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François-Victor Hugo (Traducteur)Germaine Landré (Préfacier, etc.)
EAN : 9782080700476
312 pages
Flammarion (25/03/1993)
3.68/5   38 notes
Résumé :
Shakespeare ? Je le mets à côté de Molière. Une pièce de Shakespeare ! Une pièce de Molière ! Tout le théâtre n'est-il pas là ?
Paul Léautaud.

Que lire après Les deux Gentilhommes de Vérone - La Mégère apprivoisée - Peines d'amour perdues Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Officiellement, Les Deux Gentilshommes de Vérone est une comédie de Shakespeare. Pourtant, si elle avait été écrite par un contemporain espagnol, on parlerait sans retenue de tragicomédie. Car en fait, si l'on veut décrire précisément ce qu'est cette pièce, il faut dire qu'il y a des passages franchement tragiques, d'autres qui relèvent du drame amoureux et que seulement de place en place, on trouve, comme plaquées réglementairement, quelques scènes burlesques.

Ces scènes burlesques sont d'ailleurs, de mon point de vue, un peu lourdes et n'apportent strictement rien à la pièce. le comique (ou pseudo comique) est péniblement soutenu à bout de bras par les seuls valets des deux personnages principaux que sont Protée et Valentin. La mécanique en est souvent lourde et insistante ou bien ne tient que sur des jeux de mots et la polysémie des termes. La seule scène que je trouve un peu drôle est celle du don du chien à la belle Silvia.

Franchement dit, William Shakespeare n'a pas l'âme d'un auteur comique ; en revanche, dès qu'il nage dans le tragique, il est toujours bon. Il sait mettre une tension dramatique, il sait faire affleurer les émotions, il sait créer des situations outrancières où le public que nous sommes ne peut que réagir, s'indigner ou pleurer avec les personnages.

Les thèmes des Deux Gentilshommes de Vérone sont l'amitié et l'amour vus sous le prisme de la fidélité. Protée n'a d'yeux que pour sa belle et douce Julia. Son père s'inquiète de savoir son fils si peu enclin à voir du pays, à cumuler des expériences ou à nouer des relations avec quelques puissants. L'amour est son seul carburant et il est tout près, sous ses yeux à Vérone.

Le meilleur ami de Protée, Valentin, lui n'a pas ce genre de problème. Il en est même à se demander s'il tombera amoureux un jour. de ce fait, il n'hésite pas à voir du pays et à entretenir des relations avec la cour de Milan. Face à ce contraste, le père de Protée décide d'expédier manu militari son fils à Milan, sachant qu'il pourra être pris en main sur place par Valentin.

Voilà qui contrarie méchamment les plans de Protée et de Julia qui avaient justement prévu de célébrer leurs noces sous peu. Tant Julia que Protée apprennent la nouvelle, la mort dans l'âme, et sont bien obligés de se résoudre à une séparation obligatoire le temps de satisfaire les exigences du paternel de Protée. Vibrants échanges de serments de fidélité éternelle, d'anneaux et de sûrement plein d'autres choses…

De son côté, Valentin, hôte depuis seize mois du Duc de Milan sent soudain la carapace de son coeur se fendiller et son organe battre pour les doux yeux de la fille du Duc, Silvia. Il est comme tout troublé, l'ami Valentin, tout chose. Ça ne lui était jamais arrivé, alors comprenez-le. Pour son plus grand plaisir, ladite Silvia n'est pas du tout insensible aux charmes du beau jeune Véronais.

Arrive Protée à Milan. Valentin le reçoit à bras ouverts, le présente au Duc et lui confie même qu'il en pince pour Silvia. Protée de son côté se surprend à ne pas tellement souffrir de la séparation d'avec Julia jusqu'au moment où… il perçoit la fille du Duc. Les yeux s'écarquillent, la mâchoire tombe, un filet de bave commence à couler et Protée se trouve à son tour sous le charme de la Milanaise.

