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EAN : 9782365694520
272 pages
Editions Les Escales (07/03/2019)
3.41/5   22 notes
Résumé :
Italie, 2001. À la mort de sa grand-mère, Bartolomeo trouve au fond d’un tiroir une lettre qui pique sa curiosité. Elle indique que son grand-père aurait « disparu, probablement noyé ». Des mots qui contredisent l’histoire familiale selon laquelle il serait tombé au combat.
Ses recherches le mènent jusqu’à Florence Willis, une vieille dame anglaise qui a connu ses grands-parents. À travers le récit de ses souvenirs, Bart se retrouve plongé dans les années 193... >Voir plus
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Bartolomeo – Bart- et Angela- Lina- sont italiens , ils vivent à Londres dans Little Italy , un quartier qui s'est construit au XIXème siècle avec les vagues d'immigrations d'Italiens venus du nord de la péninsule. Ils ont pour amis Michele, lui aussi italien et Florence, une anglaise.
Ils sont jeunes, plein d'espoir et de projets heureux. Bart et Lina se marient en juillet 1939 , un premier bébé s'annonce. Le lundi 10 juin 1940, à 18h00, le duce Benito Mussolini déclare la guerre à la France et à la Grande Bretagne, S' en est fini du bonheur pour ces jeunes et leur famille.

Le 2 juillet 1940, l'Arandora Star un paquebot de luxe réquisitionné quitte Liverpool , à son bord, de nombreux civils allemands et italiens. La Grande Bretagne particulièrement suspicieuse en cette période de guerre envers les ressortissants des pays ennemis a pris le parti de les conduire au Canada pour les interner . Une torpille allemande mettra fin à ce long voyage, 446 italiens disparaîtront dans ce naufrage .
61 ans plus tard, Bartolomeo Berti, petit-fils de Berti, disparu pendant cet épisode tragique, retrouve une lettre de sa grand-mère récemment décédée et part à la recherche de ses racines et de l'histoire de ses grands-parents, Sa grand-mère et ses parents n'ayant jamais évoqué ce passé, une douloureuse omerta pour lui. C'est ainsi qu'il rencontrera à Milan Florence, bien âgée maintenant .

A partir de cette tragédie Caterina Soffici a bâti un roman émouvant qui met en lumière ce drame partagé par de nombreux émigrés vivant dans des pays en guerre qui durent subir souvent l'humiliation, les tiraillements administratifs, la vindicte , l'internement, la déportation, alors qu'ils avaient, pour beaucoup fuient leur pays natal pour échapper à la pauvreté, à l'emprisonnement, et bien pire.

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J'avais sollicité ce titre sur NetGalleyFrance, mais le fichier n'était pas dans le bon format pour ma liseuse. Aussi, j'ai acheté le livre papier. C'est une bonne méthode pour ne pas culpabiliser, lors d'un achat de livres.😂


En 2001, en Italie, Florence Willis, une vieille dame anglaise reçoit un appel qui la plonge dans le passé. Son interlocuteur, Bartolomeo demande son aide pour reconstituer son histoire familiale. Alors qu'il a toujours pensé que son grand-père était mort au combat, il découvre, lors du décès de sa grand-mère, Lina, une lettre qui le déstabilise. Celle-ci indique que son aïeul aurait « disparu, probablement noyé. »


Flo a bien connu les grands-parents du jeune homme. Elle les avait rencontrés dans les années 1930, dans le quartier italien de Londres, Little Italy. Ils étaient des proches de son fiancé Michele. Alors qu'elle se replonge dans ses souvenirs, elle hésite à les partager avec Bartolomeo. Si Lina n'a rien dit, doit-elle le faire ?


A travers l'histoire de Flo et de ses amis, Caterina Soffici raconte un fait historique méconnu. Les Italiens étaient très bien intégrés en Angleterre. Ils avaient leur quartier avec de bons restaurants dans lesquels les Anglais allaient avec plaisir. C'est ainsi que Flo, une Anglaise, a rencontré Michele et ses amis. Je me suis énormément attachée à ces personnages.


Mais tout a changé lorsque l'Italie est entrée en guerre. Tous les Italiens ont été soupçonnés de fascisme et la peur d'une cinquième colonne a donné naissance à des exactions. Tous les hommes âgés de plus de vingt ans ont été arrêtés. Il y a eu beaucoup d'emprisonnements et de déportations.


Ce livre provoque une réflexion. J'ai été horrifiée par la façon dont été traitées toutes ces familles, mais j'ai aussi compris que c'était la peur qui avait provoqué ces tragédies...


