Si jamais tu m'entubes

Un collier de perles rares qui file des cloques, un miroir mortel incrusté de saphirs, un gros diamant tragique, un cliché maudit qui fait des faux billets,
un gros butin dérobé par des petits malins qui se frottent les mains...
sauf que ces objets portent malheur.
qu'une façon de retrouver une vie de patachon
s'en débarrasser !
Facile à dire mais quand la poisse vous colle à la peau
que la magie noire s'en mêle
qu'on rêve d'une vie de château
et qu'on est des petits entubeurs...C'est pas gagné


En un tour de plume gouailleuse sortie de son imagination débridée, Siniac donne vie des à entubeurs et entubés de petite envergure qui se dépatouillent dans le Paris canaille des années 20 aux années 70.
L'auteur plonge les bras cassés dans le milieu des petits arnaqueurs, au volant du gang des tractions, dans le milieu apache de Paris jusqu'aux confins des banlieues grisâtres...
A leur marge et à leur honneur, un focus sur Séverin la frite et autres personnages de son envergure qui vivent comme lui dans des guinguettes, des quartiers louches ou la zone.. qui sont propriétaires de cinémas cochons, font office de dames pipi, d'aveugle aux yeux perçants, de sourdingue pas si bouché, de cartomancienne extralucide qui perd la boule ou encore mènent une vie de château comme le comte bourlingueur anarchiste grippe sous et j'en passe de petits casseurs croquignolesques prêt à tout pour entuber...
Siniac excelle dans les portraits aux vitriols de cette frange de la populace .
Le boomerang revient souvent dans la gueule de l'arnaqueur.
c'est fendart et rigolard
Mais faut s'accrocher comme dans un grand huit de fête foraine pour suivre le scénario tordu du sieur Siniac qui fait dans le grinçant et n'épargne point ces personnages déjà bien entubés...
"Si jamais tu m'entubes..." vire à la farce grotesque noire et féroce et un peu fantastique dans un Paname d'antan avec des personnages de foire ou presque tout le monde en prend plein la poire
Au final, un Siniac... grand-guignolesque