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EAN : 9782072904677
768 pages
Gallimard (03/11/2022)
4.25/5   8 notes
Résumé :
À peine sorti de prison où il vient de purger une peine de six mois, Dashiell Hammett se réfugie à Katonah dans la maison de campagne d’un couple d’amis pour travailler à un nouveau roman. Mais une vieille connaissance se présente, le colonel Lindgren, dit Tulip, un personnage trouble rencontré pendant la guerre des Aléoutiennes, qui cherche à le convaincre d’écrire sur sa vie riche en anecdotes toutes plus romanesques les unes que les autres, et entraîne Hammett da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Lorsque j'ai terminé ce petit pavé de 760 pages que Série Noire de Gallimard avait eu l'amabilité de m'adresser, je me suis dit "zut, comment je vais pouvoir résumer cette histoire !" tant ce roman hard-boiled est atypique. Si comme moi vous n'aviez aucune idée de ce qu'était un roman hard-boiled, la fiche Wikipédia est parfaitement limpide.

Dans ce roman de l'argentin Juan Sasturain, c'est l'un des grands auteurs de ce sous-genre de roman policier américain, Dashiel Hammett, qui endosse les traits d'un personnage. Il s'est installé dans la maison de campagne d'un couple d'amis après avoir passé quelques mois en prison, et espère bien travailler à l'écriture d'un nouveau roman.

Quand un ancien camarade de la guerre des Aléoutiennes, Tulip, pointera le bout de son nez dans la maison isolée, la relative stabilité acquise après sa peine de prison volera en éclat. Commence alors une histoire trouble qui vous entraînera jusqu'à la dernière page pour en comprendre les tenants et les aboutissants, où les amis deviennent tous suspects à un moment donné.

Comment mieux découvrir un genre littéraire qu'en lisant un roman qui nous offre une mise en abîme du genre lui-même, une sorte de Inception du hard-boiled, une histoire dans l'histoire ? Je me suis attaché à ce personnage souvent agaçant de Dashiel Hammett et j'ai, depuis que j'ai dévoré ce petit pavé, très envie de me plonger dans ses romans.

