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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Patti Smith entretient, semble-t-il, une sorte de dévotion pour Simone Weil, Arthur Rimbaud, Patrick Modiano ou encore Albert Camus. Pour l'artiste américaine, en pleine introspection sur le processus d'écriture, des auteurs inspirants sur les traces desquelles elle nous entraîne à Paris, Sète et Lourmarin. Un voyage à l'origine d'un texte étrange intitulé Dévotion, où il est question d'une patineuse que son obsession pour son art conduit à l'irrémissible. Faut-il y voir l'engagement et la passion, non sans risque, que l'auteure a mis en toutes choses ? Peut-être. En tous les cas il s'agit ici d'une oeuvre personnelle non dénuée de poésie et d'authenticité, même si elle est parfois anecdotique et déstructurée.
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Toujours un plaisir de retrouver les écrits de Patti Smith que j'associe à ceux de Andrée Chedid. Un séjour en Europe sur les traces de Camus, Simone Weil et autres. Une balade dans Paris qui peut servir de guide sur des écrivains. Comment l'inspiration vient à un auteur ? C'est au milieu que l'on trouve la nouvelle 'Dévotion'. La passion d'une jeune fille pour le patinage. Un bonheur de lecture.
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De l'originalité dans la structure de ce joli petit livre où une nouvelle très émouvante est insérée entre deux phases d'impressions de voyage et de réflexions littéraires de Patti Smith.

Tout d'abord, un voyage en France avec Paris au premier plan, sa rive gauche, la magnifique rue de Seine, le quartier de Saint-Germain-des-Prés, de multiples références littéraires françaises, des souvenirs familiaux anciens agrémentés de quelques photographies, et puis Sète et son cimetière marin, et le train propice pour elle à l'écriture. Très bon moment avec les pensées de Patti Smith exprimées en des mots empreints de tendresse, de poésie, de mélancolie, d'altruisme comme ce cierge allumé "pour les parents des enfants du Bataclan".

Ensuite, la fiction avec une nouvelle étonnante où la nature, l'hiver, la glace viennent se mêler à la douleur suite à la déportation des parents de cette jeune fille pleine de talents, Eugenia. Elle devient malgré elle Philadelphia, sorte de Lolita presque adulte pour un homme bien moins âgé que le héros de Nabokov qui ne lui causera pas que du bien. C'est une étude sentimentale et humaine intéressante, trop courte sans doute, mais l'essentiel y est dit.

Et puis, pour terminer, quelques courtes pages en Provence, à Lourmarin, dans la maison d'Albert Camus et là encore émotion et recueillement avec une belle interrogation sur le pourquoi de l'écriture.

Un joli livre, court et dense à la fois, qui pose de belles questions, donne quelques réponses, et laisse de beaux espaces de réflexion au lecteur qui pénètre l'intimité d'Eugenia en lisant Dévotion.
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Pourquoi est-on poussé à écrire ?
Pour se mettre à part, à l'abri, se plonger dans la solitude, en dépit des demandes d'autrui. Virginia Wolf avait sa chambre. Proust, ses fenêtres aux volets tirés...
Tous cherchant un vide pour s'imprégner des mots.

Pour moi, Pathi Smith n'était qu'une chanteuse, je la découvre avec ce petit livre: Dévotion.
Elle m'apparaît comme une ensorcelleuse de mots, de questionnements sur l'écriture, sur le pourquoi, sur tout un monde indicible qu'elle transmet par sa nouvelle au coeur du livre dont l'héroïne s'appelle Eugenia, une patineuse qui nous renvoie aux vers de Verlaine chantés par Léo Ferré.
Oui, pourquoi écrire ? Patti Smith nous suggère une réponse qui laisse à méditer, peut-être au bord du lac où se repose la patineuse

"Tous cherchant un vide pour s'imprégner de mots.
Les mots qui pénétreront un territoire vierge, inventeront des combinaisons inédites, exprimeront l'infini"
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Il est intéressant de constater comment le cerveau crée des compartiments, des associations et lance des appels lors de certains événements.
Le décès récent de Jane Birkin m'a conduit inconsciemment vers Dévotion qui était dans ma PAL depuis un moment.
Ce titre s'est imposé plutôt en tant qu'association de leurs parcours. Les deux femmes partagent la même année de naissance et des destinées un peu similaires du fait qu'elles ont été la muse des artistes avant de se forger un chemin par elles-mêmes.
Mères dévouées, femmes engagées, elles auront laissé une trace dans le monde de la culture populaire.