Fera-t-il une infidélité à Julia ? Trahira-t-il son ami Valentin ? Silvia se laissera-t-elle soudoyer ? Julia ne fera-t-elle rien pour se rappeler aux bons souvenir de son fiancé ? le Duc restera-t-il sans rien faire ? Valentin se laissera-t-il pigeonner par son meilleur ami ? Lirez-vous cette pièce pour en connaître le fin mot ?

La seule chose que vous tirerez encore de moi quant à cette pièce est relative aux noms qu'a choisi William Shakespeare pour baptiser ses héros. Protée, qui, comme le dieu grec homonyme à une fâcheuse tendance aux changements d'attitude et Valentin, qui, comme son nom l'indique, était voué à tomber sincèrement amoureux.

Un mot encore sur l'intertextualité qui est mon grand dada. le cadre de la pièce est — vaguement — l'Italie. J'écris « vaguement » car on sent bien qu'il ne s'est guère documenté sur la région et que s'il place son drame là-bas, c'est sans doute uniquement pour faire un appel du pied au Décaméron de Boccace, notamment la huitième nouvelle de la dixième journée qui fournit une partie de la trame de cette tragicomédie. Enfin, je signale que le personnage de Valentin, en particulier dans la deuxième partie de la pièce a très probablement influencé Schiller pour sa pièce Les Brigands.

Il est vrai que cette pièce est plutôt précoce dans la carrière de l'auteur, souvent considérée comme une oeuvre de jeunesse bien qu'on puisse évaluer sa composition autour de l'âge de la trentaine, et n'est sans doute pas la toute meilleure de Shakespeare. Toutefois, voilà une pièce assez plaisante d'après moi et qui ne mérite pas qu'on lui tourne le dos. Certes, je sens un potentiel autrement supérieur au grand dramaturge anglais en matière de tragédie qu'en matière de comédie, mais il n'empêche, on aurait tort de s'en priver. Au reste, ce n'est là qu'un avis protéiforme, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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"I have no other but a woman's reason : I think him so, because I think him so."

... et finalement, je suis un peu comme Lucetta, et je continue à penser que Will reste Will, même avec cette "gentilhommiade" tragi-comique qui me laisse un peu perplexe.

J'ai vu "Les Deux Gentilshommes de Vérone" sur scène il y a des années, et je n'en garde pas un souvenir impérissable.
Après tout, même Wikipedia, ce puits de sagesse, expédie la pièce en vitesse comme une oeuvre mineure de Shakespeare.

J'ai donc décidé de donner une chance supplémentaire à Proteus et Valentine, les deux énergumènes un peu plats de cette Vérone qui n'est pas tout à fait Vérone... et j'avais trouvé suffisamment de bonheur pour décorer leur pourpoint de quelques étoiles. Au fil des jours et des pages qui se détachent de cette accablante édition brochée réservée aux étudiants, je me surprenais parfois à rire sur les passages assez réussis.
Comme ces longs monologues désespérés de Launce sur le sale caractère de son chien... le chien s'appelle Crab, et à sa façon, il sauve la pièce.
Le chien, donc; mais aussi les valets Launce et Speed, avec leurs observations sèches et pragmatiques sur leurs maîtres - ça donne un peu de relief à nos "gentilshommes", même si ce n'est surement pas le relief qu'ils auraient préféré. Et si je devrais choisir un rôle dans cette pièce, ce serait Lucetta, la suivante de la noble Julia, qui a gagné toutes mes sympathies avec sa langue bien pendue.

Quant à la pièce... bref : Proteus est fou de Julia, Valentine n'est fou de personne... puis ils deviennent tous les deux fous de Silvia. Pauvre Julia ! Pauvre amitié ! S'ensuit une histoire bien rocambolesque avec des brigands, l'enfermement dans une tour, les rivalités parfois ridicules (pauvre Thurio !) et les indispensables quiproquos. Heureusement que tout s'arrange par cette fin un peu bizarre - d'abord la menace d'un viol, puis la réconciliation générale, et pour finir, toute le monde tombe amoureux de tout le monde.

