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EAN : 9782264070968
672 pages
10-18 (04/05/2017)
3.75/5   232 notes
Résumé :
Été 1914, dans la campagne anglaise. La gentry de Rye reçoit pour un pique-nique sur le gazon fraîchement tondu. Les ombrelles et les chapeaux sont de sortie et c’est l’occasion pour Beatrice Nash, 23 ans, récemment débarquée dans la petite ville pour y prendre le poste de professeur de latin, de faire plus ample connaissance avec toutes les personnalités locales. Béatrice est orpheline de mère, et a grandi auprès de son père, un universitaire qu’elle a accompagné d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
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sur 232 notes
Rye, belle petite bourgade du Sussex...Ses prés salés, ses marais, ses rues pavées et pentues et la mer, là-bas, tout au loin (allez voir sur Pinterest, je ne vous mens absolument pas !)
Rye, l'été avant la guerre 14, ployant sous la chaleur, couvant ses habitants à force de thés, de biscuits sucrés et salés, de canapés au concombre et de tartines beurrées. Ses habitants, les riches, entendons-nous bien. Car les pauvres n'ont droit à rien. Rien. Et les romanichels encore moins. Car il y a des Roms, à Rye, représentants de plusieurs générations.
Rye, une petite ville pétrie de préjugés, où les sarcasmes à peine déguisés volent à travers les rues et les cottages ; où les femmes, de n'importe quelle condition, sont considérées comme de pauvres choses assujetties à la sagesse mâle, incapables de mener leur vie comme bon leur semble.

Mais voilà que Beatrice Nash arrive, la jeune institutrice qui vient de perdre son père bien-aimé.
Mais voilà que Hugh Grange, le neveu de la bonne Agatha Kent, passe l'été à la campagne, en compagnie de son cousin Daniel, le romantique.
Mais voilà que se pressent aux frontières du royaume les réfugiés belges qui ont connu les atrocités de l'avancée allemande.
Les bonnes dames de Rye s'activent. Les convenances anglaises qui régissent tous leurs comportements et leurs idées les forcent à se montrer charitables et à accueillir ces pauvres gens...mais pas à n'importe quel prix.

A vrai dire, si j'ai été charmée par les descriptions bucoliques de ce joli coin de campagne anglaise, je me suis nettement plus ennuyée en assistant aux nombreuses conversations de ces dames et ces messieurs, confites dans le conformisme ambiant, pleines d'onctuosité cachant mal les aversions et les accointances des uns et des autres.
Peinture de moeurs par excellence, ce roman s'en est tenu à cela, finalement. Où est passé le fameux humour british qui m'avait charmée dans le premier roman de cette dame anglaise ? Oui, j'ai aperçu de temps à autre le ton décalé qui m'avait fait rire, mais ici, je n'ai guère réagi. Enfin, si, je me suis indignée de nombreuses fois devant le peu de cas que l'on fait des femmes, et, reconnaissons-le, devant la mesquinerie de celles-ci également !
C'est uniquement durant les cent dernières pages (le roman en compte 650 environ) que le vent a tourné, que j'ai ressenti une émotion qui a tout emporté. Il faut dire qu'à ce moment, nous sommes en France, dans le théâtre ô combien plus réaliste de la guerre que le décor factice de la « charité » de ces dames anglaises. Et j'avoue, j'ai même pleuré, j'en ai été la première surprise.

Avis mitigé, donc, pour ce roman de bonne facture, très anglais quand même, surtout très début de siècle (le 20e, évidemment).
Plaisirs et vacheries de la « bonne » société anglaise mélangés à l'amour et à la guerre : de l'ennui, de l'indignation, des ricanements, et finalement, de l'émotion.
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Deuxième roman d'Helen Simonson et deuxième roman lu avec le même sentiment à la dernière page : dommage, j'aurai pu avoir un coup de coeur ...

