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EAN : 9782213711980
200 pages
Fayard (28/08/2019)
3.87/5   19 notes
Résumé :
Aujourd’hui, pour manger sainement, il faut presque être hors la loi ; puisque les hommes politiques ne se battent pas pour défendre la nourriture, qui est notre premier médicament, notre héritage et notre culture, nous, citoyens, devons agir pour une révolution délicieuse.
« Comme vous, j’ai longtemps regardé ailleurs. J’étais pris dans mes combats quotidiens : obtenir des étoiles, les conserver, servir les meilleurs plats à mes clients. Puis j’ai eu un déc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Olivier Roellinger a marqué de son empreinte talentueuse et originale pendant plusieurs décennies la gastronomie française, à travers son restaurant de Cancale, au firmament des étoiles. Approche originale, car l'homme est avide de métissage gustatif, de découverte de saveurs épicées du bout du monde, qu'il s'est entendu à marier avec les produits bruts les plus fins de la cuisine française traditionnelle, notamment ceux de la mer.

Dans ce livre, il défend avec tout son coeur et ses tripes ce qu'on pourrait appeler une éthique du bien-manger, dans le respect des produits, de soi-même et des autres, et une ouverture sur le monde, sur d'autres cultures. Ce petit ouvrage est comme le bonhomme, attachant, on sent qu'il est plein de sincérité et d'esprit d'indépendance. L'homme a de l'expérience, il est curieux de tout, et très conscient des problèmes de notre société de consommation, des problèmes de mal-bouffe, accentué par le poids des lobbies, etc...Son ouvrage est une synthèse et une mine d'informations sur ces sujets. Il n'évite pas les redondances d'idées, les marottes notamment anti-industriels et anti-grandes surfaces par exemple. Il aimerait qu'au moins les gens qui ont les moyens financiers fassent l'effort de mieux s'alimenter. Il a raison, mais même s'il reconnaît que beaucoup de gens n'ont pas ces moyens, il balaie un peu vite cette épineuse question, et sans tellement leur donner de solution. le style, le vocabulaire, sont aussi parfois redondants, les idées de fond sont là, l'argumentation n'est pas assez poussée ni chiffrée. Cela donne parfois le sentiment d'un livre écrit à la va-vite. En réalité, c'est surtout celui d'un homme informé, en alerte, qui a le mérite d'avoir l'honnêteté d'écrire lui-même, en autodidacte de l'écriture, guidé par son indignation.

Il y a aussi des idées force, notamment à l'attention des professionnels du goût, j'en retiens une : aller voir sur place le producteur, à la source du produit exotique, de l'épice rare, pour vérifier par soi-même que le produit bio est vraiment bio, ne pas rater un produit de qualité exceptionnelle sous prétexte qu'il est mal calibré, pas assez productif, etc...nous livrant sa passionnante expérience sur une variété de poivre jusque-là négligée ou abandonnée qu'il a redécouverte en mouillant la chemise et en prenant le temps de se déplacer, de se battre pour convaincre les différents acteurs.

Ce grand voyageur converti depuis quelques années en chercheur d'épices nous fait ainsi partager un peu de sa passion, quand la recherche d'une authenticité retrouvée du goût, avec le plaisir de bien manger, simple et sain, est une clé du vivre ensemble pour les humains du monde entier. Un petit livre qui s'il n'est pas exempt de défauts, touche, mine de rien, à un sujet crucial au plan individuel mais aussi collectif, comme son titre ambitieux essaie de nous en convaincre.
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« Pour une révolution délicieuse » est un appel à une prise de conscience et un engagement citoyen par notre alimentation. Olivier Roellinger, très grand cuisinier basé à Cancale, vient nous secouer. de son expérience de chef, il nous alerte sur l'état de l'environnement, à l'image de ce qui nous est proposé dans nos assiettes aseptisées (cantine, EHPAD, centrales d'achat alimentaires, plats cuisinés). Reprenons possession de nos assiettes, soyons soucieux du goût qui nous amènera naturellement vers des produits de qualité. Sur ce chemin, nous serons curieux de l'histoire des produits et de leur culture. Quelles sont les méthodes de pêche et garantissent-elles la préservation de la faune? Comment sauvegarder la diversité des graines céréalières pour qu'elles soient résistantes? Qu'est-ce qui est à l'origine d'un bon lait? Savons-nous reconnaître la palette de saveurs d'une épice? En cuisinant pour nos proches, nous réalisons un acte d'amour et nous assurons de les nourrir pour leur plaisir mais aussi leur santé. Cet apprentissage doit être partie intégrante de l'éducation de nos enfants.

