Ma vie en l'air

La beauté du trait de Didier Tronchet est associée à un roman d'Anne Sibran. de cette association nait une puissance à la fois émotionnelle et visuelle assez rare. C'est certainement ce qui fait la force de cette oeuvre peu commune.

Doit-on croire qu'on peut voler en toute impunité comme un oiseau ? Doit-on se laisser emporter par les tourbillons du vent ? Est-ce une allégorie pour fuir des parents assassins d'une soeur tant regrettée ? Tant de questions directes qui resteront sans réponse pour ajouter au mystère...

La plume poétique de l'auteur est là pour nous bercer d'illusion sur le sens de la vie à travers le destin d'une petite fille qui va grandir et se rapprocher de l'ancre de la folie. On pénètre dans un conte pour terminer dans un cauchemar. La palette de couleurs qui s'assombrissent progressivement est si évocatrice de ce plongeon dans l'inconnu. "Ma vie en l'air" se lit presque à l'envers pour ne pas tomber par terre. Attention au décollage !

Maltraitance, folie, sauvetage... qu'est ce qui se cache derrière ce scénario de Anne Sibran ? le trait de Tronchet est égal à lui même, dérangeant mais très efficace pour rendre l'étrangeté et la noirceur des situations. En revanche je suis restée au bord de l'histoire.

Quelle imagination. Comment c'est de savoir voler ? Ça commence comme ça. L'histoire est poétique, surprenante, cruelle. On ne sait plus à quoi s'attendre mais on veut connaitre la suite.