La muse adolescente

Cette poésie de la Grèce antique mérite toute notre attention. Ce recueil nous plonge dans la truculence, le trivial, le grivois et parfois le sordide de cette époque. Mais c'est une poésie de la vie. A l'image qu « Satyricon » de Pétrone. le lecteur est emporté dans ce monde des amours pédérastiques, où les corps des jeunes éphèbes son magnifiés et les tentations, les plaisirs sont assouvis sans attente. Il s'agit de mettre de la poésie sur du trivial. Les mots sont parfois très crus. Il s'agit de prendre son plaisir lorsque c'est encore possible. Car le temps est impitoyable, et les jeunes adonis vieillissent vite. On pourra juger ces préoccupations poétiques à l'aune de notre époque et ce serait une erreur. Il faut absolument essayer de se replacer dans cette antiquité gréco-romaine où la mort rôdait à chaque coin de rue, la violence omniprésente. Il fallait jouir tant qu'on le pouvait. La poésie était intimement liée à l'acte sexuel.
« Un mot jusque-là ne fut pas prononcé : la pornographie concerne les trois quarts des poèmes que nous publions ici. Célébration du corps et du frottement des chairs, elle est sans doute un antidote au pessimisme stratonien. Cette rencontre du lyrisme et de l'érotisme, l'un frôlant l'autre, n'est pas la moindre des vérités que nous propose La muse adolescente ». (Extrait de la préface de Pierre Maréchaux).