J'ai découvert Olivier Roellinger lors d'une des émissions « on va déguster », sur France Inter, il y a une dizaine d'années de cela. Ses propos, à l'époque déjà, sur sa recherche du goût, m'avaient interpellée. Lors de vacances en Bretagne, j'avais visité sa cave à épices. J'y ai découvert des saveurs de poivre étonnantes et si raffinées. Ce chemin de l'assiette vers l'environnement, c'est celui que j'ai également suivi, encore plus depuis la naissance de mes enfants. Toute une rééducation du palais que j'ai dû opérer. Ce qui m'a plu ici c'est qu'Olivier Roellinger ne fait pas que nous inquiéter, il nous rend notre pleine responsabilité. Il nous donne des pistes d'action. Sa proposition de partir à la recherche des origines des aliments, de comprendre le métissage de nos cuisines et de l'enseigner est une nouvelle idée que je vais explorer!
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Un livre sur l'alimentation bonne et saine et non pas sur la gastronomie. Un des meilleurs cuisiniers du monde développe ses principes, qu'il applique depuis toujours dans l'excellence à part quelques errements qu'il reconnaît. Chargé de bon sens et de preuves de la dérive de notre société mais parfois un peu utopiste, voilà un livre salutaire même pour les révoltés de la malbouffe dont je suis depuis des décennies. Dommage que l'écriture transpire un peu la hâte de la rédaction.
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Il faudrait plus de livres comme celui-ci. Olivier Roellinger nous raconte ses épreuves, mais avant tout, il expose cette Révolution Délicieuse et les 22 ' commandements' et la manière comme il les a appliqué à son restaurants et ses projets.
En plus, une lecture simple invite à finir la lecture d'un trait.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je dois vous avouer que je combats le sucre depuis très longtemps, j'ose qualifier sa saveur de putassière, bête et facile.
Cela est un avis très personnel. Et je considère au contraire que la saveur civilisationnelle est l'amertume.
L'amertume signe l'âpreté intelligente : les apéritifs bitter, à l'italienne, l'huile d'olive, la trévise, l'artichaut, le café, le cacao, tous ces produits emblématiques sont amers. Comme l'est également le jus de rôti d'une viande. Souvenez-vous, faites monter en vous le goût du pain que vous aurez préalablement trempé de jus de poulet rôti. C'est l'amertume que l'on aime.
Cette amertume qui relance si bien l'appétence. Si je me méfie tant de cette saveur sucrée, c'est parce que tellement facile, elle peut engendrer une folie boulimique. Cette saveur peut se trouver hors de contrôle et sera consommée sans aucune modération possible.
Une saveur que l'on est presque poussé à surconsommer comme une drogue.
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Le lait cru est reconnu comme une arme intéressante pour renforcer les défenses de nos enfants et il a un effet protecteur sur les jeunes enfants qui développent moins d'allergies et d'asthme.
Nous pourrions également rappeler les études de Dominique-Angèle Vuitton, professeur émérite d'immunologie classique et membre de l'External Review Group de l'EFSA (agence sanitaire européenne), qui insiste également sur les bienfaits de la consommation de lait cru contre les infections respiratoires de la petite enfance.
La propension de nos sociétés modernes à tout asphyxier est inquiétante, en particulier durant les premières années de la vie : les enfants sont fragilisés en ce qu'on ne leur permet pas de mettre correctement en place leur système immunitaire.
