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EAN : 9782723419703
251 pages
Glénat (24/05/1995)
3.8/5   30 notes
Résumé :
Histoire d’amour sur fond champêtre.

Bénédict est un jeune homme sans beauté et sans fortune, pourtant trois femmes tombent amoureuses de lui :
- Athénaïs, fille de paysans enrichis, coquette et gaie.
- Louise, triste aristocrate rejetée par sa famille.
- et Valentine, fiancée à un noble.

Il les aimera toutes les trois ! mais, finalement, arrêtera son choix sur la plus inaccessible…
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Non, tous les romans de George Sand ne sont pas champêtres et fleur bleue. Si Valentine a bien pour cadre le Berry, ce n'est pas la Petite Fadette : ce n'est pas le même milieu social qui est présenté, et surtout, même s'il y a de jolies descriptions de la nature, quelques allusions à des coutumes paysannes et à des assemblées villageoises, les passions présentées ici ne sont pas naïves ou mièvres, mais violentes et exacerbées.
Trois femmes, trois passions, et un homme peu appréciable. Je n'ai pas compris ce que chaque héroïne trouvait à Bénédict : il est méprisant et moqueur envers Athénaïs, cruel et insultant envers Louise, un véritable pervers narcissique envers Valentine, annonçant plusieurs fois être prêt à la tuer ou lui faisant un chantage au suicide.
Plus généralement, les hommes ne sont pas présentés de manière positive, bien au contraire : le mari d'Athénaïs est un jaloux sensuel et grossier, celui de Valentine ne pense qu'à l'argent et à ses propres plaisirs, prêt à humilier et violenter sa femme. Seul Valentin est décrit de manière positive, mais sa jeunesse n'en fait pas encore un homme.
Oui, il y a de la violence psychologique entre tous les personnages : dans les relations entre mère et fille - la fille et la mère se jalousent ayant partagé le même amant, la mère déteste son autre fille qui incarne la jeunesse, et donc son propre vieillissement, les deux soeurs sont des rivales amoureuses du même homme, la fille de paysans regarde avec envie la fille de noble. Et, surtout, c'est le pouvoir du mari sur son épouse qui choque. A partir du moment où les voeux ont été prononcés, le mari ordonne et sa femme ne peut qu'obéir selon le code Napoléonien du XIXème siècle. Et dans l'intimité, le mari peut violer en toute impunité sa femme.
George Sand dresse donc un roman traversé par une lutte des classes - le mot n'apparaît évidemment pas, mais les paysans enrichis se hissent au rang des nobles désargentés - et une lutte des sexes. Elle expose les lois patriarcales et misogynes du XIX ème siècle pour mieux montrer leur violence et leur domination sur les femmes. Merci Mme Sand !
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Tout comme Edith Wharton, George Sand fait partie des auteurs dont ma relation est bien souvent houleuse et agitée. C'est pourquoi, je me suis laissé tenter sans grande conviction dans Valentine, la troisième oeuvre que je découvre de celle-ci et c'est sans surprise que je ressors juste satisfait de cette lecture.

Pourtant et comme précédemment, le résumé me semblait fort prometteur et avait totalement aiguisé ma curiosité. J'avais très envie de découvrir le cadre champêtre de cette oeuvre romantique mais celui-ci est finalement très vite relégué au second plan. Je regrette vraiment ce choix car les premiers chapitres m'ont dévoilé une très charmante bourgade où il semblait faire bon vivre malgré l'étroitesse d'esprit et son mode de vie assez arriéré et archaïque. Cependant et malgré sa très vite absence, ce cadre champêtre permet à George Sand d'offrir quelques moments totalement dépaysant et collant parfaitement à l'ambiance romantique de son oeuvre. Il est inconstatable que cette tragédie est d'un romantisme à toutes épreuves même sil m'a semblé que certains passages se sont dévoilés un peu trop rocambolesques pour être totalement réalistes. Pau importe, j'ai vraiment adhérer à cette tragique romance digne d'un roman de Thomas Hardy. Ainsi et sans pour autant être totalement transcendé, j'ai ressenti de vives émotions surtout lors des derniers chapitres. Je ne m'attendais pas à une telle finalité, ni une telle fatalité. Cette dernière aura eu le privilège de me surprendre totalement. Quant à sa plume et malgré certaines longueurs, celle-ci se dévoile toujours aussi facile d'accès et agréable au possible.

Malheureusement et même si l'intrigue reste assez bien trouvée et efficacement menée, je n'ai pas réussi a m'attacher aux personnages présentés dans Valentine. Ce manque d'affecte provient du manque de nuances concernant la construction de ces derniers. Avec quelques clichés en moins mon regard aurait été bien différent. En effet, j'ai trouvé les protagonistes beaucoup trop caricaturés pour me paraître attachants et empathiques. Fort heureusement, ils n'en sont pas pour autant exécrables et même si bien souvent je n'ai pas compris leurs choix ou leurs actions, j'ai apprécié les sentiments et autres émotions que chacun dégageait. Surtout en ce qui concerne notre héroïne Valentine. Cette dernière représente vivement la condition des femmes à l'époque et se retrouve très vite piégée par sa place ainsi que sa condition au sein de la société. J'ai finalement apprécié la suivre dans cette aventure romantique et je ne regrette absolument pas la destinée que lui a réservé George Sand.

