Dans la continuité de la trilogie, j'ai enchainé avec le hors série pour mon plus grand plaisir. Ainsi, je savais que j'allais quitter l'univers moins brutalement. Complètement imprégnée dans la dystopie de
Neal Shusterman, je me suis lancée directement dans ce recueil de nouvelles.
La plupart du temps, je trouve que les spin-off n'apportent pas grand chose de plus à l'intrigue de base. Majoritairement, c'est du fan service mais il arrive d'avoir des exceptions. La faucheuse fait clairement partie de ces exceptions qui m'ont agréablement surprise.
Déjà, le format est hyper intéressant. Je ne suis pas une très grande fan des nouvelles mais j'aime en lire de temps en temps. Cela demande un travail assez corsé sur la narration. J'en attendais beaucoup sur le style d'écriture. Ces histoires, parfois écrites à quatre mains, ne manquent pas d'originalité. On sent vraiment toute l'ingéniosité de l'auteur quant à la maîtrise totale de son univers et de ses personnages. J'ai été bluffée par toutes les subtilités. le monde des faucheurs est empli de mystères. Il y a vraiment matière à étendre encore plus loin dans cette dystopie. Si l'auteur a décidé d'en arrêter là, ce n'est pas pour rien. Dévoiler certains secrets fait toujours plaisir mais en préserver quelques uns pour garder le charme montre d'autant plus le talent de l'écrivain.
Je le dis et le redis, la plume est ingénieuse, riche, audacieuse. Bref, je suis totalement tombée amoureuse de cet auteur. Il m'a transportée dans ces différents récits. J'ai aimé en apprendre plus sur le avant, le pendant et le après de la trilogie. On nous soulève le voile sur les personnages secondaires notamment. J'ai adoré d'en savoir plus sur Dame Curie, Goddard et Ben. Découvrir le passif du grand méchant de l'histoire m'a fascinée et horrifiée. La psychologie de notre antagoniste préféré est terriblement malsaine et en même temps, nous comprenons enfin pourquoi tant de haine.
Neal Shusterman a vraiment travaillé son personnage jusqu'au bout !
Le concept de l'histoire est aussi poussé à son extrême. Nous en apprenons plus aussi sur le système des faucheurs et la manière dont il s'est instauré progressivement. Etant des personnifications de la mort, les chutes nous laissent très souvent sur des notes délicieusement amères. J'ai aimé la quasi totalité des dénouements de ce roman. Il y en a que j'ai appréciés plus que d'autres telles que L'ombre d'Anastasia, Il ne faudrait jamais travaillé avec les animaux et la toile mortelle mais j'ai été conquise par tous.
Le seul élément négatif que j'ai soulevé durant ma lecture, sont les temps de pause. Les nouvelles étant assez longues, je ne parvenais pas à les boucler en une traite. Il m'a fallu couper lors des sauts de paragraphes. J'avoue, il m'était difficile de m'arrêter en plein milieu dans ma lancée à chaque fois. Au bout d'un moment, ça a fini par desservir le livre. Se remettre dans le bain entre deux actions a quelques fois fait perdre mon attention et mon engouement pour les récits. C'est pourquoi j'ai traîné cette lecture assez longtemps. J'avançais à une vitesse d'escargot. Heureusement, le plaisir de la lecture n'a pas été gâché pour autant.
Au contraire, j'ai réussi à savourer toutes les nuances de cet univers extrêment riche et complexe. Je dirais même désormais que la faucheuse fait partie de mes dystopies préférées qui m'auront bien fait voyager. Je garderai vraiment une trace bien marquante de cette saga. Elle vaut totalement la hype qu'on lui accorde. Je lui souhaite complètement de continuer à briller.
Et on en parle de la dernière nouvelle ? Je suis restée sur le cul ! J'aurai dû m'y attendre pourtant mais je me suis laissée surprendre. Ca a été la montagne russe d'émotions. Je suis ressortie de ce hors série toute émue. Les "au revoir" ont été plus que doux, emplis de tendresse.