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EAN : 9782843449772
176 pages
Le Bélial' (08/04/2021)
3.68/5   86 notes
Résumé :
Angleterre, fin du XIXe siècle. Ruinée, la famille de Gideon Belman est forcée de quitter Bath pour s'installer dans la ferme de son oncle, au lieu-dit Ormeshadow, sis au pied d'une colline dont on raconte qu'elle dissimule un trésor. Un jour, après une dispute avec son frère, le père de Gideon disparaît. Les années passent et le garçon grandit sans oublier la légende.
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Une inattendue belle lecture.

Une fois encore je me retrouve plaisamment surpris par un texte publié dans la collection UHL du Bélial'. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre ; je ne cherchais même pas à attendre quelque chose, simplement positivement ouvert à la découverte (un des effets du voyage physique sur la lecture). Et voilà que je découvre un récit au saupoudrage fantastique très délicat, à peine un parfum, qui m'a plutôt rappelé des oeuvres familiales comme le grand Meaulnes. On est au XIXe siècle. Un couple et leur jeune fils, Gideon, en diligence. le père a dû quitter son emploi dans la splendide ville de Bath, en Angleterre (je dis splendide car je l'ai visitée il y a longtemps) – on imagine qu'il s'est passé quelque chose de grave – et emmène femme et enfant dans la ferme qu'il partage avec son frère, la femme et les enfants de celui-ci.

Par les yeux de Gideon, nous allons voir les relations entre les deux frères s'envenimer. La jalousie longtemps réprimée du fermier envers son frère qui a pu suivre des études donner naissance à une forme de sentiment de supériorité émaillé de cruauté. Pryia Sharma, l'auteure, enferme Thomas, le fermier, dans une coque d'ignominie de plus en plus insupportable, et on finit par ne plus faire qu'espérer la punition divine envers cet infâme personnage.

Le fantastique se limite longtemps aux contes que son père raconte à Gideon, à propos des dragons des Temps Anciens, de la princesse dragon blessée venue se reposer sur leurs terres, et qui rencontra leur ancêtre de famille, un berger qui jura de veiller sur son sommeil. Une partie des terres de la ferme serait en fait le corps de la princesse dragon, sur lequel la végétation aurait pris racine.

Dans son maniement du fantastique, cette histoire n'est pas très éloignée d'un Morwenna de Jo Walton. La chronique familiale, cruelle, mettant mal à l'aise, faisant souhaiter une libération par une juste vengeance, prime jusqu'à l'instant où l'orage éclate, aussi court que violent.

Dans son genre, un récit que j'ai trouvé parfait.
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J'aime beaucoup la collection Une Heure Lumière du Bélial. Comme je ne peux pas tout acheter, je dois faire des choix. Parfois, c'est un auteur, parfois c'est un résumé et parfois c'est le hasard. C'est bien le hasard qui m'a conduit vers « Ormeshadow ». Une jolie couverture, un titre mystérieux, voilà ce qui m'a amené à acheter ce titre sans même lire la 4ème de couverture. le hasard fait parfois bien les choses, « Ormeshadow » est une de ces pépites que seule la collection Une Heure Lumière sait nous offrir.

Ce qu'il y a de formidable avec cette collection, c'est qu'elle emmène le lecteur sur des chemins inattendus en publiant des textes variés et très souvent atypiques, d'une grande singularité. Singulier, « Ormeshadow » l'est assurément. Déroutant aussi. Surtout lorsqu'on entame sa lecture sans rien en savoir.

L'aspect fantastique est finalement très réduit. Cette novella m'a beaucoup fait penser à des récits d'atmosphère un brin gothique du 19ème siècle. D'ailleurs, l'intrigue se déroule à cette époque. On est dans une chronique rurale, un récit d'apprentissage assez aride dans ce qu'il raconte mais très poétique sur la forme. Si l'ingrédient surnaturel est très ténu, il est essentiel au récit. La magie des contes que son père narre à Gideon s'exprime pleinement dans un dénouement enchanteur et émouvant.

C'est bien dommage que Priya Sharma ne soit pas traduite en français (mise à part cette novella et une nouvelle parue dans un UHL hors-série), j'aurais beaucoup aimé poursuivre ma découverte de cette auteure qui a une belle plume et sait évoquer les sentiments humains avec beaucoup de délicatesse et d'élégance. Superbe !
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En Angleterre, à la fin du XIXe siècle, Gideon est un jeune garçon curieux qui, suite à la faillite de son père, doit quitter la grande ville pour atterrir à Ormeshadow, petit village plein de légende où vivent encore son oncle et ses cousins.