1914 , Béatrice Nash ayant perdu son père , n'a d'autre choix pour survivre financièrement (et pour échapper à la tutelle de sa famille) , que de devenir professeure de latin à Rye, toute petite ville perdue dans la campagne anglaise . Là , elle fait connaissance de la gentry locale , de sa "protectrice" , Agatha Kent , de ses neveux, Daniel et Hugh , d'un écrivain, d' aristocrates , de la femme du maire , de la logeuse etc...
Tout ce petit monde vit sereinement en apparence et se reçoit assez souvent . Là entre deux thés et quelques scones , on déclame de la poésie, joue des petits spectacles , discute , échange des ragots . Tout cela n'est pas sans rappeler les après-midi des romans de Jane Austen ...
Mais on est en 1914 , le téléphone existe et quand on appelle quelqu'un , quelques habitants "bien intentionnés" écoutent également votre conversation privée et colportent les nouvelles , comme dans les romans de Patricia Wenthworth et ceux d'Agatha Christie .
On est en 1914, et les premiers réfugiés belges arrivent dans le village ( comme le plus célèbre d'entre eux , Hercule Poirot) . Quelques villageois" bien intentionnés" s'attribuent les "meilleurs réfugiés ", les plus "distingués "...
L'Angleterre rentre dans le conflit, le petit village y contribue à sa manière , sous la forme d'un dérisoire défilé puis très vite , c'est le départ de Hugh le neveu médecin , de Daniel etc... sous les yeux inquiets des femmes restées au pays .
C'est un roman qui souffre de quelques longueurs . A tel point que j'en ai lu un autre ,arrivée au milieu ( ce qui ne m'arrive jamais) .
L'auteur s'est énormément documentée , notamment avec l'autobiographie d'Agatha Christie... En cela , il est riche de détails et d'anecdotes . Je pense qu'elle a voulu trop en mettre , aborder trop de thèmes à travers trop de personnages : la condition de la femme perdue sans protecteur masculin (qu'il soit le mari ou le père) ,la place des artistes femmes à l'époque, la condition des réfugiés , le viol , la guerre et son absurdité , la mesquinerie , les luttes de pouvoir , l'homosexualité refoulée, les classes sociales etc...
Tout ce brassage contribue à diluer les émotions du lecteur . C'est dommage , il y a de très belles choses et beaucoup de passages m'ont fait penser à Jane Austen ou Agatha Christie et rien que pour cela , ça a été une lecture agréable ...
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J'avais beaucoup apprécié le premier roman d'Helen Simonson," La dernière conquête du major Pettigrew", j'étais curieuse de découvrir ce deuxième livre, plus conséquent en nombre de pages.

On y retrouve une gentry provinciale, dans le Sussex, où l'auteure a vécu. Mais à une saison particulière, l'été 1914, ce que laisse entendre le titre. de nombreux personnages vont s'animer pour nous, veules ou arrogants ( les deux parfois !), sympathiques ou délicieusement caricturaux.

C'est un personnage fėminin, féministe aussi, qui se détache de l'ensemble de cette galerie piquante de portraits. Béatrice, sous curatelle depuis le décès de son père, est contrainte de trouver un emploi pour gagner son indépendance et vivre décemment. Grâce à Agatha Kent, femme influente localement, elle obtient un poste de professeur de latin dans la petite ville de Rye.

le roman met en scène les guéguerres larvées entre femmes de cette société anglaise fort conservatrice, ce qui amuse et agace à la fois, tant cela parait frivole au lecteur, face à la vraie guerre qui commence et emmène tous ces jeunes gens sur le front en France. Dont les neveux d'Agatha, Daniel et Hugh. Ce dernier ne laissant pas Béatrice indifférente, alors qu'elle comptait rester célibataire...

Il y a certes des longueurs, des conversations plutôt dérisoires, cependant l'auteure rend ainsi très bien l'hypocrisie, l'ignorance et la cruauté parfois non voulue des protagonistes. Par exemple, le lecteur a envie d'hurler lorsque l'une de ces femmes dévouées aux bonnes oeuvres veut bien recevoir chez elle des réfugiés belges, mais triės sur le volet, dignes de sa maison...

Des thèmes intéressants sont abordés: outre les obstacles pour une femme désirant acquérir sa libertė, on fait allusion aussi à la communauté rom, toujours fort mal acceptée, alors qu'elle est de passage dans le Sussex depuis des siècles. La création littéraire est également mise en avant.

Psychologiquement subtil, ce roman aurait peut-être gagné à un peu plus de concision mais reste néanmoins fort agréable à lire.

