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sur 3160 notes
Années 1970. Durant la Révolution culturelle chinoise, deux lycéens citadins, le narrateur et son ami Luo, sont exilés dans un village de montagne pour y être « rééduqués ». Les deux adolescents mènent une vie dure mais s'évadent dans la lecture de livres interdits : ces romans leur ouvrent la porte de la fille d'un tailleur, et d'un univers jusqu'alors insoupçonné... Récompensé par de nombreux prix, ce premier roman de Dai Sijie est un formidable hommage au pouvoir de la littérature.
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J'ai lu ce roman à deux reprises : une fois à 12 ans, l'autre quasiment dix ans plus tard. Il m'était resté de cet ouvrage assez peu de souvenirs, sinon une certaine poésie mêlée de mélancolie, qui lorsque je l'apercevais dans une bibliothèque me procurait une étrange tendresse et une vive envie de le relire.
Je me rappelais une histoire basée sur l'Amour des livres qui redonnent de l'espoir à deux jeunes hommes, et surtout à une jeune femme. Une jeune femme peu instruite, prisonnière du système politique, de son sexe, de sa condition sociale et de son ignorance. Une jeune fille dont l'on parle peu dans ce livre, mais qui pourtant réussit l'exploit d'envoyer valser sa vie pour se reconstruire ailleurs, et enfin être.
Après relecture, il a fait ressurgir en moi beaucoup d'émotions : celles de mon adolescence, de ma quête d'identité et de sens.
Ce n'est pas un livre qui marquera tout le monde mais à coup sur, il a marqué ma vie.
La plus grande des prisons, c'est notre esprit. Accepter d'en sortir demande beaucoup de courage, de persévérance et de sacrifices. Voilà ce qu'il m'a permis de comprendre. L'important, c'est d'Être pour soi et par soi-même.
Je relirai à coup sur ce livre d'ici quelques années. Je remercie le professeur de Français qui me l'a faits découvrir ( moi l'ingrate qui sautait tant de pages lors des lectures obligatoires et qui prenait un malin plaisir à réinventer l'histoire d'immenses classiques lors des fameux contrôles de lectures.)
C'est un roman que j'offrirai sans nul doute à mes petites soeurs, lorsque le temps sera venue.
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La relecture de la Rivière et son secret, des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach de Zhu Xiao-Mei m'a plongée dans ce livre, Balzac et la petite tailleuse chinoise, de Dai Sijie, énorme succès en France – pas en Chine, où beaucoup y ont vu le tableau de la supériorité de la culture occidentale. L'auteur (qui a tenu à écrire en français) s'en est défendu : « La vie était monotone dans la jeunesse de ma génération. Aimer lire est une chose naturelle. La littérature a apporté beaucoup de joie à ma vie à la campagne lors du mouvement d'envoi des jeunes instruits. À mon avis, la littérature est une chose superbe et romantique, ainsi j'ai voulu développer l'idée qu'un livre peut changer la vie»

Comme Zhu Xiao-Mei, Dai Sijie est envoyé dans un camp de rééducation. Ses parents, docteurs à l'époque : condamnés comme « ennemis du peuple », emprisonnés.

Au-delà du témoignage, son livre (un peu court) est un merveilleux roman, hommage à Balzac, mais aussi à d'autres (pendant 9 nuits, le héros raconte les aventures du Comte de Monte Christo).

Le héros, 17 ans, accompagné de son ami Luo, 18 ans (dont le père, dentiste, s'est vanté d'avoir soigné les dents de Mao - outrage suprême), est violoniste. le chef du camp veut brûler le violon, "objet bourgeois", mais Luo l'en empêche, et demande à son ami de jouer un morceau intitulé “Mozart pense au président Mao». Aussi fièrement que bêtement, le chef répond : « Mozart pense toujours au président Mao ».

Le binoclard, un autre étudiant, va leur prêter, pour les remercier de l'avoir aidé, un livre De Balzac : Ursule Mirouët.