Comme avec ses précédentes oeuvres George Sand livre avec Valentine une tragédie romantique pertinente à découvrir, surtout dans ces derniers chapitres. Cependant, je regrette mon manque d'émotions face à des personnages manquant par moments de nuances et dont seule Valentine est parvenue à se démarquer.
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Après Lucrezia Floriani, j'ai poursuivi la découverte de George Sand avec Valentine.
Là, on ne s'adresse plus au lecteur comme dans Lucrezia Floriani, on est plutôt focalisé sur l'histoire.
J'ai beaucoup aimé... jusqu'au dénouement.
Valentine est malheureusement un des nombreux ouvrages sur le thème des amants maudits, à l'image de Thérèse Raquin par exemple.
Si j'avais été prévenue, je ne me serais pas lancée dans cette lecture, et pourtant quelques lignes écrites différemment à la fin de l'ouvrage et j'aurais vraiment beaucoup apprécié ce roman.
Dommage que George Sand ne soit pas adepte des Happy End !
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Quand elle était enfant, Valentine a été heureuse dans sa vie de famille. Mais depuis le jour où sa mère, la Comtesse de Raimbault, a chassé de leur foyer, Louise, sa demi-soeur, rien n'a plus été comme avant, d'autant plus que Valentine, trop jeune, n'a pas compris ce qui occasionnait chez sa mère un tel courroux.
La pauvre Louise avait tout simplement été "mise enceinte" par un des amants de la Comtesse...En ce temps-là pour éviter le déshonneur, il n'y avait pas d'autres solutions que d'éloigner l'objet du scandale.
La Comtesse est une femme aigrie par la vie et qui ne supporte pas du tout de vieillir, même sa propre fille, par sa beauté, lui fait ombrage. Elle destine Valentine au Comte de Lansac qui est assez riche pour qu'elle puisse continuer à briller en société, qu'importe ce qu'en pense la principale intéressée, personne ne lui a demandé son avis.
Louise ayant appris le mariage proche de sa jeune soeur, décide de rentrer au pays. Elle est invitée à séjourner chez son ancienne nourrice, Mme Lhéry qui l'accueille simplement afin de ne pas attirer les soupçons des autres employés de la ferme, les Lhéry travaillant pour la comtesse. Louise compte entrer en contact avec Valentine qu'elle languit de serrer dans ses bras.
Les Lhéry ont recueilli leur neveu, Bénédict et espère le voir épouser leur fille Athénaïs qui est très amoureuse de lui, mais, étant un beau partie, car la plus riche héritière de la région, elle est aussi très convoitée par tous les jeunes gens du pays. Mais Bénédict trouve que sa cousine est bien trop superficielle (et vaniteuse). En fait, elle a été tellement choyée par ses parents, élevée au dessus de sa condition, qu'elle n'a appris à penser qu'à elle-même, bien que très bonne de caractère, au fond d'elle-même.
Bénédict s'intéresse de plus près à Louise qui le repousse, ayant une certaine expérience de la vie et un fils qu'elle n'a pas amené avec elle, elle juge que Bénédict n'a pas d'ambition et devrait construire un projet d'avenir au lieu de batifoler. Elle lui reproche aussi de ne pas être assez gentil avec sa cousine et pas assez à l'écoute de son coeur.
Un soir Bénédict croise Valentine qui s'est égarée en voulant rejoindre seule le château. Il fait nuit, il sait qui elle est, et décide de la conduire jusqu'à Louise...
C'est le début entre les deux jeunes gens d'une passion dévorante autant qu'imprévue qui va contrarier les plans de tous, jusqu'à les rendre fous...ou tout du moins les amener à commettre des actes insensés et irréversibles.

Voici un roman de George Sand, écrit en 1832, comme Indiana que je vous ai présenté ICI, que je n'avais jamais eu l'occasion de lire.
Il s'agit d'une histoire d'amour, en elle-même assez classique, mais ne peut se réduire à cela, car c'est encore une fois, un roman qui fait partie des oeuvres féministes de l'auteur.
Ce qui est intéressant, c'est de suivre la manière dont George Sand observe ses personnages, met en place les événements dans une ambiance propre à l'époque, avec une finesse psychologique surprenante.
L'institution du mariage est encore une fois, objet de ses critiques, ainsi que les mariages arrangés. Elle dénonce la suprématie des hommes, la violence des relations conjugales (et même du viol conjugal lors de la nuit de noce). C'est d'ailleurs Bénédict qui s'interroge sur les droits de la jeune femme juste mariée et les égards que son mari a, ou n'a pas, pour elle.

