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EAN : 9782330019501
124 pages
Actes Sud (08/01/2014)
3.27/5   11 notes
Résumé :
Ravagée par sa propre histoire familiale, une jeune postière affectée au tri intercepte les lettres de plusieurs femmes solitaires en quête d’un amour impossible.
Que lire après Nous sommes tous à égale distance de l'amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Où est l'amour ?

Les femmes et hommes de ce roman situé en Palestine sont terriblement seuls, privés d'amour, de tendresse et de bienveillance qui fondent le sens de toute relation humaine. Souvent prisonniers des conventions ou d'un milieu familial, ils sont dans l'incapacité d'aimer ou de se faire aimer. Célibataires ou en couple. Ils sont alors prêts à tout pour colmater cette souffrance, l'amour devient son revers qui est la haine, haine d'eux-mêmes et des autres. Mais aussi le repli pouvant aboutir à l'abandon le plus extrême de la vie, le suicide.
Femmes et hommes sont touchés pareillement par ce mal qui empêche de vivre. Les personnages sont anonymes, ils ne sont plus que « il » ou « elle », « l'homme" , "la femme" pour accentuer l'indifférence et la solitude qui les frappent.
Avides d'amour et de compassion, ces êtres s'enflamment souvent de manière démesurée parce que quelqu'un a un regard attentionné ou une parole délicate envers eux.
Ils ont alors le dernier courage de déclarer à ce ou cette inconnu(e) leur trop plein d'affection retenue dans une lettre ou un message écrit, obstinément. Parcequ'ils meurent d'une grande solitude.
Pourtant, Adania Shibli d'origine palestinienne arrive à donner une force particulière à ses personnages ; Bien que ballotés par la vie et malgré les incertitudes géopolitiques qui les touchent individuellement, elle les inscrit dans une histoire commune.
L'auteure réussit ce défi dans la construction du roman qui est singulière. 6 mesures, 6 nouvelles indépendantes les unes des autres mais cependant liées entre elles. Les personnages se croisent, se connaissent ou se manquent parfois. Ils se retrouvent à la fois acteur et figurant d'une nouvelle à l'autre, ce qui renforce l'empathie du lecteur vis à vis de leur vide amoureux ou affectif.
Ce livre est un chant d'une poignante aprêté qui laisse au coeur une tristesse inextinguible.

Merci infiniment à Libfly et aux éditions actes sud.
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De l'amour, encore de l'amour, ou de l'absence d'amour. Encore et toujours. Sujet banal, s'il en est, mille et une fois traité, exploité, jusqu'à la lie, jusqu'à l'obsession, jusqu'à la folie, jusqu'à l'abandon, femme raillée par son mari, frappée d'humiliation.
C'est un air de déjà vu qui s'éloigne progressivement des sentiers battus et nous emmène au plus près de ces solitudes mises à nue, nous montre petit à petit les coeurs scarifiés, le bonheur taxidermisé, impossible à réanimer.
Des histoires où certains veulent voir plus que ce qu'il y a à voir dans le mot "cordialement".. Où certains n'aiment pas assez, se détestent trop, ruminent, tournent en rond et creusent leurs propres tranchées. Où quelques billets jetés sur le lit remplacent une caresse maternelle. Où l'on s'éprend d'un kiné juste parce qu'il vous demande s'il vous fait mal, parce qu'il masse cette épaule percluse de railleries conjugales.
Des histoires où l'on finit par se sentir sale d'être trop aimée, où l'on voudrait brûler son corps devenu la cible de menaces passionnées, boire du détergent pour nettoyer "une vie comme un tas de merde", pour s'effacer, née au mauvais endroit, au mauvais moment, née, tout simplement ?
C'est une écriture qu'on lit comme on retire une couverture, qui se raccroche aux blessures encore ouvertes, frotte les cicatrices boursouflées et, finalement, laisse apparaître d'atroces solitudes au pronostic vital plus qu'engagé.
Lien : http://www.listesratures.fr/
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Les 8 récits qui composent Nous sommes tous à égale distance de l'amour se répondent pour former un tout cohérent et assez dramatique, il faut bien le dire, sur l'état des liens familiaux et des relations sentimentales dans un pays jamais nommé, celui de l'auteure, la Palestine. Les personnages des nouvelles, des femmes principalement, crèvent de solitude et de manque d'affection. Les histoires d'amour finissent mal en général ou ne commencent pas du tout. Les hommes n 'ont pas le beau rôle : ils sont pleutres, inconsistants et invivables. La plume d'Adania Shibli est vive et acérée. Ses héroïnes ont du courage, elle se battent mais finissent souvent par baisser les bras. Plus le livre avance, plus les nuances de gris prédominent. Et à la fin c'est une amertume et une tristesse noire qui l'emporte.
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Le premier personnage entretient une correspondance avec un homme qu'elle n'a jamais vu et dont elle tombe amoureux. le deuxième est une jeune femme qui travaille dans un bureau de poste pour le compte de son père, lui demandant de lire tous les courriers pour en dénicher les opposants au pouvoir, elle cherche désespérément les lettres d'amour. Un homme, assis sur un banc aimerait pouvoir accoster les gens et surtout les jolies femmes qui passent et disparaissent. Un autre vit avec une femme dont il est éperdument amoureux, elle ne l'aime pas, elle est complètement indifférente...

Chaque nouvelle recèle des personnages emplis de solitude, en mal d'amour, qui souffre et font souffrir. Je suis ressortie mitigée de cette lecture. La solitude et la souffrance que certains personnages infligent à d'autres m'ont mise mal à l'aise. J'ai cherché un peu de soleil ou même un petit espace pour respirer, mais tout est lourd, j'ai ressenti ces âmes errantes peser sur moi. Je n'ai pas forcément besoin d'une happy end pour finir un livre mais un peu de positif et quelques sourires ne font pas de mal ! Et cependant, ce livre, je l'ai terminé, l'auteur m'a tenue aux tripes. Elle joue avec le suspense et la lenteur pour mieux achever ses personnages et son lecteur.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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critiques presse (1)
Lhumanite
13 janvier 2014
C’est un style volontairement las dont on perçoit le poids, à force. Chaque nouvelle donne corps à une déception et au sursaut qui en résulte. Ces récits brefs ne manquent pas de souffle.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
“Wow. Le sexe, cette chose. J’ai du mal à croire que j’ai été capable de le faire un jour et que j’aie aimé qu’on me touche. Comment ai-je osé laisser l’un d’eux me toucher ? Non. Je crains trop les maladies vénériennes. Je préférerais utiliser un préservatif. Et lorsque mon partenaire aurait joui, je nouerais le préservatif rempli et le lui donnerais. Puis je le mettrais à la porte.”
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C'est incroyable, je n'aurais jamais cru qu'écrire serait plus difficile que parler.
Mais voilà, je t'aime.
Tu te demandes peut-être ce qui a pu me mettre sur ta route. Tu te dis que la vie est assez difficile comme ça. Mais c'est bien ce qui m'est arrivé. Cela n'a rien d'une déclaration de guerre, c'est une déclaration belle et tendre de ce qui rend la vie digne d'être vécue.
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Trente-cinq kilomètres à peine après leur séparation, elle lui manquait déjà atrocement.
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