L'autrice questionne l'origine du sentiment d'insécurité et notamment, comme le dit la 4eme de couv, comment est-ce que ça se propage.
Tout au long de notre lecture, elle s'étaye sur des arguments sociologiques, historiques, romanesques et évidemment psychologiques et psychanalytiques.
J'ai beaucoup apprécié les éléments qui mettent en avant les différents moyens de se défendre face à ce sentiment d'insécurité, de vulnérabilité et comment les penser. Les petits cas cliniques de ses patients permettent d'exemplifier ses propos concernant cette insécurité.
Même s'il y a quelques passages un peu flous voire peut-être trop en surface, selon moi, le rythme est tout même bien présent. On ne s'ennuie pas.
Ce livre s'adresse surtout à tout public désireux de mieux cerner cette question.
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"L'amour est d'autant plus clamé par les prédateurs sexuels (ou les gourous) qu'il sert à masquer la destruction triomphante. Sans la reconnaissance de cette part sombre, ne reste que la partie « obtenir de l'autre des satisfactions pour nos besoins de conservation et de plaisir». Chez le psychopathe, la conservation de soi passe par la haine de l'autre. De manière moins pathologique, on constate tous les jours combien notre propension à trouver le mal plus facilement chez les autres qu'en nous- mêmes- notre destructivité mal assumée - est le pire ennemi de l'amour. S'autoriser à ne pas aimer tout le temps ni à tout aimer chez l'autre est compliqué, car on rêve soi-même d'être aimé tout le temps et de manière inconditionnelle. Parce qu'on ne veut pas faire à l'autre ce qu'on ne voudrait pas qu'il nous fasse, on se rassure en le rassurant, et on perd de vue notre ambivalence. Trop d'amour peut tuer l'amour."(p.78)
"Quelles que soient ses formes - guerres entre cités antiques ou baronnies féodales; construction d'empires et nationalismes déchaînés... -, la guerre est la plus grande peur de ceux qui n'y sont pour rien, c'est-à-dire la masse de la population. En démocratie, elle est théoriquement sous son contrôle, et ne peut donc être que défensive. Le sentiment d'insécurité n'en est pas supprimé pour autant. Ainsi le pouvoir peut-il instrumentaliser les craintes collectives en agitant la peur de l'ennemi*. Et plus les craintes collectives sont fortes, plus cette tentation porte en elle les germes du fascisme." (P.34)
"Le corps social peut absorber une certaine dose de différent au-delà duquel il se détraque: on n'est plus chez nous; je ne reconnais plus mon pays... Tout dépend de la curiosité ou de l'intérêt pour la différence, mais plus elle est imposée, moins elle est bien accueillie. Pourtant, que devrait dire l'immigré, pour qui pratiquement tout est différent?"(p.72)