Ici s'arrêtent les comparaisons car Patti Smith, chanteuse, guitariste, poète, écrivaine, peintre, et photographe a un parcours totalement unique.
C'est une hyperactive de la création! C'est une histoire d'obsession, de nécessité, créer c'est l'histoire de sa vie.

Avec Dévotion l'on a l'impression d'avoir trouvé par hasard le journal intime de quelqu'un. Sont consignés ses impressions, ses émerveillements, mais aussi ses secrets, ses bouts de poèmes, ses idées de chansons, ce qui l'émeut, ce qui l'agace, ce qui la remue.

Puisque l'on est dans la dynamique des associations, la nouvelle Dévotion qui est le coeur du journal, m'a également renvoyée vers Lolita de Nabokov.
Le récit est composé comme dans une bulle temporelle, cotonneux et malaisant au même temps, écrit d'une plume poétique et sensible.

Encore une rencontre avec Patti Smith, brève, presque trop courte, mais chargée d'une densité d'intelligence et de talent.
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Comme à son habitude, Patti Smith nous ouvre les portes des jardins secrets de son esprit où chaque commissure est une ode à la poésie et à la littérature, majoritairement française. Elle possède cette habilité à entraîner le·a lecteur·rice dans de douces promenades, apaisantes dont les mots agissent telle une caresse angélique. Associant à la fois récits autobiographique, fictif et confession intime, Patti Smith offre un ouvrage hybride, à la croisée de plusieurs arts et disciplines. C'est au moyen d'une exploration sensorielle riche que l'auteure témoigne d'une posture artistique et d'un retour vers un élémentaire davantage onirique et serein, un véritable abandon vers la simplicité. Le·a lecteur·rice découvre alors, avec une certaine candeur, un ouvrage à l'esthétique soignée, escortés par deux opuscules qui bornent en introduisant et clôturant une nouvelle, éponyme, qui expose une certaine vision de la passion. Si ce texte central, malgré son verbe authentique, n'a pas su me séduire autant que ses précédentes publications, les deux récits qui flanquent celui-ci sont de réels souffles, des hymnes à la littérature. Patti Smith dégage ainsi, à l'aide d'une plume onirique et d'une incroyable générosité, quelques pérégrinations agrémentées de photographies, à l'instar des surréalistes, qui berceront d'innocence et d'une agréable mélancolie le·a lecteur·rice. Son écriture à la mélopée enveloppante fait alors don d'un bouquet de souvenirs intimes, de rencontres littéraires vives et de méditations sur le motif et le processus d'écriture absolument passionnantes, que chacun·e pourra butiner et produire son miel de rêves et de pensées. Encore une fois, Patti Smith nous ouvre l'alcôve de son coeur et déploie des notes visuelles, harmonieuses qui chasseront pendant un instant la morosité du monde.
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Patti Smith a "le pouvoir d'être, le pouvoir de donner, le pouvoir de voir yeah yeah". Ce n'est pas moi qui le dit, c'est KT Tunstall, dans sa chanson Suddenly I see, qui avant d'être surexploitée commercialement pour un film et des pubs, est écrite en hommage à Patti Smith.

Patti Smith est-elle morte, pour qu'on lui rende ainsi hommage? La réponse est non, que ce soit au sens propre comme au figuré et c'est tant mieux pour nous... Patti Smith plasticienne, photographe, musicienne, et écrivain (je n'aime pas la sonorité de la féminisation de ce mot, je regrette) Bref, Patti Smith, artiste, ne fait pas mentir la chanson car elle détient un regard artistique saisissant et une plume tout en légèreté.

La citation qui n'est pas expréssément formulée dans cette ouvrage et à laquelle je n'ai pu m'empêcher de penser est "Ce qu'on appelle une raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir." Albert Camus, le mythe de Sysiphe.

Patti Smith illustre parfaitement cette citation dans sa nouvelle intitulée dévotion qui est la deuxième partie de l'ouvrage. Notre passion, nous fait vivre et nous détruit. N'auriez-vous pas vendu votre âme au diable par vous y dévouer tel le Faust de Goethe? Une nouvelle écrite de façon simple et poétique.

Cette nouvelle est précédée d'une autre partie dans laquelle il est question d'inspiration, de Muse, de travail artistique.. de ce qu'on appelle pompeusement le "processus créatif" Elle nous fait arpenter le chemin jalonné de tous les éléments avec lesquels elle a imaginé cette histoire. Elle nous fait voir à travers son regard la poésie qu'elle met les objets qui nous seraient les plus insignifiants, comment loin de forcer sa Muse, elle sait s'y montrer attentive, "je cherchais quelque chose, j'ai trouvé autre chose". Elle se laisse guider par le fantôme de son frère dans un cimetière par les écrivains et les penseurs disparus qui hantent les lieux qu'elle traverse, par les yeux d'un sans abris qui lui rappellent ceux de son propre père...