La métaphorique souillure des "Deux Gentilshommes" est, à mon humble avis, quelque peu lavée par le fait qu'il s'agit d'une des premières pièces du grand magicien Will. Avant de trouver sa forme légendaire et le style admirable de " The Merry Wives of Windsor", il était nécessaire de s'entraîner et de s'échauffer quelque part pour les choses à venir. Qui sait ? Sans "The Two Gentlemen of Verona", on ne pourrait peut-être jamais rire devant "Much Ado About Nothing" ni "As You Like It".
Shakespeare a pu tester comment va fonctionner le déguisement d'une fille en garçon, il a pu esquisser son plan de Vérone pour le futur Roméo, et il a pu s'exercer dans l'intrigue avec deux couples de protagonistes. Sans oublier leurs sacrés valets !
Evidemment que les "Deux Gentilshommes" ne peuvent jamais ébranler le trône de Richard III, ni même celui de Polixène, roi de Bohême, mais cela reste agréable et assez amusant.

"PROTEUS : Beshrew me, but you have a quick witt.
SPEED : And yet it cannot overtake your slow purse."

... c'est comme ça qu'on s'adresse à un gentilhomme ? "You, minion, are too saucy."
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Une petite comédie sympa… qui se termine dans un précipice.

D'après les sources bien informées, cette pièce serait (pourrait être) la première de Shakespeare. La préface prévient donc : certaines imperfections pourront sauter aux yeux.
J'ai rapidement abandonné cette attitude méfiante pour me laisser bercer par l'histoire : deux potes, Valentin et Protée, font des choix de vie différents. Protée reste auprès de la belle Julia qu'il veut conquérir, Valentin part faire carrière à la cour du duc de Milan. Mais le destin et les papas jettent les dès dans d'autres directions : le papa de Protée, estimant que son fils a besoin de forger son caractère, envoie son fils également à la cour du duc. Protée doit laisser sa belle qu'il a su séduire. Valentin, lui, craque rapidement pour la fille du duc, Silvia - craquage partagé mais secret – et pouf la carrière. MAIS… Protée craque illico pour Silvia et oublie tout de go Julia. Il va alors s'arranger pour salir son « ami » et tenter sa cour.

J'ai été content quand, arrivé à l'acte III, la tirade de Valentin « quelle lumière est lumière, si Silvia n'est plus là… » m'a rappelé quelque chose. Effectivement ce passage de la pièce est à l'honneur dans le fabuleux film de John Madden Shakespeare in Love (la reine Élizabeth 1ère s'endort quasiment pendant la tirade). On y voit aussi Lance, le page de Protée, et son clébard (oui, oui, un chien sur scène ; le film n'arrête pas d'en causer).
La comédie romantique est plutôt agréable. le jeu de l'amour est joué par ces demoiselles de manière extrêmement subtile. Silvia en particulier avoue son amour à Valentin en lui faisant écrire une lettre à destination d'un soi-disant autre amoureux, puis après avoir réceptionné la lettre de sa main, la lui rend en lui disant que les mots sont pour lui (et encore le dit-elle à quart de mot). Trop subtil pour ce pauvre Valentin à qui Diligence, son page, doit mettre les points sur les « i ».
Les tirades ne sont ni longues, ni sottes. J'ai adoré lire Protée autojustifier son comportement d'enfoiré de première en mettant tout sur le dos de l'allégorie Amour (c'est pas moi, m'sieur !).

Côté grosse farce, on peut compter sur Lance qui balance à tire larigot des jeux de mots souvent dignes des Grosses Têtes en petite forme. Pour le coup, la traduction de l'anglais vers le français n'est pas toujours d'une efficacité confondante. Mais certains jeux de mot font mouche malgré tout, et ça détend.

