Ainsi donc, Léon Sadorski "héros" de nombreux romans de
Romain Slocombe à vraiment existé.
Il s'appelait Louis Sadoski. Sous l'occupation, il était brigadier chef aux Renseignements généraux, chargé entre autre de la traque des juifs.
En 1942, suite à une dénonciation, il est convoqué à Berlin pour répondre à un certain nombre de manquements.
Rapidement disculpé, il est même renforcé dans ses prérogatives et tisse des liens avec les gestapistes locaux. Exhumé des archives nationales, ce livre est en fait le rapport qu'il fit à ses supérieurs à son retour d'Allemagne en Mai 1942.
Un peu à la manière du héros de
Robert Merle dans
la Mort est Mon Métier, Sadoski se présente comme un simple exécutant qui ne fait qu'obeir aux ordres.
Pire, alors qu'au fil des conversations ses interlocuteurs lui révèlent la réalité du régime nazi notamment sur le sort réservé aux populations juives, aucun remords ne se fait jour.
Bien sûr, c'est très facile de porter un jugement 80 ans après les faits, mais quand même.
Comme beaucoup d'autres ouvrages, ce livre met en évidence les manquements d'une partie de nos compatriotes durant la période de l'occupation.
La petite musique répétée ici ou là sur le rôle protecteur de Pétain vole en éclat.
C'est avec un profond sentiment de malaise que je termine ma lecture, même si celle ci s'est avérée intéressante quant à ce voyage au coeur de la machine de répression nazie.