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EAN : 9782737385452
144 pages
Editions Ouest-France (29/10/2021)
3.98/5   20 notes
Résumé :
Jean a grandi dans la ferme de ses parents à Plougourvest, dans le Finistère. Ses souvenirs de ce monde rural bretonnant des années 1940 sont vivaces : le quotidien à la ferme et l'omniprésence de la famille, la vie du village et le voisinage, le poids de la religion, l'importance de l'école.
Jean raconte, Clara dessine, et nous n'avons plus qu'à les suivre pour retrouver ce monde paysan disparu, pourtant pas si lointain.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Jean Rohou a écrit il y a quelques années trois volumes sur son enfance et sa jeunesse dans le Finistère nord, plus précisément dans le Léon.
Il était d'une famille pauvre, parlait breton, et son parcours qui l'a mené à être professeur à l'université de rennes, spécialiste de Racine, est remarquable.
Ces bandes dessinées (tome 1 et 2) reprennent les deux premiers volumes de ses souvenirs.
On y retrouve ce qui faisait le quotidien de villageois à partir des années quarante.
La religion est omniprésente, on ne sort pas de son village, on parle breton, l'avenir est tout tracé car on se déplace très peu.
Pourtant le jeune garçon a de bons résultats scolaires et sa mère, qui aurait aimé faire des études, le soutient.

Le dessin, naïf, en noir et blanc parsemé de quelques taches de couleur, donne un ton malicieux à cette vie pourtant bien rude !
C'est un témoignage très intéressant sur la vie rurale, une sorte de « Cheval d'orgueil » (Pierre-Jakez Helias) plus abordable, qui retrace un monde disparu, et pas seulement breton...
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Fils de ploucs (sic) de la région du Léon (pointe nord-ouest du Finistère), l'auteur est devenu professeur de littérature à l'Université de Rennes. Il a raconté son parcours dans une autobiographie en trois tomes. Cette BD évoque son enfance, jusqu'à la fin de la seconde Guerre mondiale.

L'album est à la fois enrichissant et simple.
Si l'on connaît déjà la Bretagne (et ses écomusées), on retrouve les fermes et leur mobilier (lit clos), l'importance des superstitions (omniprésence de la religion). Mais l'auteur casse aussi quelques clichés, notamment sur les galettes de sarrasin : « une nourriture de pauvres qui avait disparu de notre riche Léon ».
De nombreux aspects m'ont fait penser à la jeunesse de mes parents et grands-parents, issus du même milieu mais résidant à environ 400 km au sud du Plougourvest natal de Jean Rohou. Similitudes sur la vie agricole rythmée par les saisons mais aussi par la religion catholique, sur la précarité rurale, l'hygiène, les vêtements (sabots lourds et inconfortables, néanmoins utilisés pour aller à l'école à pied, loin), sur la rudesse éducative en dépit de l'amour familial. Et bien sûr, sur les périodes de guerre.
J'ai appris sur certaines spécificités locales, notamment la régulation de la démographie, avec la limitation du nombre de mariages (voir la démonstration mathématique dans les citations).

Une lecture agréable, très intéressante - et beaucoup plus abordable que les pavés de Pierre-Jakez Hélias.
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Jean Rohou est né à Plougourvest en 1934. C'est donc par le biais de ses propres souvenirs d'enfance qu'il décrit la vie rurale en Bretagne profonde, dans les années 30 puis pendant l'Occupation.
Merveilleusement raconté par Jean Rohou, merveilleusement illustré par Clara Vialletelle, en saynètes pleines de vie, entrecoupées d'interventions de l'auteur aujourd'hui, avec sa belle moustache et son regard si bienveillant.
On y voit les familles nombreuses, le travail agricole, les tâches incessantes, dans des conditions rudimentaires même pour l'époque : pas d'eau courante, pas d'électricité, les crêpes cuites sur le bilig, à genoux sur la terre battue, devant l'âtre.
(Et pas de sarrasin ; c'était une nourriture pour les pauvres… !)
Là-dessus, l'énorme poids de la parole du curé, "an Aotrou person", sur la morale et les consciences.
Et puis l'école, grâce à laquelle on peut découvrir qu'il existe tout un monde au-delà du bourg. Aller à Morlaix, c'était aller à la grande ville : Jean Rohou sera le premier enfant de Plougourvest à se rendre au collège - public de surcroît.
Et c'est là que je place cette anecdote révélatrice, qui m'a été rapportée par l'instituteur de mes enfants : jeune maître d'école, il fut nommé à Plourin-les-Morlaix. Premier jour, il entre dans la boucherie de la place. le dévisageant, la bouchère tend le bras vers la porte avec cette phrase admirable : "La boucherie pour les laïcs, c'est celle du bas du bourg !"
Challenge Bande dessinée 2023
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Souvenirs d'une enfance paysanne.

Dans ce roman graphique auto biographique, l'auteur nous raconte son enfance. Une enfance paysanne dans la campagne Bretonne.
Nous remontons le fil des souvenirs de Jean Rohou. Il nous parle de sa famille, nous raconte la rencontre entre ses parents, leur mariage, sa naissance sur la table des repas, la guerre dans laquelle son père est parti combattre. Mais c'est surtout la vie paysanne et agricole qui est mise à l'honneur. Une vie où les familles vivaient au temps des saisons et du travail à effectuer.

