L'ouvrage de Joël Schmidt est constitué de récits brefs relatant la mort des empereurs romains. On cherchera en vain la moindre réflexion historique dans ce livre : il n'y a que de l'événement, du "people" si l'on ose dire, repris et vaguement romancé par l'auteur aux sources les plus douteuses de la littérature latine, à savoir, surtout, l'Histoire Auguste (qui est davantage, selon Stéphane Ratti, un roman historique engagé et subtilement anti-chrétien qu'un ouvrage d'histoire). Non seulement l'auteur ne réfléchit pas, mais il colporte et reproduit des erreurs, des approximations, des ragots. Ainsi, pour lui, la représentation de l'empereur Valérien devant le roi perse Sapor est-elle visible sur une fresque, alors qu'elle est sculptée en Iran à flanc de montagne : l'image est dans tous les livres d'histoire illustrés. Ce détail paraîtra petit, mais il est révélateur du niveau de sérieux et de scrupule de l'auteur.
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Une fois seul, il se couvre la tête, comme s'il s'apprêtait à dormir, et il rend l'âme dans la nuit qui suit, le 17 mars 180. La garde qui veille à l'entrée de sa tente croit l'entendre murmurer une de ses pensées : "De même que tu attends le moment où un petit enfant s'éloigne du giron de ton épouse, ainsi dois-tu attendre aussi l'heure où ton âme s'évadera de son enveloppe." Et on entendre comme un voix venue des cieux : "Puisque Marc-Aurèle n'a pu sauver le monde, qui le sauvera ?"
Tirée d'un livre d'histoire, voici une série de voix que personne n'a jamais entendues.
Louis XIV premier monarque constitutionnel, par Joel Schmidt