Les deux garçons sont émerveillés.
La petite tailleuse chinoise, l'amoureuse de Luo, également.

« Ce vieux Balzac, continua (Luo), est un véritable sorcier qui a posé une main invisible sur la tête de cette fille ; elle était métamorphosée, rêveuse, a mis quelques instants avant de revenir à elle, les pieds sur terre. Elle a fini par mettre ta foutue veste, ça ne lui allait pas mal d'ailleurs, elle m'a dit que le contact des mots De Balzac sur sa peau lui apporterait bonheur et intelligence. »

Révoltés – à juste titre – par l'attitude du binoclard, nos deux compères volent sa valise (de livres) et c'est le début des jours heureux, de l'évasion, par la littérature. Edmond Dantes en est le symbole.

Hymne à la liberté, à l'écriture, le génie de ce roman tient dans une forme de mise en abîme :
- ses personnages vivent des scènes romanesques (le casse – la valise, le faux interrogatoire pour recueillir des chants campagnards, la fin, qui a quelque chose du père Goriot « à nous deux, Paris »... ),
- le but de ce camp est de "rééduquer" les deux garçons, et l'un deux, orgueilleux, pense à "éduquer" la Petite Tailleuse

« Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »

« On n'a pas fait quelques mois de lecture pour rien ».

« L'aboutissement de cette transformation, ce cette rééducation balzacienne, sonnait déjà inconsciemment dans la phrase de Luo ».

Plus que jamais, la littérature apparaît comme une libération.

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C'est tout d'abord le titre du livre qui m'a plu, "Balzac et la petite tailleuse chinoise". Que venait faire un de mes auteurs classiques préférés avec cette petite asiatique ? L'histoire se déroule en fait en 1973 (excellente année cela dit au passage !), dans les montagnes du fin fond de la Chine. Luo et le narrateur y sont envoyés en "ré-éducation", afin d'échapper à la culture de leurs parents et de devenir ainsi de bons petits membres du parti : à 17 ans, ils arrivent donc dans un village isolé, peuplé de montagnards primitifs (mais communistes) qui les assomment de travaux des champs. Et ce pour une durée indéterminée... Leur cauchemar se dissipe un peu lorsqu'ils rencontrent la belle fille du tailleur du village d'à coté, mais surtout un autre ré-éduqué, le Binoclard. En effet celui-ci cache farouchement dans ses affaires une lourde valise. Serait-elle remplie des livres dont ils sont privés ?

J'ai beaucoup aimé ce livre, car il nous fait découvrir une période contemporaine assez sombre, la révolution culturelle chinoise. On y devine l'horreur de la situation, surtout pour ces jeunes gens plein d'espoirs, mais sans aucun avenir. Et l'on ne peut que constater la chance que nous avons de pouvoir lire, écouter, regarder à volonté sans même nous poser de questions... Par contre j'ai été déçue par la fin : après avoir bien posé ses personnages, l'auteur les abandonne sur le coup de théâtre final. Dommage.