📖 le dernier Hammett de Juan Sasturain a paru le 3 novembre 2022 aux éditions Gallimard. 760 pages, 25€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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Imbroglio littéraire, de mystères, d'enquêtes. Un jeu de miroirs entre fictions et réalité(s).
Dash Hammett qui vient de purger six mois de prison, se réfugie dans une maison de campagne d'un couple d'ami, à Katonah, état de New-York, comté de Westchester, afin d'écrire un nouveau roman.
Autour d'Hammett gravitent :
Les Irongate, Gus(tave) - artiste peintre, alcoolique - et Paulie dont le couple se délite. Leurs enfants Do, Lola, les filles et Tony
Les Poynton. les domestiques. Noirs - une malédiction dans un pays raciste. Linda, cuisinière et Donald - ancien super-welter et sparring-partner.
Nell Marvin - alcoolique, fabulatrice, ou folle - et son mari Ashley W. Dickinson écrivain, qui forment un couple bancal.
Tulip ( le personnage principal du dernier roman de Dash). Ou le colonel Lindgren , ou le colonel Edmund Sander. Personnage plus que trouble.
Un autre type aussi trouble qui surgit de nulle part le Senor Fanesi qui a trop lu et qui enfile des répliques des personnages dont il ne comprend guère le sens. Il a accompagné de Daisy, une femme au flingue facile.
Enfin, sans oublier McConnel, le voisin raciste des Irongate, les étranges avocats Rosen et Frisson
Autant d'amis et de suspects. Des meurtres, une valise que l'on cherche avidement... ainsi qu'une liste.
Dash, malade, sobre et désabusé, qui se réfugie, se claquemure dans l'isolement, dans la solitude, qui existe dans la négation, se force à enquêter jusqu'à rencontrer un professeur dans un lycée, Salvatore Lombino, déjà Evan Hunter mais pas encore Ed McBain ni le créateur du 87e district.
Le dernier Hammett, qui s'ouvre sur ses obsèques, est une plongée dans l'univers et dans l'ombre du romancier qui a mis le crime dans le caniveau et se referme 768 pages plus tard en 1961 dans un bar est un très bon roman.
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Quel étrange roman ! J'ai cru ne jamais arriver au bout de ce pavé. Non que je m'y suis ennuyée, bien au contraire. J'ai plutôt eu l'impression qu'une Pénélope rajoutait des pages nuit après nuit pour m'empêcher de le terminer, tellement ma lecture se faisait lentement.
Étrange roman, disais-je. D'abord parce que, présenté comme un polar, le premier cadavre n'y apparait qu'au terme de 170 pages, et quel cadavre... Un peu plus loin, on tombe effectivement dans le hard-boiled, avec détective, poupée fatale, mystère, mais un hard-boiled qui tourne au pastiche.
Plus qu'un roman, c'est en fait une mise en abyme du genre, avec Hammett en personnage, qui rencontre son propre personnage Tulip, et vit certaines des aventures qu'il a imaginées. J'ai adoré l'humour et le cynisme du personnage, sa lucidité, sa philosophie. J'ai passé du temps sur ce roman, mais j'en ai gouté chaque mot, bluffée par le talent et la maestria de l'auteur. C'est une gourmandise rare, un total OLNI. Qui a de, de plus, réussi l'exploit de me donner envie de relire Hammett, qui n'est pourtant pas ma tasse de thé. Chapeau, M. Sasturain !
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critiques presse (2)
Telerama
30 décembre 2022
L’écrivain Argentin imagine les coulisses rocambolesques de l’écriture de “Tullip”, le dernier roman inachevé de Dashiell Hammett. Un jeu de miroir fascinant entre réalité et fiction où le trouble le dispute au suspense.
Lire la critique sur le site : Telerama
FocusLeVif
22 décembre 2022
L'Argentin Juan Sasturain mixe dans un formidable jeu de miroirs les différentes facettes de Dashiell Hammett.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Hammett était un homme joyeux, drôle, ingénieux. Pendant une grande partie de sa vie, il aura été prêt à tout, à vivre l'aventure, et il a pris du plaisir, beaucoup et toujours, tant qu'il a pu. Il a beaucoup étudié et agi en accord avec ce qu'il avait appris. Il croyait que l'homme a droit à la dignité, et, de toute sa vie, n'a jamais joué à d'autres jeux que ceux auxquels il pouvait jouer selon ses propres règles : il n'a jamais menti, il n'a jamais fait semblant, ne s'est jamais compromis. “Prêts à tout pour un dollar”, voilà ce qu'il disait ironiquement de ceux qui s'y rabaissaient. En trente ans, je ne l'ai pas entendu mentir une seule fois, et ça m'énervait souvent, peut-être parce que j'aurais aimé avoir le courage d'en faire autant. Il voyait clair dans les mensonges des autres, mais il les excusait avec une sorte de dédain tolérant. Dash était un homme d'honneur, simple et courageux. »
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En ce froid matin de janvier 1961, sans micro et sous un soleil désenchanté incapable de réchauffer les étroits vitraux qui lui permettaient tout juste de lire sans lunettes, la femme en robe couleur cigare et chapeau dans le ton commença à parler d'une voix basse mais claire et ferme :
« Il y a quelques semaines, une nuit où il n'allait pas bien du tout, je lui ai dit : Dash, tu es un homme courageux. »
À cet instant, elle s'interrompit brièvement, comme frappée par la conscience de l'enceinte dans laquelle elle prononçait péniblement ces mots, l'espace clos, les visages graves, peut-être aussi les quelques mètres d'air paisible et froid qui pesaient depuis la coupole de la chapelle sur son estrade de bois, près du cercueil ouvert.
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Video de Juan Sasturain (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Juan Sasturain
Chaque année depuis 2013, la revue de littérature du SoBD offre un panorama des ouvrages consacrés à la bande dessinée parus depuis sa dernière édition. Mettant en avant les études et les discours sur la BD, elle propose une approche critique et argumentée d'une sélection d'ouvrages importants. En février 2021, la 8e édition de la revue de littérature s'est tenue dans le cadre du e-SoBD à la BPI. Introduite par Nathanaël Travier (00:00), elle rassemblait (de gauche à droite sur la vignette) Antoine Sausverd, Florian Rubis, Renaud Chavanne, Manuel Hirtz et Harry Morgan. Après un rappel de ce qu'est la Revue de littérature (00:00:47), suivi d'une présentation des intervenants (00:02:00) et du panel général des livres pris en considération en 2020 (00:03:15), les participants reviennent longuement sur les entretiens entre Juan Sasturain et Alberto Breccia, paru chez Rackham, un livre qui a été récompensé par le Prix Papiers Nickelés SoBD en 2020. Puis la discussion s'arrête (00:26:10) sur les différentes collections qui publient plus ou moins régulièrement des livres sur la bande dessinée, et plus particulièrement sur « Mémoire Vive » aux éditions PLG (00:32:40), sur titres des Impressions nouvelles et sur « Iconotextes » des Presses Universitaires François Rabelais de Tours (00:38:48). Les éditions L'Harmattan sont également évoquées à cette occasion (00:45:25), et notamment au travers du livre de Sandra Federici, L'Entrance des auteurs africains dans le champ de la bande dessinée européenne française (00:46:06). La conversation aborde ensuite les catalogues d'exposition (00:51:20), et notamment ceux édités à l'occasion du FIBD 2020 et des expositions sur l'oeuvre de Tsuge (Être sans exister - 00:52:52) et de Calvo (Un maître de la fable - 00:59:54), puis évoque l'ouvrage collectif Histoire de la bande dessinée polonaise (01:05:45) et s'interroge sur la multiplication des essais sur la bande dessinée (01:09:18), dont par exemple ceux du « Club de la bande dessinée », une collection de la maison Aédon, ou ceux de « La Fabrique de héros » des Impressions nouvelles (01:12:33). Quelques-uns de ces essais, consacrés à Batman, Barbarella et Astroboy, sont commentés par les intervenants. Les échanges sont plus courts concernant le Guerre civile espagnole et bande dessinée (01:30:54), de Michel Matly (Presses universitaires Blaise Pascal). Puis les intervenants abordent deux ouvrages portant sur les dessinateurs de presse (01:34:20) : Traits engagés de Fabienne Desseux (01:36:20) et Les Dessinateurs du peuple d'Henri Pinaud (01:44:50). Enfin, la revue de littérature s'achève sur une monographie consacrée à Pierre Christin (01:49:20), co-éditée par la maison Caurette et la revue dBD.
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