Je te volerai ta mort

- Je peux vous assurer qu'aucune femme ne m'attend à la maison. Je me demande d'où vous pouvez bien tenir cette information.
Elle frappa du pied.
- C'est une façon de parler. Ce que je veux dire, c'est que vous avez quelqu'un.
Il continua à la fixer froidement.
- Je n'ai personne, Sophie.
Elle soutint son regard.
- Et les roses dans votre pick-up? Elles n'étaient pas à vous, sans doute?
Il battit des paupières et ouvrit la bouche. Mais cette fois, aucun son n'en sortit.

Il se renversa sur le dossier de son fauteuil et fixa l'écran de son ordinateur en souriant d'aise. C'était excellent. Vraiment excellent. Pas de doute, il avait du génie.
Il leva les yeux vers les photos de Warren Keyes et se félicita d'avoir si bien choisi sa proie. La corpulence et la musculature de Keyes convenaient parfaitement, mais c'était son tatouage - un signe du destin - qui avait achevé de le désigner comme le personnage idéal. Warren avait souffert avec brio. La caméra avait capturé les superbes grimaces d'agonie de son visage. Quant au reste...
Il cliqua sur le dossier audio et un hurlement affreux sortit des enceintes, magnifique, pur comme du cristal. Il en frissonna de plaisir. Les cris de Warren étaient techniquement parfaits - hauteur parfaite, intensité parfaite - et très inspirés.