AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 3160 notes
Réunir Balzac et la petite tailleuse chinoise c'est avoir foi en l'avenir malgré les vicissitudes de la société communiste qui envoie à la campagne deux étudiants qui n'ont pour tort que d'avoir étudié et de faire partie de familles cultivées. Ils renferment en eux des trésors grâce à leurs talents de conteur et de musicien à leur humour aussi qui leur permet de duper un cadre devant lequel le narrateur joue du violon, instrument bourgeois s'il en est mais le titre de son morceau, il le prétend être un hommage à Mao. La musique passe donc. Dans cette campagne isolée, à l'intérieur d'une valise ficelée par une grosse corde de paille tressée, Luo et le narrateur découvrent leur vieil ami Balzac en compagnie de Victor Hugo, Stendhal, Tolstoï, Dumas Flaubert.....et d'autres écrivains éblouissants. Ils ont aussi fait la connaissance de la petite Tailleuse qu'ils espèrent instruire, cultiver et à laquelle ils souhaitent ouvrir l'horizon.
Commenter  J’apprécie          150
Une petite merveille comme on en trouve parfois au détour d'un rayon de librairie. Autant les romans De Balzac m'ont profondément ennuyée lorsque j'ai dû les étudier au collège, autant j'ai pris du plaisir à lire ce roman dans lequel l'auteur met en scène un trio de jeunes chinois victimes de la révolution culturelle pour qui la lecture de cet auteur français était un acte contre-révolutionnaire, donc un acte de révolte contre la pensée unique.
Commenter  J’apprécie          150
Très joli roman qui se lit facilement et traite de la découverte par deux jeunes chinois rééduqués dans une montagne perdue de la Chine en pleine Révolution Culturelle de la littérature occidentale, et par voie de conséquence, de la sexualité, de l'amour, de la beauté… Ecriture toute en nuance et finesse qui m'a rappelé ma découverte émerveillée de la littérature balzacienne.
Commenter  J’apprécie          152
Le narrateur de ce court roman est un jeune homme de 17 ans.
Chine 1972 . Les jeunes gens, qui sont allés au collège, sont considérés comme des intellectuels et sont envoyés pendant trois ans en « rééducation » à la campagne (où la rééducation consiste à trimer dans des rizières du matin au soir)
Pour le narrateur et son ami Luo, la situation est encore pire : les parents des deux amis sont médecins et catégorisés par l'administration de Mao comme de dangereux « ennemis du peuple ». Pour les deux jeunes gens l'espoir de revenir dans leurs familles est quasi nulle.
Malgré un travail épuisant dans la mine de ces montagnes arides, les deux amis ne baissent pas les bras. Luo tombe amoureux de la petit tailleuse chinoise du titre ; c'est une jeune montagnarde qui sait à peine lire. Il entreprend de lui faire découvrir la littérature. (Dont Balzac) : je ne dirais pas comment les garçons se procurent un livre De Balzac dans ce coin isolé mais cet épisode vaut à lui seul le détour.
Dans ce roman qui m'a paru fortement autobiographique, j'ai beaucoup aimé le ton de l'auteur : sans misérabilisme, sans revendication mais avec beaucoup d'humour.
La fin est délicieusement ironique (et juste parfaite).
Commenter  J’apprécie          140
Petite roman très agréable à lire, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est écrit sous forme d'une histoire que nous conte directement le narrateur. Ce dernier nous raconte leur arrivée, à lui et Luo, son meilleur ami, puis leur quotidien au sein d'un petit village montagneux où ils ont été envoyés pour leur « rééducation ». En effet, leurs parents médecins sont considérés comme ennemis du peuple par le Régime de Mao et ces jeunes éduqués doivent être remis dans le « droit chemin », en apprenant le travail de la terre et la vie paysanne.
Ce roman se situe donc en pleine Révolution Culturelle et les livres, l'instruction y sont proscrits mais les deux compères, avides de découvertes, finissent par trouver la malle aux merveilles que détient leur « ami » le Binoclard et parviennent à la subtiliser. Ils dévorent alors la littérature occidentale, De Balzac à Dumas à Romain Rolland, en passant par Dickens et Dostoïevski… Ils s'éveillent à tout un monde qu'ils ne s'imaginaient même pas et partagent leur découverte avec leur amie, la Petite Tailleuse.
Ce qui m'a surprise dans ce livre, c'est que beaucoup de personnage sont seulement nommés par leur surnom, comme si ce dernier les définissait à part entière. La Petite Tailleuse est ainsi réduite à sa fonction, elle ne connaît d'ailleurs, avant l'arrivée de ses nouveaux amis, rien d'autre que son quotidien répétitif et sa vie de paysanne étriquée.
Le décalage entre la vie citadine et ces paysans perdus en pleine montagne est également stupéfiante. A leur arrivée, le violon du narrateur est comparé à un jouet maléfique tandis que leur réveil où chante un coq est considéré tel un objet sacré, que tous souhaitent détenir… Ce sont deux mondes radicalement différents et bien éloignés, où règnent incompréhension et méfiance réciproque. Certaines situations qui paraissaient incongrues, m'ont fait franchement sourire.
Bref, j'ai passé un bon moment avec Luo et sa bande, perdu sur la Montagne du Phoenix, dans cette Chine reculée. J'y ai rencontré de nombreux personnages, variés et tous intéressants à leur façon. Malgré tout, il me manque un petit quelque chose pour que ce roman décroche la cinquième étoile.
Commenter  J’apprécie          140
En 1968, dans la Chine communiste : les jeunesses bourgeoises sont envoyées dans des camps dits de “rééducation”, pour les imprégner de la doctrine de Mao. Ces camps les avilissent à petit feu... Peu en sortent.

