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EAN : 9782070411818
176 pages
Gallimard (01/01/2000)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Parution : 22-02-2000
«Bénin disait à Broudier :
- On pourrait boire une chopine à l'Ambassade. L'Ambassade leur plaisait par sa situation, par son intimité avec le port et par son éloignement d'avec tant de choses de ce monde. Leur âme s'y sentait à l'aise.
La salle ne manquait jamais ni d'un débardeur, ni d'un charbonnier, ni d'un éclusier, ni d'un camionneur, ni d'un cocher d'omnibus, ni même d'un buveur qui ne fût rien que cela.
-L'A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est sous le titre de "sur les quais de la Villette" que parut, peu avant la guerre, la première édition de cet ouvrage.
Plusieurs de ses textes avaient été préalablement publiés par des revues ou des journaux en 1913 et 1914 ("Le Mercure de France", "L'Humanité", "Le Matin").
Le titre que porte ce volume est celui que son auteur lui avait d'abord donné.
C'est un recueil de nouvelles, le seul que je connaisse de Jules Romains.
Chaque texte est une scène de conversation qu'un court chapitre préalable, sorte d'introduction intitulée "conversations dans le port", lie entre elles.
Qu'il soit matin ou après-midi, qu'il fit un petit soleil allègre ou une pluie menue, Bénin et Broudier aimaient à descendre, par la rue des Récollets, au petit port de la Villette.
Chassés de la balustrade du pont mobile lorsque quelque bateau demandait le passage, ils se mêlaient volontiers, le temps de boire une chopine, à l'assemblée des buveurs de l'Ambassade.
La salle ne manquait jamais ni d'un débardeur, ni d'un charbonnier, ni d'un éclusier, ni d'un cocher d'omnibus, pour engager une de ces conversations où l'on trouve un tel goût au vin blanc.
A la fin d'avril 1906, Bénin faisait une année de service à Pithiviers, une petite ville étranglée par des murailles....
Jules Romains nous parle ici de la protestation des hommes devant la société qui les broie, il décrit l'âme humaine, son mystère et ses faiblesses.
Il met dans la bouche de chacun de ses personnages une anecdote autour des manifestations des 1er mai 1905 et 1906, de celles qui suivirent la mort de Ferrer en Espagne et la répression sanglante du 22 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg sur la place du Palais d'Hiver.
Tout Jules Romains est dans ce petit volume.
Son pacifisme tranquille et paisible, sa connaissance des hommes, la finesse d'écriture dont il ne se dépare jamais, sa sensibilité devant le malheur, son sens aigu de rendre par de belles descriptions les petites choses de la vie, ici, tout est plaisir et profondeur des mots.
En tout, ce sont douze textes courts, "La prise de Paris", "Les conquérants", "Devant le cirque d'hiver", "Une simple promenade", "La mort de Ferrer", "Le 22 janvier", "La charge des autobus", "Le lynchage de la rue Rodier", "Ancien maître des hommes", "Le dormeur" et "Le lion" qui composent ce magnifique recueil.
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Dans ce recueil de conversations de camarades parisiens autour d'un verre de vin blanc, à l'aube de la Première Guerre mondiale, on se rappelle les grandes manifestations ouvrières de la capitale des 1er mai notamment celle de 1906 (pour réclamer la journée de 8 heures), 1907, devant l'ambassade d'Espagne en 1909, la révolte populaire quand on apprit la mort injuste de Ferrer ou, en 1905, que le tsar Nicolas II avait fait tirer sur des manifestations d'ouvriers désarmés et venus en suppliant pacifiquement.

Émerveillée, j'y vois ce que m'ont confirmé les gloses autour du rapport de Terra Nova, qui prétend qu'il n'y a plus de classe ouvrière organisée en France ; une chose est sûre, elle n'a plus rien à voir, dans l'ensemble, avec celle dont j'ai lu les propos enflammés, gouailleurs, généreux, fascinés, passionnés, rapportés par la plume de Jules Romains, dont je n'ai lu jusqu'ici que Knock. Les rapports avec la classe bourgeoise et patronale n'ont finalement guère changé ; notre époque est peut-être d'autant plus violente que les explosions ne sont pas organisées ni pensées intellectuellement. Si un Ferrer était assassiné aujourd'hui, ça ne serait pas le "populo" qui irait manifester sa colère devant les ambassades, mais les bo-bo.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ca se loge en 1906, à la fin d'avril. Je faisais une année de service à Pithiviers.
Il n'y en a pas un, je suppose, parmi vous, qui connaisse cette ville là, je veux dire qui soit entré dans cette ville là ?
J'y suis entré, moi, et vrai, il me semble que je n'en suis pas encore complètement sorti.
Pithiviers n'a l'air de rien.
On peut passer à côté des dizaines de fois sans se douter de ce que c'est.
Ne vous figurez pas une chose terrible ; pas le moins du monde.
Une ville ni assez petite ni assez grande, à moitié étranglée par des murailles, mais à moitié seulement.
Un chiqué d'existence.
Des rues pas absolument vides, car il y marche de temps en temps un homme ordinaire.
Deux ou trois rues surtout qui essaient chacune d'être la rue principale.
Un bureau de poste très en vue, où l'on affiche, à la porte, le cours du 3 p. 100.
Tout ça, comme un chien qui a passé sous une automobile, et qui, après, pendant dix ans, traîne une dérision de vie, le dos creux et les pattes en flanelle.
Il y avait à Pithiviers une caserne à peu près neuve.....
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La mort de Ferrer, ça m'avait remué. (...) Ils l'auraient flanqué en prison ; ils l'auraient déporté ; peut-être que personne ici ne s'en serait aperçu. Mais fusiller un homme parce qu'il a ses idées à lui ! Au vingtième siècle ! Autant se remettre à quatre pattes, et qu'ils nous fichent notre ration de foin.
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Tous ces polichinelles me dégoûtent. Je ne les envie pas à cause qu'ils sont riches, non - ni surtout à cause de la vie qu'il mènent. Ils me font positivement horreur. (...) Même les enfants ! J'aime pourtant les enfants ! Ceux-là, je me demande si j'en aurais pitié. Ils savent mépriser bien avant de savoir lire. Il faut voir de quel air ils regardent le balayeur ! Et ce ton pour parler à leur bonne ! Tout ça parce qu'ils ont eu un grand-père qui faisait la traite des nègres, ou une grand'mère qui vendait des lunettes à Francfort.
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A une porte cochère, une espèce de larbin prenait le frais. Ne me parlez pas de ces types-là ! Je leur en veux plus qu'aux riches. Ils font le dernier des métiers ; et même, ce n'est pas un métier ; les riches se servent d'eux comme moi d'une chaise ou d'une brosse à reluire. Et ils se croient quelque chose ! Vous ne serez jamais si mal reçu que par une de ce faces-moches qui sort de vider le pot de chambre.
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Vidéo de Jules Romains
Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l'idée de l'Homme nouveau. En 1926, l'école s'installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim. À Berlin, toute proche, le temps s'assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie. Ce sont aussi, entre rêves d'Amérique et désirs de Russie, d'autres raisons et déraisons. Lorsque l'école sera prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants feront leurs propres choix. À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
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