Je ne suis pas fan des biographies. Mais j'apprécie
William Sheller, l'ayant vu plusieurs fois en concert dans des configurations différentes. J'avais une possibilité de cocher un Item dans le Challenge Multi-défis 2021, tout en remplissant une lettre du Challenge ABC 2021-22. J'ai plongé. Je ne change pas d'avis, ni sur
William Sheller, ni sur les biographies.
Le Carnet à Spirales, Je cours tout seul, Un homme heureux... J'en passe. Il y a des albums abominables aussi. Il faut bien se l'avouer. Il faut être de bons comptes,
William Sheller n'évacue pas ces mauvais albums. Non, il dit juste que ce n'est pas sa faute. Il développe assez souvent un côté romantique "artiste incompris", y compris dans une sexualité lorgnant vers la bisexualité (voire l'homosexualité) "non consommée", c'est l'auteur qui insiste assez lourdement sur ce point. Perso, je m'en fous royalement de ce qu'il fait de sa vie sentimentalo-sexuelle. Mais
William Sheller semble quand même touchy sur le sujet.
Pour le reste, on a une succession d'anecdotes, de petits articles qui alimenteraient aimablement un blog, mais ne sont pas suffisamment structurés (à mon avis/goût) dans cet ouvrage. Très peu de dates, on s'y perd souvent, il avance, recule, comment voudrait-on s'y retrouver? On a, jetées pêle-mêle, des histoires, des anecdotes... de celles que l'on raconte à 4 heures du mat' quand le Café du Commerce va fermer. Idem pour les photos du centre du livre. Pas une seule date. Et puis viennent les interrogations...
Véronique Sanson, par exemple, est normalement incontournable, et elle est peu mentionnée. Très peu. de manière générale, la musique est peu présente. Sinon sous une forme anecdotique, de nouveau.
Que Sheller croise Goldman à ses débuts, Buzy, qu'il taille le bout de gras avec Gainsbourg bourré... personnellement, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre, comme on dit vulgairement. C'est normal quand on est dans le show-biz. Qu'il sniffe de la coke, pourquoi pas? Mais j'ai le sentiment très profondément ancré en moi qu'il y a mieux à nous dire en guise de témoignage musical. La création, les mélodies, les parcours musicaux... cela m'intéressait, et peu en est dit. J'ai senti Sheller hésitant. Il critique Phillips, Universal, mais à fleuret moucheté quand même. On ne mord pas (trop) la main qui nous nourrit. Il règle des comptes. Avec sa mère, notamment, même s'il dit que cela ne sert à rien.
Au final, on a l'impression d'avoir une compilation, une impression papier d'un blog composé de billets d'humeur d'un artiste qui essaie de poster un peu tout et n'importe quoi toutes les semaines. Il y a de l'intéressant et du lassant.
Je vais oublier cette biographie, qui n'apporte rien au génie (finalement trop peu reconnu) d'un auteur majeur de la chanson française. Je l'ai vu récemment sur un plateau de télévision, 75 ans et il m'a fait de la peine. Ce livre aussi me fait de la peine... Alors je vais écouter ses albums live. C'est là qu'il est le meilleur.