C'est l'histoire de jeunes enfants qui s'évadent, intellectuellement, grâce à la littérature. L'un d'eux a fait passer une valise remplie de romans classiques ; alors, c'est le soir - leur journée d'esclave finie - qu'ils découvrent l'exaltation de l'amour bourgeois, des aventures d'un autre temps…

Le thème était bien choisi, ce genre de formule a fait ses preuves plus d'une fois. En revanche, le style d'écriture était très quelconque, il manquait de dynamisme, et j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Je ne doute pas qu'il faut une certaine sensibilité pour accrocher.
C'est un livre qui m'a peu touché, il était certainement destiné à un lectorat chinois, qui a du souffrir de la botte du régime : d'où sa renommée.


Commenter  J’apprécie          140
Dans les années 70, le narrateur 17 ans et son ami Luo, ont le tort d'être fils « d'intellectuels » et ils sont envoyés en rééducation, dans un petit village dans les montagnes.
« En cette année 1971, le fils d'un pneumologue et son copain, le fils d'un grand ennemi du peuple qui avait eu la chance de toucher les dents de Mao, étaient seulement deux « jeunes intellectuels » parmi la centaine de garçons et de filles envoyés dans cette montagne, nommée « le Phénix du Ciel ».
Luo est un bon conteur et a toutes les audaces, le narrateur lui joue du violon et cela donne une première scène de livre cocasse malgré le règne de la répression.
Cela donne le ton du livre entre farce et sérieux.
En effet les protagonistes sont des jeunes gens avec toute la fougue, la ruse , la dérision qui caractérisent ce bel âge.
Même dans la Chine de Mao en marche pour la nouvelle Révolution culturelle, les adolescents grandissent et Luo a besoin de trouver un tailleur pour rallonger son pantalon.
Le tailleur a une fille, jolie mais pas « éduquée », Luo en tombe amoureux et rêve de faire son éducation, pour lui donner finesse et esprit…
« Il referma la valise et, posant une man dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara : – Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »
Pour cela il n'aura de cesse de subtiliser les livres que cache un dissident surnommé le binoclard.
Une vraie traque commence, la découverte De Balzac une véritable révélation, pour le narrateur c'est Romain Rolland et son héros Jean-Christophe qui est la découverte de l'individualité.
C'est un hymne à la littérature, avec une dénonciation de la dictature, je ne dirai pas en douceur, mais subtile car en filigrane du duo narrateur/Luo ce sont les paysans et les mineurs victimes des rudes conditions de vie, et certains intellectuels à la botte du pouvoir que le lecteur voit évoluer.
La condition de la femme y est particulièrement mise en exergue.
Un roman particulièrement fort par la subtilité de la narration, un humour toujours présent comme autant de bulles d'oxygène nécessaires. Une grande poésie magnifie le sens profond et la beauté d'un livre nécessaire.
A la dernière page on comprend mieux certains combats et le lecteur se dit bien chanceux d'avoir à sa disposition des livres et leurs multiples fonctions et un pincement au coeur que dans nos pays « riches et libres » le livre soit si mal mené.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 8 mai 2019.
Commenter  J’apprécie          142
L'histoire que raconte ce roman se déroule dans un lieu et une époque où la littérature était interdite : la Chine sous la révolution culturelle des gardes rouge vers 1966. Ce livre nous montre à quel point la littérature (cet art de raconter des histoires fausses qui disent le vrai) est un besoin universel.

(note de lecture rédigée en 2003 - ce livre est le premier que j'ai libéré avec un BCID, ce numéro attribué pour le bookcrossing, la libération de livres dans la nature. Cf. http://www.bookcrossing.com )
Commenter  J’apprécie          141
La littérature sauve de tout!
Commenter  J’apprécie          140
Très belle surprise ce petit roman écrit en français par un auteur chinois dissident qui a vécu une terrible rééducation à la façon de Mao Zédong lorsqu'il était adolescent.
Considéré comme un fils d'intellectuels bourgeois, il se retrouve dans un petit village perdu du Sichuan avec son violon qui échappe de peu à la destruction et où il doit survivre sous l'autorité de rudes paysans à des travaux épuisants et à des conditions de vie misérables.
Par chance, il bénéficie de la compagnie d'un autre adolescent, excellent conteur qui sait toucher par les histoires et même par les films qu'il sait relater avec talent. Leur amitié va faire merveille rejointe par la compagnie d'une petite couturière d'un village voisin et la découverte fortuite de livres possédés par un jeune réeduqué lui aussi mais peu fiable. Un premier roman De Balzac va opérer des miracles dans leur vie de tourments sans avenir et faire naître de grandes transformations en eux.
A la fois fresque documentaire des années noires dans les campagnes chinoises où l'on souffre de tous les manques et surtout de la liberté de lire, de penser, de s'exprimer ; mais aussi hommage à notre littérature française qui fait pleurer les vieilles femmes incultes à l'autre bout du monde. le pouvoir extraordinaire des romans est ici démontré sur la jeune fille aimée ouvrant son esprit à d'autres destins pour elle.
Le livre est réalisé en film par Dai Sijiie lui-même qui vit en France encore aujourd'hui.

Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (6781) Voir plus



Quiz Voir plus

Balzac et la petite tailleuse chinoise

Combien de livres se trouve dans la valise bien ficelé ?

10
4 ou 3
5 ou 6
pas précisé

8 questions
413 lecteurs ont répondu
Thème : Dai SijieCréer un quiz sur ce livre

{* *}