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Ce livre est beau, pur, délicat.
Dans la Chine de Mao, le narrateur et son ami Luo savent lire, aussi ces intellectuels sont-ils bannis de la société, ils sont des "ennemis du peuple".
C'est un livre De Balzac qui les sauve de leur exil. Un petit livre qu'ils trouvent, qui est lu en cachette, et que l'un des deux grave même sur sa veste en peau...
Ce passage du texte gravé sur la veste m'a énormément marquée car c'est le 1er extrait que j'ai lu de ce livre...Un sujet de brevet blanc que j'ai corrigé et qui m'a donné envie d'aller lire le livre entier!
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L'histoire se déroule en Chine dans le province du Sichuan et l'on y découvre la vie de deux adolescents, la narrateur alors âgé de 17 ans et son ami et voisin, Luo, âgé lui de 18 ans. Il faut comprendre que ce récit se déroule alors que Mao imposait sa dictature ainsi que sa «Révolution culturelle» en Chine. Nos deux amis, qui sont considérés comme des «intellectuels» sont alors envoyés en rééducations. C'est au cours d'une visite chez le tailleur du village voisin que Luo fait la connaissance d'une jeune femme resplendissante travaillant chez ce dernier. Les deux amis ne tardent pas à tomber sous le charme de cette dernière mais c'est Luo, moins réservé et plus entreprenant que son condisciple qui aura la faveur d'éveiller la jeune femme aux joies de l'amour.
Le «binoclard», surnom donné à un autre jeune garçon lui aussi en rééducation, mais dans le village voisin, prête alors aux deux amis un livre De Balzac et ces derniers, étant tombé sous le charme de cette écriture prodigieuse, décident de voler la valise du binoclard qui contient des dizaines de «livres interdits» sous le nouveau régime politique imposé par Mao. Luo, qui est, depuis un certain temps déjà, l'amant de la «petite tailleuse chinoise» d'initier cette dernière aux plaisirs de la lecture et ainsi lui apprendre à penser par elle-même.
Magnifique roman qui nous fait à la fois découvrir les lointaines contrées de la Chine, nous renseigne sur ce que c'est de vivre sous un régime totalitaire, la condition de la femme...tout en étant entraînant en se perdant dans les dédales de l'amour. L'écriture est agréable et le roman envoûtant !
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Dai Sijie a sûrement puisé dans son expérience personnelle pour livrer ce récit de deux jeunes étudiants chinois, prétendument classés intellectuels, mais dont la filiation à des parents bourgeois leur vaut un séjour forcé à la campagne au début de la Révolution culturelle. Sous le joug d'un agriculteur illettré converti en éducateur, le narrateur et son ami Luo travaillent durement aux champs ou dans la mine de charbon, jusqu'à ce que la découverte insolite d'une valise bourrée de livres vienne changer le cours des événements.
Témoignage aussi vibrant que vivant du pouvoir de la lecture et de la littérature dans la vie, Balzac et la petite tailleuse chinoise renvoie également au conte moderne et se moque de façon réjouissante des dictatures quelles qu'elles soient. Belle lecture encore une fois d'un roman que j'ai laissé traîner trop longtemps dans ma bibliothèque!
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Mes amis, quel roman ! Je l'ai pris et ne l'ai plus lâché. Avalé en à peine 24 heures !
J'ai souri, j'ai tremblé avec le narrateur, Luo et la petite tailleuse, enfermés dans un carcan d'idéologie totalitaire, dans la rudesse des montagnes du Sichuan. Une ode à la littérature française dont nous pouvons tirer quelques fiertés !
Une incroyable sensibilité dans les tournures et la narration. Voilà un roman d'une grande beauté où face à l'horreur, l'humain se surpasse en esprit et en liberté.
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Un petit bijou qui m'a emporté dès le début, une lecture facile, un style limpide, un thème historique peu abordé et très intéresssant.
Je me suis laissée embarquer dans cette histoire touchante, avec nos deux jeunes héros...
Bien du plaisir pour un livre si intelligent!
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Dans la Chine de Mao, deux jeunes garçons, le narrateur et son ami Luo, coupables d'être fils de médecins, sont envoyés en rééducation dans les hautes montagnes du Sichuan.
Là, ils découvrent la vie difficile des paysans, le travail des champs, la mine...
Le violon de l'un, les talents de conteur de l'autre leur permettent de gagner quelques libertés qu'ils mettent à profit pour rendre visite à la fille du tailleur ou au Binoclard, autre jeune envoyé en rééducation dans un village voisin. Celui-ci possède une valise de livres que les deux garçons lui volent. Leurs lectures, qu'ils partagent avec la petite tailleuse, les ouvrent au monde et les changent.

Un bel hommage à la littérature occidentale. Un livre que j'ai beaucoup aimé.
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