Bref tout ça roule tranquilou jusqu'à l'acte V où c'est la catastrophe. Shakespeare devait avoir oublié le lait sur le feu, je sais pas, mais il a tout plié en quelques courtes scènes impossibles à accepter. Dans une forêt, Protée, qui a fait bannir Valentin, se fait pourrir par Silvia qu'il tente encore de séduire. Valentin, devenu chef de bande, apparaît et tombe sur le râble de Protée. Dans la foulée ce dernier est pris d'un remord non simulé et demande pardon. Il est aussitôt pardonné. Quelques phrases plus loin il est pardonné par Julia. le duc pardonne à tout le monde et on aura deux mariages. Tout ça en deux minutes.
J'en suis resté comme deux ronds de flan. Quel gâchis !

Un bon plat bien mitonné et gâché par un feu trop fort qui le carbonise.
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Nouvelle comédie de Shakespeare qui se passe comme son nom l'indique en Italie. Mais celui-ci a commis une erreur dans cette pièce, en effet Valentin qui habite à Vérone doit aller à Milan et pour ce faire, il se dirige au port et prend un bateau. Or il n'y a pas de fleuve ou de mer entre ces deux villes. Mais peu importe ce détail, l'essentiel est l'histoire.
Celle-ci n'est pas très originale, deux amis vont se disputer une femme, il y aura traîtrise bien évidemment, ce qui va semer le chaos dans l'amitié mais aussi dans l'amour. On y retrouve un peu de « La belle au bois dormant » puisque la femme en question est enfermée dans une tour par son père qui refuse de la voir épouser un autre que celui qu'il a choisi pour elle.
Le rôle de la femme qui se déguise en homme est ici moins subtil voire moins nécessaire que le rôle de Portia dans « le marchand de Venise » ou que le rôle de Rosalinde dans « Comme il vous plaira ».
J'ai aussi été déçue par la fin qui est bien précipitée et trop facile à mon goût et par le manque de répliques drôles.

Résumé : Valentin doit quitter Vérone pour aller à la cour de l'empereur de Milan. Son ami Protée refuse de le suivre car il est fou amoureux de Julia, mais son père Antonio décide qu'il doit aussi aller suivre une formation à Milan. Lorsque Protée rejoint Valentin, celui-ci lui dévoile son amour pour la fille du duc Silvia et son projet de s'enfuir avec elle afin de lui éviter un mariage forcé avec Thurio. Malheureusement Protée succombe à la beauté de Silvia et dévoile le secret au duc. le duc utilise une ruse pour faire avouer Valentin, le bannit et enferme sa fille dans une tour. A Vérone, Julia décide de rejoindre Protée et pour cela, elle se déguise en page. Elle découvre ainsi son amour épris d'une autre et qui tente par tous ses efforts de la séduire…

Acte I Scène 3 :
Protée : Ainsi ai-je évité le feu par crainte de me brûler, et je me suis plongé dans la mer où je me noie. Je n'ai pas voulu montrer à mon père la lettre de Julia, de peur qu'il n'objectât à mes amours ; et du prétexte donné par moi il a fait la plus puissante objection à mes amours. Oh comme ce printemps d'amour ressemble, par son incertaine splendeur, à la journée d'avril, qui naguère montrait toute la beauté du soleil et qui maintenant la laisse dérober par un nuage !

Acte II Scène 2 :
Protée : Voici ma main pour gage de ma royale constance. Si je laisse échapper une heure du jour sans soupirer pour toi, Julia, puisse dès l'heure suivante, quelque affreux accident mes faire expier cet oubli de mes amours ! Mon père m'attend ; ne réponds pas. C'est l'heure pour la marée, mais non pour la marée des larmes. Cette marée-là me retiendra plus que de temps qu'il ne faut. Julia, adieu ! (Julia sort précipitamment.) Quoi ! partie sans un mot ? Oui, voilà bien l'amour vrai ; il ne peut rien dire. Sa sincérité se distingue par les actes bien mieux que par les paroles.