La suite sur mon blog
Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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L'Angleterre est une terre d'immigration, de migration, de mélanges improbables de cultures, aujourd'hui comme dans le passé. S'il y a bien une page ces vagues d'émigrants dont on parle peu, c'est celle de ces transalpins qui ont rejoint la Grande-Bretagne au début du XXe siècle. Si la France a connu sa propre vague juste après la fin de la guerre, ceux qui sont venus en France pour faire vivre leur famille, l'épisode anglais est quant à lui beaucoup plus dramatique. Et Caterina Soffici est là pour le lever le voile, dans ce premier roman, sur ceux qui ont doublement payé pour la politique fasciste d'un Benito Mussolini. Caterina Soffici est journaliste, et en tant que telle, elle a su trouver et s'appuyée sur différentes sources, dont deux lettres sont retranscrites en fin d'ouvrage, pour fabriquer ce roman.

Caterina Soffici nous fait voguer entre Angleterre et Italie, entre passé et présent : comme bien souvent le décès, ici celui de la grand-mère Lina, mets à jour les secrets de famille longtemps enfouis dans les recoins sombres et poussiéreux d'un bureau. Voilà que le jeune Bart va enquêter, partir jusqu'à Milan et bien loin encore. Voilà qu'il va repartir dans la capitale anglaise d'il y a quatre-vingt ans, à Little Italy. Dès le départ, Caterina Soffici agrémente sa narration d'une pincée de mystère nécessaire qui va nous entraîner dans les rues encore paisibles de ce quartier de Londres, qui fleure bon la pâtisserie italienne, les rires gras et joyeux, le bon temps de la cohabitation harmonieuse, le temps des projets, celui des flirts, des parties de football, des repas, des soirées qui n'en finissent plus.

L'arrivée massive d'étrangers a toujours été source de tensions et de conflits dans n'importe quel pays que ce soit, et l'Angleterre n'y a pas échappé d'autant plus que l'on se doute que les dissensions, par temps de guerre, sont exacerbées, et le fossé entre immigrants et autochtones ne fait que se creuser. Quand on sait qu'à ce moment-là, la moindre étincelle pouvait virer à l'incendie, la catastrophe se fait pressentir. Ironiquement, ces alliés anglais qui se faisaient les hérauts de la démocratie et de l'égalité des peuples ont peu hésité avant de se ruer sur les habitants de Little Italy dignes représentants du fascisme italien à leurs yeux, pour les envoyer dans des camps. L'auteure italienne a choisit d'ancrer dans le contexte qu'elle avait particulièrement choisi, puisqu'il est au fond la raison d'être du roman, une intrigue montée de toutes pièces sous la perspective familiale, et c'est plutôt judicieux puisque c'est la pierre angulaire de (presque) toutes les familles italiennes.

Les secrets de famille sont bien souvent les racines idéales à partir desquelles une intrigue croit avec profit, et les greffes d'une page historique mêlant un épisode de la seconde guerre mondiale et une catastrophe maritime jouent le rôle d'un puissant fertilisant, Caterina Soffici a réussi son roman. Ce secret de famille constitué par la brouille de sa grand-mère avec Florence va être dénoué peu à peu, et si Bartolomeo et son fidèle compagnon de route qu'est le lecteur, vont de surprise en surprise en discernant la nature des relations de Florence l'anglaise et de son mari Michele avec la famille de Lina. En observant le quartier de Little Italy qui d'un quartier de Londres, où il fait bon vivre, prend progressivement les airs d'un ghetto dès lors que les Italiens endossent malgré eux le rôle de bouc-émissaires, n'est pas sans rappeler d'autres épisodes aussi obscurs de la guerre. La journaliste italienne a construit un récit à la mémoire de ces exilés, a érigé un monument littéraire à leur mémoire, qui ont payé les erreurs du gouvernement fasciste qui était le leur et le gouvernement anglais qui l'est devenu.