Cette nouvelle est suivie du récit du séjour chez la fille d'Albert Camus, occasion de s'interroger sur nos raisons d'écrire...

C'est toujours difficile de répondre à ce type de question car l'amour à ses raisons... L'ouvrage illustré comme dans Just kids des photos de Patti.

Pour les même raisons il est difficile de répondre à la question pourquoi le lire? Je m'essairai à une réponse partielle.

Pour sa plume, son sens de la formule.

Il se dégage une sérénité de cette lecture qui j'en suis sûre n'est pas étrangère au fait que j'avais les nocturnes de Chopin dans la tête.
Il nous permet réaprénder la morosité du monde quotidien qui nous lasse à travers les yeux de Patti fait son miel de tout.

Pour ceux qui sont en panne d'inspiration devant leur page blanche.
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Dans ce recueil qui n'est ni un journal, ni vraiment un récit de voyage, Patti Smith note ses recherches personnelles, raconte ses fantômes préférés(Simone Weil, Albert Camus…) et son amour d'une certaine culture française.
Au milieu du livre, se trouve une espèce de nouvelle cruelle, l'histoire d'une patineuse entretenue par un homme plus vieux et, bien sûr, très riche qu'elle finit par détester, sorte d'allégorie des rêves brisés lorsque le temps passe comme la fonte des glaces. Cette histoire porte le nom de « Devotion » (Dévouement), inscription que Patti Smith vit un jour sur une stèle dans le cimetière de Sète, alors qu'elle est à la recherche de la tombe de Valéry, sur laquelle était inscrit le mot « dévouement » et qui rendait hommage à une jeune fille qui aimait les chevaux. Elle en demanda la traduction exacte à son accompagnateur et voilà.
L'ouvrage s'achève par une visite dans la maison de Camus à Lourmarin et une réflexion sur le pourquoi de l'écriture.
Des feuillets écrits dans le train closent le livre mais ils sont difficilement lisibles.
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Il y a des personnes qui ne trichent pas, dans la vie, dans leur oeuvre. Patti Smith est de ces gens qu'on aimerait avoir comme amie, pour la conversation, la justesse de sa sensibilité, l'authenticité du verbe employé et la richesse du vécue retranscrit dans ses oeuvres, musicales et littéraires. Une poétesse des temps modernes, croisement entre un Rimbaud plus illuminé que jamais et un Jimi Hendrix inspiré. Les personnages de fiction ont une fonction récréative, une existence propre issue de l'imaginaire sans limites de romanciers sans entraves. Tout est possible a-t-on coutume de dire, la crédibilité n'est pas un critère, la fusion du vivant et du magique est une ligne de conduite, un fil d'Ariane absolu ballotté par les vents tourbillonnants qui soufflent sur les champs d'un esprit libre. L'herbe qui pousse ici n'obéit à aucune loi biologique, elle n'est que le tapis sur lequel roulent les chariots remplis de fantasmes inavouables. Telle est la poésie, éternel exutoire aux carcans de nos conventions proclamées textes sacrés par les emphatiques tenants de l'ordre établi.
L'histoire d'Eugénia, fille surdouée au-delà de ce qui est raisonnable dynamite les codes du patinage, arabesques glacées suspendues en une virevoltante dérive de son corps d'une souplesse elfique. La pesanteur n'est qu'une donnée abstraite, virtuelle et inutile, et de sa vie de jeune fille ne restera que ces exercices de style sans lendemains, salis par des mains d'homme, avide de goûter à ce nectar vierge de toute souillure.
Patti Smith continue sa promenade et nous avec elle.
Merci
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Aujourd'hui je vous parle d'un coup de coeur, « Dévotion » de Patti Smith aux Éditions Gallimard.

Patti Smith, la « marraine » du mouvement punk, est aussi artiste peintre et écrivaine.

Ce récit est à la fois une ballade littéraire et une réflexion sur le processus d'écriture. Patti Smith déambule dans Paris, Ashford, Sète ou Lourmarin sur les traces d'écrivains et philosophes comme Rimbaud, Modiano, Simone Weil, Paul Valéry
Elle nous livre l'une de ses nouvelles, « Dévotion », et partage ses réflexions, ses doutes et son cheminement d'écrivaine.
Ponctué de photographies noir et blanc, ce livre coquet est st très poétique et très agréable à lire.
J'ai passé un très bon moment de lecture.

J'ai trouvé ce livre un peu par hasard à la librairie Alcyon à Montolieu. Merci Anne Ceran pour la découverte de cette petite merveille !
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