Acte II Scène 4 :
Valentin, à Silvia, parlant de Protée : C'est là ce gentilhomme, je l'ai dit à votre Grâce, qui serait venu avec moi, si sa maîtresse n'avait tenu ses yeux captifs dans ses regards de cristal.
Silvia : Elle les a sans doute mis en liberté, sous la caution de quelque autre gage.
Valentin : Non, je suis sûr qu'elle les tient toujours prisonniers.
Silvia : Non, car il serait aveugle ; et, étant aveugle, comment pourrait-il voir son chemin pour vous retrouver ?
Valentin : Madame, c'est que l'Amour a vingt façons d'y voir.
[…]
Valentin : Ah ! Protée, ma vie a tout à fait changée depuis lors. J'ai été bien mortifié pour avoir méprisé l'amour. Son impérieuse autorité m'en a puni par des jeûnes amers, par des gémissements de pénitence, par des larmes, toutes les nuits, et , tous les jours, par de déchirants soupirs. Oui, pour se venger de mes mépris, l'amour a chassé le sommeil de mes yeux asservis et fait d'eux les gardes-malades de mon coeur. O gentil Protée ! L'Amour est un seigneur puissant, et il m'a humilié à ce point que, je le confesse, il n'est pas sur terre de souffrance égale à ses rigueurs, ni de joie comparable à ses faveurs ! Désormais, plus de causeries, si ce n'est sur l'Amour ! Désormais, pour avoir déjeuné, dîné, soupé et dormi, il me suffit de ce mot tout sec : Amour !

Acte II Scène 7 :
Lucette (servante de Julia qui vient de lui faire part de son intention de rejoindre Protée) : Mieux vaut attendre qu'il revienne.
Julia : Oh ! Tu ne sais donc pas que sa vue est l'aliment de mon âme ? Plais-moi de la disette où je languis, affamée de lui depuis si longtemps. Si tu connaissais seulement l'impression profonde de l'amour, tu songerais autant à allumer du feu avec de la neige qu'à éteindre le feu de l'amour avec des mots.
Lucette : Je ne songe pas à éteindre le feu ardent de votre amour, mais à en tempérer l'extrême fureur, pour qu'il ne brûle pas au-delà des bornes de la raison.
Julia : Plus tu veux le contenir, plus il brûle. le courant qui glisse avec un doux murmure, tu le sais, pour peu qu'on l'arrête, s'impatiente et s'irrite. Mais quand son cours naturel n'est pas empêché, il fait une suave musique sur les cailloux émaillés, en donnant un doux baiser à chaque roseau qu'il dépasse dans son pèlerinage ; et ainsi, par mille sinueux méandres, il va s'évanouir, avec une folâtre complaisance, dans les solitudes de l'Océan. Laisse-moi donc aller et n'empêche pas ma course ; je serai aussi patiente qu'un doux ruisseau, et je me ferai un passe-temps de fatiguer mes pas, pourvu que le dernier m'amène à mes amours ! Là, je me reposerai, comme, après de longs tourments, une âme élue dans l'Elysée !

Acte III Scène 2 :
Lance (page de Protée) : Plus de cheveux que de cervelle… Ca se peut. Je vais le démontrer. le couvercle de la salière cache le sel, il est donc plus volumineux que le sel ; de même, les cheveux, couvrant la cervelle, sont plus volumineux que la cervelle : le contenu est moindre que le contenant.
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Les deux Gentilhommes de Vérone : Une des premières et des plus fraîches comédies de Shakespeare autour des thèmes de l'amitié et de la fidélité. Une oeuvre de jeunesse où l'on sent un William tout feu tout flammes, épris de liberté, de fantaisie, et de romanesque, s'amusant des métamorphoses qu'opère l'amour et jetant ses protagonistes passionnés dans un tourbillon de tromperies, coups de théâtre, et folles tribulations.

