve même confrontée à son douloureux passé familial en croisant la fiche du prisonnier 20.784, son père, parmi la comptabilité macabre des nazis. de l'organisation de la solution finale à la fuite des anciens nazis en Amérique du Sud, en passant par la situation politique de la France embourbée dans la guerre d'Algérie, l'ancrage historique est particulièrement bien intégré à cette histoire qui vogue entre le journal intime et récit d'espionnage.

Visuellement, le dessin sobre et élégant de l'argentin offre une grande lisibilité à l'ensemble. le style ligne claire paraît fort classique, mais il est accompagné de cadrages originaux et d'insertions intelligentes d'éléments particulièrement didactiques, tel que l'organigramme d'un camp de concentration, les insignes des prisonniers des camps ou des fiches de renseignements de la Waffen SS. Des passages instructifs, qui font ressortir toute l'horreur et la minutie de la machine de guerre nazie et de sa solution finale.

Vivement la suite !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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C'est grâce à Maus que j'ai eu envie de lire un autre album sur la Seconde Guerre mondiale. Par contre, l'histoire de Dora ne se passe pas pendant la guerre mais plutôt quelques années après. L'auteur nous fait part des énormes drames humains qui ont eu lieu par le biais d'archives. Il faut savoir que la jeune Dora travaille comme archiviste au départ.

Je n'ai pas détesté cette lecture mais il a fallu parcourir plus de la moitié du livre pour comprendre où voulait en venir Minaverry et entrevoir quelle serait l'intrigue. Je n'avais pas lu le résumé, je ne savais pas que l'héroïne partirait à la recherche du docteur Mengele en Amérique du Sud. Quand je l'ai compris, j'étais plus intéressée. Je sens que le tome suivant sera plus palpitant.

Sans être une historienne aguerrie, je peux m'imaginer le travail de moine derrière cette histoire très documentée. Il fallait rendre le métier de Dora crédible, c'est réussi ! Par contre, il y avait beaucoup trop d'archives à mon goût. Elles ralentissaient le rythme de la lecture. Certaines étaient pertinentes et intéressantes, d'autres moins.

Les dessins, eux, sont très beaux. Je trouve qu'ils ont de la classe malgré les visages qui me semblaient parfois un peu figés. Ce noir et blanc s'harmonise parfaitement avec ce genre d'histoire.

Je crois que je lirai la suite car on a réussi à piquer ma curiosité. Si j'avais un conseil à vous donner, ce serait le suivant : attendez d'avoir les deux tomes sous la main !
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critiques presse (2)
ActuaBD
20 novembre 2019
Avec sa série « Dora », l’Argentin Minaverry nous fait percevoir une Europe de l’après-guerre aux clairs-obscurs subtils bien plus aboutis que bien d’autres BD sur le sujet. Une série de référence qui parle de Shoah, de politique, de sexualité et plus généralement d’engagement.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Lhumanite
30 novembre 2012
La trame historique a son importance et le récit, extrêmement documenté, démêle les tourments d’une histoire chaotique.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Tu sais pourquoi je m'appelle Dora ?
- Pourquoi ?

A cause du camp de "Dora-Mittelbau" où ils ont emmené mon père.
Ma mère m'a donné ce nom pour que je n'oublie jamais d'où je viens.

- ....
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"On dirait une entreprise automatisée... Par une extrémité, on introduit le Juif qui possède encore des biens, un commerce, une boutique ou un compte bancaire. On lui fait traverser tout le bâtiment, fenêtre après fenêtre, bureau après bureau, et quand il ressort à l'autre extrémité, il a perdu tous ses droits, ne possède plus un centime, mais en revanche un passeport avec la légende : "Vous devez quitter le pays dans un délai de quinze jours; dans le cas contraire, vous serez interné dans un camp de concentration.""

Témoignage des dirigeants de la communauté juive de Berlin, après observation du fonctionnement bureaucratique du service d'émigration créé par Adolf Eichmann.
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-"Le travail des prisonniers des camps était le moins cher que l'industrie privée aie jamais obtenu" (déclaration du procès de Nuremberg)
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-Tu sais pourquoi je m'appelle Dora?
-Pourquoi?
-A cause du camp de "Dora-Mittelbau" où ils ont emmené mon père.
-...
-Ma mère m'a donné ce nom pour que je n'oublie jamais d'où je viens.
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- Tu sais pourquoi je m'appelle Dora ?
- Pourquoi ?
- À cause du camp de Dora-Mittelbau où ils ont emmené mon père. Ma mère m'a donné ce nom pour que je n'oublie jamais d'où je viens.
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