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EAN : 9782258161238
412 pages
Presses de la Cité (29/05/2019)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
« L’histoire est un roman qui a été ; le roman est de l’histoire qui aurait pu être », disaient les Goncourt.
Ici, il s’agit en effet de la restitution d’un monde réel : la vie d’une petite paroisse rurale du Finistère de 1829 à 1871, à travers les destins croisés de trois familles – Jézéquel, Santec et Guidou. Alliances, amours contrariées, travaux des champs jalonnent un quotidien à la fois chaleureux et laborieux. L’auteur décrit aussi les relations souve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une petite pépite... Ce livre, mi-roman, mi-documentaire nous entraîne dans la Bretagne du 19ème siècle, dans le Finistère plus précisément.
Nous suivons le quotidien de trois familles, les Jézéquel, les Santec et les Guidou.

Des conditions de vie très dures dans ces campagnes...
Les relations sont souvent tendues entre le maire, les représentants du clergé, les instituteurs.

On voit successivement le bouleversement dû aux guerres (guerre de 1870..) les stratégies pour éviter la guerre: il fallait racheter le mauvais numéro pour ceux qui avaient eu un mauvais tirage au sort, on payait un remplaçant pour faire la guerre...

L'école joue un rôle important et va développer l'usage de la langue française puisqu'à l'époque le breton était la seule langue utilisée dans les familles.

L'école presbytérale va disparaître avec la Révolution et sera instaurée bientôt l'école républicaine.
Les instituteurs seront nommés par le préfet mais seront également "contrôlés" par le clergé. Les nouvelles méthodes pédagogiques "plus participatives" se heurteront à la résistance du clergé car venant d'Angleterre, pays de protestants!...

Une vie simple pour ces Bretons du 19ème siècle, il s'agissait de faire fructifier la ferme.. peu de distractions, seule la lecture de "Buhez ar Zent" (la vie des Saints).. est répandue.
Les mariages ne sont pas vraiment libres car le poids des anciens est fort: la pauvre Rozenn va en faire les frais et ne pourra épouser son amoureux. Personnage féminin fort et en avance sur son époque, elle tentera sa chance en ville et finira par épouser un "Monsieur"...

L'arrivée du chemin de fer va bouleverser de nombreuses vies. La construction va démarrer en 1861 et va dynamiser l'économie locale: de nombreux hommes trouveront du travail ainsi. Dès le départ il est prévu 2 lignes: l'une vers le Nord, vers Brest, par Saint-Brieuc et Morlaix, et l'autre au sud, par Vannes et Lorient (c'est encore le cas aujourd'hui..)
L'évêque de Quimper bénira le train lors de l'inauguration en 1865.
À l'époque il faudra 16 heures pour faire Landivisiau/ Paris!
On voit bien que ce chemin de fer, surnommé ici "ar marc'h du" (le cheval noir) révolutionne tout ce petit monde.
Le rôle des élections est important aussi et la plupart des électeurs ne sachant ni lire ni écrire, il va falloir trouver des stratégies astucieuses pour que tout le monde puisse s'exprimer!

Bref ce livre est d'une grande authenticité et l'auteur, Jean Rohou (né en 1934), écrivain universitaire breton spécialiste de Racine, met à profit ses connaissances de la région et du breton pour restituer un portrait haut en couleurs de cette époque.
Pour le petit mot de la fin, l'Ankou qui figure dans le titre est en fait le passeur qui mène les âmes vers l'au-delà..
Et comme on le disait fréquemment à cette époque:
"Kenavo er baradoz", on se reverra au paradis...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Karantez" est réservé au sentiment qu'on doit avoir pour Dieu. Pour son mari, sa femme ou ses enfants, on dit "choa m'eus ouzid": j'ai de la joie à ton égard, je me réjouis en pensant à toi.
Ce jeune couple ne s'est pas marié principalement pour son plaisir, pour un bonheur égoïste. Ce qui les unit, c'est plutôt la joie d'exister ensemble, d'entreprendre ensemble; leurs relations personnelles sont englobées dans un projet d'avenir.
Ils veulent faire équipe, prolonger la vie que leur ont donnée leurs parents, assurer la nourriture et la bonne éducation de leurs enfants.
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Quand mes administrés partent pour le service militaire, j'ai honte: on les déclare illettrés parce qu'ils ne comprennent pas le français. Si encore ils savaient le lire, même sans comprendre tout à fait.
Mais c'est impossible, à cause de cette absurde orthographe. Le latin et le breton s'écrivent comme ils se prononcent; mais allez donc comprendre pourquoi en français on écrit "oiseau", alors qu'on prononce "wazo"! Notre Jo veut donc une école, et même qu'on y apprenne le français.
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D'autres se réjouissent aussi: ils sont réformés parce qu'ils sont trop petits: moins de 1,544 mètre (en 1830, 48% des Finistériens qui passaient devant le conseil de révision étaient dans ce cas!). Ils le savaient d'avance: chez eux il y a un mètre ou bien une encoche à cette hauteur. Ils seront invités à revenir l'an prochain, pour voir s'ils ont grandi.
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Le mariage, chez nous, ce n'est pas seulement une union des coeurs et des corps. C'est aussi et même surtout une union dans le travail, dans une entreprise commune. Il s'agit de former un couple laborieux, productif d'enfants et de nourriture, plutôt qu'un couple d'amoureux.
Le plus souvent, c'est le gendre qui s'installe chez ses beaux-parents...
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Vidéo de Jean Rohou
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