La mégère apprivoisée : L'argument de la pièce est simple : il s'agit d'une farce, puisque le caractère rebelle de la Catharina, que son père voudrait marier avant la fille cadette, lance le débat de la guerre des sexes. L'action se déroule en Italie, plus précisément à Padoue. Baptista, le papa de l'indomptable Catharina, est déterminé et éconduit les prétendants de la plus jeune pour mettre au défi les hommes : « avoir un mari pour l'aînée » et « la mettre en ménage ». Celle qui refuse de se voir imposer un mari se comporte avec emportement, elle donne libre cours à son ressentiment à l'encontre de la gent masculine.

Peines d'Amour Perdues a été écrite comme une satire de l'époque. Elle dénonce les valeurs sociales et artistiques des contemporains de Shakespeare. Holopherne est l'exemple parfait de la stérilité issue d'une connaissance creuse des classiques, sans émotion. le dessein du Roi, de devenir célèbre, et peut-être immortel, par l'étude, l'ascétisme et le célibat, est, aux yeux de Shakespeare, d'une bêtise confondante. Shakespeare persifle aussi les coutumes de la Cour, puisque les quatre gentilshommes sont les représentants du courtois idéal. En raillant leur manque de réalisme et leur arrogance, Shakespeare attaque les fondements de l'idéal courtois.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
PROTÉE : Ainsi pour échapper au feu, par peur de me brûler,
Je me suis englouti dans la mer, où je me noie.
J'ai évité de montrer à mon père la lettre de Julia,
De crainte qu'il s'opposât à mon amour,
Et en prenant avantage de mon propre subterfuge,
Il s'est le plus puissamment opposé à mon amour.
Oh ! comme ce printemps de l'amour ressemble
À l'éclat incertain d'une journée d'avril,
Qui dévoile un moment la beauté du soleil,
Puis ensuite un nuage assombrit tout le ciel.

(PROTEUS : Thus have I shunn'd the fire, for feare of burning,
And drench’d me in the sea, where I am drown’d.
I fear’d to show my father Julia's letter,
Lest he should take exceptions to my love,
And with the vantage of mine own excuse
Hath he excepted most against my love.
Oh, how this spring of love resembleth
The uncertain glory of an April day,
Which now shows all the beauty of the sun,
And by and by a cloud takes all away.)

Acte I, Scène 3.
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PROTÉE : Quitter ma Julia, est-ce me parjurer ?
Aimer la belle Silvia, est-ce me parjurer ?
Causer du tort à mon ami, c'est beaucoup me parjurer.
Ce pouvoir même qui m'imposa mon premier serment
Me pousse à ce triple reniement.
J'ai juré sur l'ordre de l'Amour, sur son ordre je me parjure.
Ô Amour délicieusement tentateur, si tu as péché,
À moi qui suis ton sujet tenté, enseigne une excuse.
J'ai d'abord adoré une étoile scintillante,
Mais désormais je vénère un céleste soleil.
On peut, après avoir réfléchi, briser des vœux irréfléchis,
Et c'est manquer d'esprit que de manquer de la ferme volonté
D'instruire son esprit à échanger le mauvais contre le meilleur.
Fi, fi, langue irrévérencieuse, de l'appeler mauvaise,
Celle dont tu as si souvent célébré la souveraineté
Par vingt mille serments qui engageaient mon âme.
Je ne peux pas me priver d'aimer, et pourtant je le fais ;
Mais où je me prive d'aimer c'est là que je devrais aimer.
Je perds Julia et je perds Valentin ;
Si je les garde, il s'ensuit fatalement que je me perds moi-même ;
Si je les perds, par cette perte je me trouve
Moi-même échangé contre Valentin, et contre Julia, Silvia.
Je suis plus cher à moi-même qu'un ami,
Car rien n'a plus de prix que l'amour même ;
Auprès de Silvia — qu'en témoigne le Ciel, qui l'a faite si belle ! —
Julia semble n'être qu'une Éthiopienne noiraude.
J'oublierai que Julia vit encore,
Ne me rappelant que la mort de mon amour pour elle ;
Et je tiendrai Valentin pour un ennemi,
Visant à obtenir en Silvia une amitié plus tendre.
Je ne peux plus me montrer fidèle à moi-même
Sans user de quelque traîtrise envers Valentin.

