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EAN : 9782374750149
54 pages
Editions Rhubarbe (19/01/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Lui, le père, n'a pas de fille, n'en a jamais voulu. Elle, la fille, a tout essayé pour avoir un père, en vain. Alors ? S'en faire une raison ? Une déraison ? Et s'il venait la chercher la semaine prochaine, pour aller manger des glaces ?
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Avec cette longue nouvelle, Martine Roffinella nous entraîne dans une histoire terrible où souffle « le vent de la mort ». Il s'agit d'une relation délétère, véritable duel à mort entre un père et sa fille qui, à quarante ans passés, continue de l'attendre sur son manège de foire en espérant qu'il viendra la chercher, un cornet de glace à la main : « Papa, viens me chercher. » le père, lui-même « enfant de personne, venu au monde par une sorte d'obligation naturelle dont nul ne peut s'expliquer la signification », a mis au monde une fille « dont il ne voulait pas » et dont « il suce le sang » jour après jour. Il « s'est retiré un enfant du ventre » comme nous le suggère l'homonymie du titre. Sa fille « flotte dans un mot vide » et il n'en a cure.
Absent aux autres car uniquement présent à lui-même, ce père condense tous les défauts d'un pervers narcissique qui détruit tout ce qu'il touche. Sa fille pourrait le lui pardonner « car il est fou », handicapé après une opération du cerveau, mais trop, c'est trop. Problème : la « petite poupée téléguidée » tient de son père alors qu'elle voudrait tant ne pas lui ressembler. Elle « vomit les liens du sang » tout en s'agrippant comme une mendiante à ce père qui la tue à petit feu. Pour couronner le tout, le vampire qu'elle « préfèrerait voir sous terre » s'accroche à la vie plus que de raison. Que faire contre « le germe de la survie » ? La sans-père aura sa solution. Malheureusement pour elle, les « trous dans le cerveau » se refilent d'une génération à l'autre. Pourtant elle n'avait pas eu « la chance d'être cancre », elle « connaissait les poètes et les philosophes », elle avait tout fait comme il faut. Trop, sans doute.
Pour raconter cette « bataille de têtes » violente et cruelle où chacun « cognait dans la direction de l'autre », l'auteure utilise le monologue intérieur dans une narration à la troisième personne au style volontairement haché. Elle s'affranchit des virgules pour mieux rendre compte du flux de la pensée. Elle utilise à plusieurs reprises la barre oblique pour coordonner des mots qui semblent former un tout inéluctable : « murmures funèbres / grondements / suppliques ». Car « si le père parle une langue morte / composée d'adjectifs désuets », elle, la fille, « a choisi le moderne et les phrases qui marquent tels des slogans ».
Le lecteur, dans ce récit âpre d'amour-haine, qui allie une écriture puissante, taillée au scalpel, et une composition maîtrisée, appréciera le renversement de situation final qui fait de ce texte une véritable nouvelle à chute. Il pourra recoller les morceaux de deux vies en miettes, non résilientes, grâce à une suite d'images qui montrent de façon saisissante un double cheminement vers la folie.
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