Baignée dans la légende d'une dragonne assoupie sur un trésor, Priya Sharma nous décrit avec justesse une ville campagnarde où la rudesse et la froideur des personnes vont surprendre notre jeune Gideon habitué à côtoyer des citadins. le jeune garçon verra son quotidien totalement chamboulé et devra participer aux travaux de la ferme familiale. Epuisé, Gideon sera quotidiennement récompensés par des coups et des injures.

Ce titre de la collection Heure Lumière de la maison d'édition le Bélial' est légèrement plus épais que la majorité des autres titres. Ce récit m'a encore une fois ravi. L'auteur nous offre un récit à la plume fascinante et à l'ambiance âpre si particulière.

Ormeshadow est un récit initiatique plein de qualité où Gideon va faire l'apprentissage de la vie de façon très violente et très rude. La seule échappatoire aux mauvais traitements qu'il va subir et aux trahisons de sa famille semble être ce lac magnifique et cette légende envoutante.
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Vingt-neuvième « Une Heure Lumière » publié par le Bélial, « Ormeshadow » réunit à nouveau tous les critères qui ont fait la renommé de cette prolifique petite collection : l'ouvrage met à l'honneur un sous-genre de l'imaginaire (ici le fantastique), sa longueur n'excède pas celle d'une novella et il a été récompensé par un prestigieux prix littéraire (le Shirley Jackson 2019). Cette fois c'est une autrice inconnue en France que la collection a choisi de mettre en avant puisqu'il s'agit du premier ouvrage publié chez nous par Priya Sharma. La novella (un peu plus longue que la plupart des autres « Une Heure Lumière ») se déroule dans l'Angleterre victorienne et met en scène une famille, les Belman, qui, après des déboires sur lesquels l'autrice lèvera le voile au fur et à mesure de l'intrigue, a choisi de regagner la ferme familiale du père à Ormesleep. Là, c'est une vie radicalement différente qui attend Gideon, enfant de sept ans qui ne comprend pas très bien les tensions qui règnent désormais entre ses parents et qui, surtout, a toujours été habitué à évoluer dans un environnement urbain. le travail à la ferme y est rude, et ce d'autant plus que le garçon et ses parents ne sont pas seuls, puisque vivaient déjà sur les lieux son oncle et sa famille. Un oncle tyrannique qui dirige sa famille et sa ferme d'une main de fer et qui semble garder rancune au père de Gideon, d'un naturel beaucoup plus doux, d'avoir choisi le métier des lettres plutôt que celui de l'élevage. Les seules bouffées d'air frais de notre héros résident dans les légendes que lui conte son père concernant la région d'Ormeshadow et qui prétendent que le village aurait été construit sur le corps d'un gigantesque dragon dont la famille Belman serait la gardienne et qui se réveillera un jour prochain.

Après « L'homme qui mit fin à l'histoire » de Ken Liu, « Vigilance » de Robert Jackson Bennett ou encore « Les meurtres de Molly Southbourne » de Tad Thompson, voilà que « Ormeshadow » s'invite dans la liste des « Une Heure Lumière » qui m'auront le plus marquée. le drame familial relaté ici par Priya Sharma est en effet bouleversant et séduit autant par ses retournements de situation inattendus que par la justesse avec laquelle l'autrice dépeint les sentiments de ses personnages. Ces derniers constituent incontestablement le plus gros point fort du roman, qu'il s'agisse du doux et sensible Gidéon ou de son père, auxquels on voue immédiatement une grande affection, mais aussi de l'oncle du jeune garçon pour lequel le lecteur en vient à entretenir une fascination presque malsaine tant l'homme se révèle perturbant. le décor bucolique participe également au charme du texte qui rappelle par certains côtés les romans d'auteurs comme Thomas Hardy ou, pour rester dans le domaine de l'imaginaire, de Jo Walton (et notamment de son « Pierre-de-vie »). Difficile en effet de ne pas être sensible à la beauté tranquille de cette campagne anglaise où la vie rebute parfois par sa rudesse mais séduit aussi par sa simplicité. Un paysage qui apporte un contraste saisissant avec la violence (psychologique plus que physique) qui règne dans la petite ferme oppressante des Belman. le surnaturel, lui, est finalement très peu présent, presque anecdotique avant la toute dernière partie, si bien que c'est loin d'être l'aspect du récit que l'on retiendra le plus. le style, lui, n'a rien de bien notable : la plume de l'autrice est fluide et sa sensibilité permet de faire naître des émotions fortes chez le lecteur qui a de grandes chances de sortir chamboulé de cette lecture.