Acte II, Scène 6.
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VITESSE : N'est-elle pas disgracieuse, monsieur ?
VALENTIN : Non, mon garçon, elle a plus de grâces encore que de beauté.
VITESSE : Cela, monsieur, je le sais fort bien.
VALENTIN : Que sais-tu donc ?
VITESSE : Qu'elle reçoit de vous plus de gracieusetés qu'elle n'a de beauté.
VALENTIN : Je veux dire que sa beauté est exquise mais que ses grâces sont infinies.
VITESSE : C'est parce que l'une est maquillée, et que les autres sont hors de compte.
VALENTIN : Comment, maquillée ? Et comment, hors de compte ?
VITESSE : Ma foi, monsieur, tellement maquillée pour se rendre belle que personne ne prend en compte sa beauté.
VALENTIN : Quel jugement portes-tu sur moi ? Je prends en compte sa beauté.
VITESSE : Depuis qu'elle est difforme, vous ne l'avez jamais jamais vue.
VALENTIN : Depuis quand est-elle difforme ?
VITESSE : Exactement depuis que vous l'aimez.
VALENTIN : Je l'aime depuis que je l'ai vue, et je la vois toujours aussi belle.
VITESSE : Si vous l'aimez, vous ne pouvez pas la voir.
VALENTIN : Pourquoi ?
VITESSE : Parce que l'Amour est aveugle. Oh ! si vous aviez mes yeux, ou que vos yeux eussent les lumières qu'ils avaient naguère, quand vous réprimandiez messire Protée pour ne pas avoir mis ses jarretières !
VALENTIN : Que verrais-je, alors ?
VITESSE : Votre présente sottise à vous, et son extrême difformité à elle.

Acte II, Scène 1.
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PROTÉE : Eh bien, vous, bougre de bouseux,
Où avez-vous traînassé pendant ces deux derniers jours ?
LANCE : Ma foi, monsieur, j'ai porté à madame Silvia le chien que vous m'avez dit.
PROTÉE : Et que dit-elle de mon petit bijou ?
LANCE : Ma foi, elle dit que votre chien n'était qu'un cabot, et elle vous fait dire qu'un aboiement suffit bien à vous remercier d'un tel présent.
PROTÉE : Mais elle a accepté mon chien ?
LANCE : Non, en vérité, pas du tout. Je l'ai ramené ici.
PROTÉE : Quoi, est-ce que c'est celui-ci que tu lui as offert de ma part ?
LANCE : Oui, monsieur, l'autre écureuil m'a été volé par les valets du bourreau sur la place du marché, et alors je lui ai offert le mien, qui est un chien aussi gros que dix des vôtres, ce qui rend le cadeau d'autant plus beau.
PROTÉE : Va-t'en, pars d'ici, et retrouve mon chien,
Ou bien ne reparais jamais plus à ma vue.

Acte IV, Scène 4.
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VALENTIN : Ami pareil aux autres, sans loyauté ni amour,
Car tels sont les amis désormais ! Homme félon,
Tu as leurré mes espérances ; seuls mes yeux
Auraient pu m'en convaincre ; maintenant je n'ose plus dire
Qu'il me reste au monde un seul ami, tu me démentirais.
Qui mérite la confiance, quand la main droite
D'un homme est traîtresse à son cœur ? Protée,
Je regrette de devoir ne plus jamais avoir confiance en toi,
Et à cause de toi, le monde m'est devenu étranger.
Mon mal va jusqu'au fond. Ce temps est à maudire,
Quand de mes ennemis mon ami est le pire !

Acte V, Scène 4.
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Vidéo de William Shakespeare
En Europe comme aux États-Unis, la pièce "Macbeth" de William Shakespeare est entourée de superstitions, au point d'être devenue maudite. Mais d'où vient cette malédiction présumée ?
#theatre #culture #art #shakespeare #macbeth
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