Ses remarques sont bien fondées et d'avant-garde pour l'époque et, la société bien-pensante et castratrice en prend encore pour son grade, mais aussi les petites gens qui veulent changer de condition, et espèrent mieux que ce que leur naissance pouvait leur laisser entrevoir.
La nature est toujours superbement décrite et c'est un plaisir que de parcourir le Berry, en ce temps-là, auprès de l'auteur et de faire connaissance avec le caractère ombrageux et taiseux des paysans.

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Bénédict n'est pas beau, et pourtant il doit bien dégager quelque chose, car les trois personnages féminins de ce roman vont tour à tour et en même temps soupirer pour lui, de sa cousine Athénaïs à Louis, déchue car mère fille, en passant par la soeur de celle-ci, la jeune Valentine qui donne son nom au roman.
Dans le secret du parc du château de la famille des deux soeurs, tout ce petit monde s'aime et se fait du mal, entre jalousie et pression sociale. Car voilà, Bénédict est fils de paysan, et Valentine est destinée à être mariée à un homme du même rang social qu'elle, et Athénaïs, plus riche parti du pays, est convoitée par tous les jeunes gens du coin, qui détestent Bénédict qui s'estime meilleur qu'eux et reçoit l'amour de sa cousine qu'eux voudraient bien.
Il serait dommage de réduire ce roman à un roman d'amours contrariées: c'est aussi une dénonciation des mariages arrangés où l'épouse est conduite à l'autel comme à l'abattoir, et toute la tirade où Bénédict s'outrage des droits qu'un époux s'estime en place de réclamer quand sa belle-famille lui vend plus ou moins sa femme... Pas courant dans un roman du dix-neuvième l'évocation du viol conjugal. (même si c'est un peu affaibli par le fait que Bénédict est, entre autre, tout simplement jaloux).
Si cela ne se hisse pas au niveau d'Indiana, c'est tout de même un roman de George Sand qui mérite d'être redécouvert.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Si l’amour était un sentiment qui se calcule et se raisonne comme l’amitié ou la haine, Bénédict eût été se jeter aux pieds de Louise ; mais ce qui
fait l’immense supériorité de celui-là sur tous les autres, ce qui prouve son essence divine, c’est qu’il ne naît point de l’homme même ; c’est que
l’homme n’en peut disposer ; c’est qu’il ne l’accorde pas plus qu’il ne l’ôte par un acte de sa volonté ; c’est que le cœur humain le reçoit, d’en
haut sans doute, pour le reporter sur la créature choisie entre toutes dans les desseins du ciel ; et, quand une âme énergique l’a reçu, c’est en vain que toutes les considérations humaines élèveraient la voix pour le détruire ; il subsiste seul et par sa propre puissance.
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cette mère sans entrailles, qui condamnait froidement sa fille à un
opprobre légal, au dernier des opprobres qu’on puisse infliger à la femme, au viol. « Oui, le viol ! répétait Bénédict avec fureur.
Chaque jour, au nom de Dieu et de la société, un manant ou un lâche obtient la main d’une malheureuse fille, que ses parents, son honneur ou la misère forcent d’étouffer dans son sein un amour pur et sacré.
Et là, sous les yeux de la société qui approuve et ratifie, la femme pudique et tremblante, qui a su résister aux transports de son amant, tombe flétrie sous les baisers d’un maître exécré ! Et il faut que cela soit ainsi !
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Comment, disait-il, voulez-vous avoir des femmes au mœurs pures, lorsque vous faites publiquement violence à leur pudeur ? Quand vous les amenez vierges en présence de la foule assemblée, et que vous leur dites, en prenant cette foule à témoin "Vous appartenez à cet homme que voici, vous n'êtes plus vierge". Et la foule bat des mains, rit, triomphe, raille la rougeur des époux, et, jusque dans le lit nuptial, les poursuit de ses cris et de ses chants obscènes !
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Une femme ne doit jamais prendre son mari pour son confesseur ; c’est lui demander plus de vertu que sa profession n’en comporte. Pour moi, je vous trouve charmante ; mais ma vie est trop occupée pour que je puisse entreprendre de vous guérir d’une grande passion. Je n’aurais, d’ailleurs, jamais la fatuité d’espérer ce succès. J’ai assez fait pour vous, ce me semble, en fermant les yeux.;
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Laissez-moi emplir ma vie de cette seule chimère, laissez-moi vivre au sein de cette vallée enchantée, avec mes souvenirs et les traces qu’elle y a laissées pour moi, avec ce parfum qui est resté après elle dans toutes les prairies où elle a posé le pied, avec ces harmonies que sa voix a éveillées dans toutes les brises, avec ces paroles si douces et si naïves qui lui sont échappées dans l’innocence de son coeur et que j’ai interprétées selon ma fantaisie ; avec ce baiser pur et délicieux qu’elle a posé sur mon front le premier jour que je l’ai vue.
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Videos de George Sand (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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