Et puis, au-delà de la santé. Quel goût, ce lait cru ! Les gourmets savaient déjà qu'il était bien meilleur que le lait pasteurisé, mais désormais les scientifiques leur en ont apporté la preuve. Pas de bon fromage sans lait cru. La pasteurisation, en uniformisant la composition microbienne des laits et des fromages, standardise le goût. Seul, le lait cru offre une variété de saveurs puisque lui seul permet de magnifier ce que l'animal a mangé. Lui seul garde le lien avec la prairie. Pour obtenir du bon lait cru, il faut remettre les bêtes au pâturage. Le goût du lait changera suivant la saison, le goût herbacé de printemps, floral en été, plus mûr en automne et tendre en hiver avec le foin naturel de ces pâturages.
Défendre le lait cru, c'est aussi défendre un modèle de société. Les petits élevages entretiennent les sols, les paysages, le maillage social et même notre tourisme qui, sans jolie campagne et sans bons produits régionaux, n'aurait plus rien à proposer au monde.
Ce lait cru fait mieux vivre les éleveurs. Beaucoup se battent au quotidien pour le défendre et obtenir un prix juste.
Aidons-les en dégustant ce lait cru, ce lait vivant dans la sauce Béchamel, dans le riz au lait et la crème anglaise.
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Aujourd'hui le danger est dans la recherche du plus petit dénominateur sensoriel pour satisfaire et surtout pour vendre au plus grand nombre (ex : le Ketchup et le Nutella) ; le but de l'industrie alimentaire est de fabriquer un goût assouvissant les sensations organoleptiques primaires. Alors que les goûts du monde sont presque infinis, ils se réduisent trop souvent maintenant à ce que nous trouvons dans la moindre supérette sur les cinq continents. Ce laminage sensoriel et culturel est un véritable appauvrissement civilisationnel du monde.
Comme les musiques, les parfums et les langues, les goûts et les cuisines du monde doivent pouvoir continuer à s'épanouir. Chacun aura une préférence. La cuisine d'une mère reste longtemps la meilleure ; pour moi, devant toutes celles de mes amis cuisiniers multi-étoilés, la plus délicieuse est celle de ma femme.
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pour manger sainement aujourd'hui, il faut être parfois hors la loi ou presque, les semences sont encadrées et la majorité censurée.
Le lait cru est devenu persona non grata.
Tout ce qui faisait la vie et sa saveur est en passe d'être contrôlé par quelques-uns, ou éradiqués purement et simplement : 75% des semences dans le monde ont été détruites depuis 1970.
Quant à la fracture alimentaire, comme la fracture culturelle, elle ne cesse de se creuser.
La Terre est malade sous l'action des intrants de la pétrochimie.
Un tiers des terres arables de la planète sont menacées de disparaître.
40% des aliments ne sont pas consommés.
Les océans sont dévastés par la pollution, [...]
30% des émissions de gaz à effet de serre sont dus à l'alimentation : agriculture, élevage industriel, intrants, transformation, stockage, transport...
[...]
Mais plus grave, la santé des populations est déjà directement affectée par ces méthodes intensives qui détruisent les équilibres du vivant.
Les intolérances et allergies alimentaires, les maladies auto-immunes, les troubles endocriniens, les cancers et maladies cardio-vasculaires sont précédés par une pandémie d'obésité progressant scandaleusement.
Ce constat accablant, je ne peux m'y résoudre.
[...]
La nourriture est à la fois notre première médecine préventive, notre héritage et notre culture.

pp.12-14
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[La nourriture] est à la fois le socle d'une communauté, une histoire passée, un présent mais elle permet également d'entrevoir notre avenir.

p.14
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Le cuisinier, Olivier Roellinger , a installé son fourneau sur le port d'Honfleur et prépare pour Jean Luc Petitrenaud des crevettes à la malouine.
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