« Ormeshadow » de Priya Sharma caracolera désormais en tête des ouvrages de la collection qui m'auront le plus enthousiasmée. L'imaginaire y occupe une place relativement marginale, l'autrice préférant se pencher sur un drame familial classique mais néanmoins émouvant et impliquant des personnalités ambiguës qui provoquent des réactions épidermiques très fortes chez le lecteur. Une belle découverte, que je vous recommande chaudement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Angleterre, époque victorienne, mon époque préférée. Non, non, rangez vos belles robes, mesdames, vos services à thé et vous, messieurs, remisez au placard vos beaux costumes, car c'est dans l'Angleterre rurale que cette novella nous emmène.

Pour un homme qui a été secrétaire, qui aime lire, écrire et évoluer dans des bibliothèques, tout abandonner pour partir avec sa femme et son fils, travailler dans la ferme dont il a hérité la moitié avec son frère, c'est un pas qu'il n'est pas facile de franchir.

Et John Belman accompli ce retour vers la terre, allant habiter chez son frère cadet qui gère la ferme depuis le début puisqu'il n'a pas eu l'opportunité de faire des études.

Si les citadins regardent les bouseux avec condescendance, la réciproque a lieu quand le rat des villes va aux champs. Les villageois ont toujours pensé que le père de Gidéon les prenait de haut puisque lui avait fait des études, était lettré.

C'est tout ce microcosme qui se met en place avec l'arrivée du lettré au pays des bouseux. Pourtant, John ne les a jamais dénigré, il a travaillé la terre aussi, plus jeune, il sait tondre des moutons, mais face à son frère qui est taiseux, colérique, tyrannique et sanguin, il s'écrase.

Ce court récit (le plus long pourtant de la collection) suit le parcours initiatique de Gidéon, jeune garçon rêveur et naïf, qui a bien du mal à s'adapter à la vie rurale, surtout quand on a un oncle bourru qui n'est jamais satisfait de votre travail, qu'il vous traite en domestique et que vos cousins sont des casseurs de couilles.

L'auteure a réussi à décrire la vie campagnarde, dure, sans concession, à la merci des éléments naturels. Cette vie de misère où les paysans du coin, éleveurs de moutons, tirent le diable par la queue, se fichant bien des légendes entourant le village et cette terre où l'on dit qu'une dragonne s'est assoupie il y a des siècles.

C'est âpre et violent comme récit, car notre Gidéon n'est pas fait du même bois que les autres, son père ne l'a jamais battu, lui-même ne sait pas se battre et sa mère n'a rien d'une mère à mon sens. Elle est froide avec lui, ne l'aide pas, ne le soutient pas. Je l'ai détestée autant que j'ai apprécié Gidéon.

Ce que j'ai aimé dans ce récit fantastique, c'est que vous pouvez le voir de deux manières différentes. Soit comme Gidéon, vous voyez le dragon, vous sentez son souffle, sa colère, soit vous décidez que les évènements sont dus à une cause naturelle, mais cette dernière option vous ferait perdre la magie de cette novella.

Omershadow est un récit bouleversant, celui de l'apprentissage de la vie dure par un jeune gamin, à coups de poings, de brimades, de travail dur dans les champs, sous la houlette d'un oncle qui en veut au gamin à cause de la jalousie qu'il a toujours eu envers son frère.

C'est un conte initiatique qui sent bon le fantastique. Une légende qu'un père raconta à son fils, passant avec lui des moments de douceurs, de partage et qui a servi à Gidéon de refuge quand il devait faire face à la dureté de la vie, des gens.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
31 mars 2021
Par sa peinture tristement juste des travers de la nature humaine plus que par son vernis fantasy, "Ormeshadow" est une histoire qui reste en tête, un cri de douleur et de chagrin retenu trop longtemps dans une gorge nouée, qui se libère enfin du carcan d’une existence que l’on croyait toute tracée.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les arbres qui ceignaient le cimetières étaient de grands et solides chênes. Leurs racines descendaient jusqu’aux morts, les aspiraient par morceaux et les envoyaient vers les cieux par le truchement de leurs branches contournées.
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Lorsqu'il commençait une histoire, la voie du père de Gideon se transformait, comme s'il lisait un livre qu'il aurait conservé en lui-même. Cela berçait son fils.
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" A quoi sert l'or quand on n'a pas d'eau ? "
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Elle lui sourit mais des larmes brillaient soudain dans ses yeux. Ce qui fit venir à Gideon cette pensée inattendue.
Le soleil et la pluie font des arc-en-ciels
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Le long canon du fusil posé contre le mur luisait dans la pénombre. Le métal, sombre et huilé, n'était que patience : son heure approchait, il le savait. (59)
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