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Envie d'un gros pavé dépaysant pour l'été ?
Voici la recette de ce roman que j'ai lu d'une traite : un peu d'Histoire avec l'évocation de la première guerre mondiale, une belle poignée de romance, un soupçon de comédie des moeurs avec la rébellion d'une orpheline bien décidée à ne pas se marier, une pincée de potins comme il y en a dans tous les villages, beaucoup d'humour et de l'émotion.
Nous suivons les aventures de Beatrice Nash, jeune professeur de latin, fière et indépendante, mais aussi celles de toute une galerie de personnages vivants au sein d'une petit village anglais. Nous découvrons tout ce petit monde durant les jours qui précèdent l'annonce de la guerre et nous les accompagnerons pendant quelques temps ensuite.
La guerre est vécue aussi bien du côté des hommes qui y sont envoyés que de celui des femmes, des soeurs, des fiancées et des mères qui attendent en espérant le retour de leurs proches.
Les personnages sont attachants et les descriptions de la vie d'un village anglais sont caustiques.
Un lecture très dépaysante et qui rappelle un peu les romans d'une certaine Jane Austen, tant on sent que l'auteure s'amuse à nous dévoiler les travers de ses personnages.
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A la mort de son père, Béatrice Nash, 23 ans, doit subvenir à ses besoins. Elle est jeune et décidée à rester célibataire.
Elle se fait engager comme professeur de latin dans la petite ville de Rye.
Elle est payée par des dames de la bourgade qui veulent instruire quelques gars du coin.
Elle est accueillie à la gare par Hugh Grange, le neveu de lady Agatha Kent, futur chirurgien.
Tout le reste de l'été se passe dans les mondanités de la société locale, bien paisiblement avec toutes les conversations et occupations futiles que cela suppose.
Cette petite communauté se verra chamboulée par l'éclatement de la première guerre mondiale, la venue de réfugiés et les échos des horreurs des combats.
L'écriture est élégante et veut manifestement imiter le style de Jane Austen et ses romans du 19ème siècle. A la différence que l'auteure n'a pas vécu à l'époque de son roman , en 1914 et cela se sent très fort.
A noter que certains protagonistes font preuve d'humour et cela ajoute un peu de piquant au livre.
Challenge pavés 2016-2017

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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
- [...] Certains d'entre vous seront obligés d'aller servir pendant un certain temps là où l'armée aura besoin de vous, en attendant que nous soyons installés.
- Le problème est qu'il ne me reste que quelques mois à faire pour achever ma formation, expliqua Hugh. Je pensais que ma place était plutôt ici.»
Il s’était fait à l'idée d'assister aux opérations, de faire des tournées de malades au côté de l’éminent chirurgien, de travailler dans les laboratoires immaculés et carrelés et de rédiger un ou deux articles universitaires. Il avait prévu de continuer à vivre simplement mais d'acheter peut-etre, de temps en temps, des billets d'opéra et d'inviter Lucy à passer un ou deux après-midi au British Museum. Et il avait envisagé de faire du bénévolat en soirée - une opération supplémentaire par-ci par-là pour sauver un membre, un œil - sans attendre d'autre reconnaissance que l'admiration de Lucy pour son infatigable dévouement.
« Mon garçon, un mois au front vaudra largement dix ans dans les salles d’opération londoniennes, répliqua le chirurgien. Songez à toutes les expériences que vous pourrez faire, aux articles passionnants que vous pourrez publier et a votre contribution aux progrès de nos connaissances scientifiques.»
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Beaucoup d'oeufs , des pommes, du thé fort et une cuillerée d'huile de foie de morue par semaine , confirma celui-ci d'un ton bourru. Ça maintient en forme et tient à distance la pestilence et les germes qui ne manquent pas de grouiller dans une salle remplie de garnements mal lavés .
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Agatha considérait comme une des plus grandes vertus de son époux qu'il lui accorde une solidarité sans faille ; ou, plus exactement , qu'il fasse exactement ce qu'elle lui disait de faire .
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Une fine veine de chagrin courait néanmoins sous son bonheur , dont des millions de femmes souffriraient comme elle durant de longues années . Ce chagrin n'empêchait pas leurs pieds de marcher, il ne leur interdisait pas d'accomplir les tâches quotidiennes de la vie; mais il parcourait la population comme les câbles de cuivre du réseau téléphonique, reliant toutes ces femmes les unes aux autres, les rattachant à la tragédie qui avaient dévasté leurs coeurs comme elle avait dévasté les champs qui s'étendaient devant sa fenêtre .
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Elle s'éloigna pour rester seule avec sa peine, observant une scène qu'aucun écrivain, elle le savait, ne pourrait jamais restituer avec suffisamment de talent pour que les hommes cessent de faire la guerre : Agatha à demi agenouillée dan l'herbe, Hugh incliné avec une grâce silencieuse pour lui offrir son soutien, le blanc laiteux des pierres tombales et le rose éclatant des fleurs sur l'herbe fraîchement tondue.
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