C'est un roman graphique qui m'a beaucoup plu, tant par le récit que par le graphisme de Clara Vialletelle. J'y ai retrouvé un peu de mes grands-parents maternels bretons et je les revoyaient tous les deux avec leurs sabots en bois.
Cette bd est une adaptation de son roman du même nom. C'est une lecture très intéressante qui , je pense, intéresserait les plus jeunes, notamment les ados sur ces temps , pas si loin, mais méconnus pour la plupart de la vie paysanne.
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Quelle joie de recevoir de la part de Babelio et des Éditions Ouest France ce roman graphique, qu'il me tardait de découvrir !
J'ai appris de nombreuses choses sur la vie dans les champs en Bretagne, au siècle dernier. J'imagine davantage les années de labeur, mais aussi les années de joies simples qu'ont dû vivre mes ancêtres !
Ce roman graphique est une autobiographie, pleine d'anecdotes et d'histoires comme on pouvait les entendre en commérage, ou simplement parce que la vie des habitants des villages se ressemblait et s'organisait autour des mêmes rites. On y comprend bien la place de la foi en Dieu, rythmant les journées, la tendresse portée sur le vivant, son respect, les hivers difficiles qu'il fallait affronter quoi qu'il en coûte, la méconnaissance de toute autre possibilité : le travail de la terre étant la profession que la majeure partie de la population endossait.
Fils de Ploucs nous laisse entrevoir la perception d'un enfant, son envie de découvrir d'autres choses, son souhait de s'émanciper de la ferme, malgré son fort attachement pour ses racines et ses animaux.

Cette BD est belle : tant par ses dessins que par le message qu'elle laisse passer.
C'est une ode à la vie simple, aux petites joies du quotidien, au grand air, aux valeurs familiales et au dévouement pour ceux qui nous sont chères.

Il ne me reste plus qu'à cuisiner un Far Breton : la BD mentionne ce typique gâteau à maintes reprises, et il me tarde, maintenant que tous les ingrédients ont été achetés par mes soins, d'y re-goûter !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sur 22 cousins et cousines, mãmm-goz [la grand-mère de l'auteur] avait été la seule à se marier, car la mortalité reculait en Bretagne en cette fin de XIXe siècle, et la natalité restait importante en ce pays catholique.
Si vous aviez dans une commune 85 fermes et 15 bistrots ou artisans, cela faisait de la place pour 100 couples et pas un de plus.
A l'époque, il n'y avait guère de possibilité de trouver ni travail ni logement dans une ville voisine. [ même profil socio-démographique ]
D'où un très grand nombre de célibataires, qui vivaient comme des domestiques bénévoles de leur frère ou de leur soeur mariés.
Ils étaient seulement logés, nourris, blanchis et recevaient de quoi acheter leur tabac et payer une tournée au bistrot le dimanche après la messe.
(p. 23-24)
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[ mère de l'auteur, née en 1904 ]
Dynamique.
Agile.
Brillamment intelligente, toujours première à l'école.
(...)
- La religieuse a cherché à convaincre mes parents de me laisser poursuivre des études. Ils n'ont rien voulu savoir, alors qu'ils n'avaient aucun besoin de moi : il y avait 10 autres adultes dans la maison.
Un tel refus était général à l'époque.
Laisser son enfant continuer des études, c'était transgresser la frontière socioculturelle et l'abandonner à l'inconnu.
(p. 35)
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Je suis né le 12 janvier 1934, sans problème, sur la table de la cuisine, comme tout le monde.
Accoucher dans un lit clos, ce n'est pas commode du tout.
Il y avait un lit moderne à l'étage, mais c'était l'hiver, et la table de la cuisine était à côté du feu de cheminée.
(p. 42)
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Le Télégramme et Ouest-France ont commencé à paraître : Ouest-France dès le 7 août 1944, le Télégramme le 18 septembre.
Le Télégramme était beaucoup moins anticlérical que La Dépêche, dont il prenait la suite.
Mais il avait la préférence des laïcs comme nous, tandis qu'Ouest-France était à l'époque le journal des dévôts.
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[ ferme bretonne, années 1940 ]
« Debout sur la tranche éclatante du jour, les filles urinaient en écartant la toile peinte de leur robe. »
Saint-John Perse [1887-1975], prix Nobel de Littérature.
En poésie, ça sonne bien.
Quand mãmm-goz* s'immobilisait à 3 m. de la porte...
C'était moins réussi.
(p. 22)

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* mot-à-mot : 'mère vieille' = grand-mère
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Videos de Jean Rohou (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Rohou
https://www.librairiedialogues.fr/livre/9928472-fils-de-ploucs-changer-la-societe-societe-rohou-jean-editions-ouest-france 5 questions posées à Jean Rohou qui nous parle de son livre "Fils de ploucs, Tome III, changer la société ?" paru aux éditions Ouest-France. Questions posées par Laurence Bellon. Réalisation : Ronan Loup.
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