Il y a bien sur toute une flopée de personnages, ceux qui constituent une des pièces du puzzle qu'est Little Italy, Dante, Margherita, leur fils Bartolomeo et leur belle-fille Lina, plein de chaleur, vie, de joie, de générosité qui ont donné une âme à ce quartier. Ceux qui perdent tout, ceux pour qui on pleure. Il y a le narrateur, qui en contrepoint de ce tableau de vie apparaît un peu fade et tristoune. Mais il y a surtout, Florence Willis est l'un des personnages forts de ce roman, cette Anglaise de naissance qui devient peu à peu italienne, qui épouse l'Italie en même temps qu'elle se fiance à Michele là-bas dans la capitale britannique. Celle qui au temps des jours heureux nageait entre deux eaux, celles de ses concitoyens qui voyait d'un mauvais oeil une des leur se mélangeait à la plèbe italienne, celle de cette famille très soudée qui a eu bien du mal à faire la place à une Anglaise. Elle est celle qui n'a après tout eu aucune légitimité d'un côté comme de l'autre, mais qui est là à soutenir sa famille de coeur, et celle qui va se faire rejeter. Vous l'aurez compris, c'est celle que j'ai aimée.

De la même façon que Les trois vies de Josef Klein d'Ulla Lenz, j'ai découvert encore un pan de l'histoire qui m'était inconnue, les erreurs de ce que l'auteur nomme la panique soudaine d'u gouvernement anglais face au monstre fasciste italien, qu'ils ont géré sans considération aucune. L'une des erreurs qui entache l'aura de héros d'un pays qui se voit volontiers comme l'allié inébranlable, compagnon de route des Américains. Je vous invite à en savoir plus en tapant l'Arandora Star, ce bateau qui apparemment moins attractif pour être l'objet d'un film qu'un Titanic – forcément, l'exil forcés de campés italiens est bien moins d'attention que celui d'un gros paquebot rutilant et se prête nettement moins à une mise en scène d'une romance, n'est-ce-pas. Caterina Soffici rend un vibrant et bel hommage à ceux que l'on a oublié dans les mers eaux de l'océan Atlantique après avoir été torpillés grâce à un roman palpitant.


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Un coeur vaillant est un roman italien de Caterina Soffici paru en 2017 et dont la traduction en français par Anaïs Bouteille-Bokobza a été publiée au début du mois de mars 2019. J'ai eu l'opportunité de lire ce roman grâce à NetGalley et aux éditions Les escales.

" Italie, 2001. À la mort de sa grand-mère, Bartolomeo trouve au fond d'un tiroir une lettre qui pique sa curiosité. Elle indique que son grand-père aurait « disparu, probablement noyé ». Des mots qui contredisent l'histoire familiale selon laquelle il serait tombé au combat.

Ses recherches le mènent jusqu'à Florence Willis, une vieille dame anglaise qui a connu ses grands-parents. À travers le récit de ses souvenirs, Bart se retrouve plongé dans les années 1930, au coeur de Little Italy, le fameux quartier italien de Londres, où ses grands-parents avaient immigré.

En quête de vérité, Bartolomeo et Florence nouent une profonde amitié et se lancent dans un voyage terriblement émouvant qui mettra en lumière une histoire longtemps oubliée.

Un roman tout en délicatesse qui dévoile un épisode troublant et méconnu de la Seconde Guerre mondiale. "

Dès le premier chapitre, j'ai été confronté à une évidence : ce livre présente une vraie écriture romanesque, avec des personnages vivants, des lieux qu'on se représente sans mal et des situations que l'on suit avec intérêt. Loin de mes deux précédents lectures au cours desquelles je m'étais beaucoup ennuyé, j'ai cette fois été captivé du début à la fin.

Les personnages sont bien écrits, je les ai suivis avec passion, que ce soit à notre époque avec le jeune Bartolomeo qui cherche à comprendre ce qui est réellement arrivé à son grand-père pendant la guerre, où lors des flash-backs en 1940.

Le roman nous parle d'un épisode de la Seconde Guerre Mondiale que je connaissais mal : l'arrestation par les autorités britanniques de milliers d'immigrés italiens et leur emprisonnement voire leur exil forcé au Canada, décidée par Churchill après l'entrée en guerre de l'Italie de Mussolini aux côtés de l'Allemagne. le gouvernement britannique craignait en effet l'infiltration d'agents fascistes parmi les ressortissants italiens sur le territoire anglais, et a décidé de tous les arrêter sans distinction.

C'est cet événement, ainsi que le naufrage d'un navire anglais transportant plus d'un millier de prisonniers civils italiens et allemands qui servent de trame principale au roman. Je dois dire que j'ai trouvé cela passionnant et très bien écrit.

Seul bémol : un suspense un peu artificiel par moment, et de révélations finales qui ne m'ont pas totalement surpris. Mais ce n'est qu'une légère déception par rapport à la qualité globale du roman et le plaisir que j'ai pris à le lire.

Un coeur vaillant est un très bon roman historique, il représente tout ce que j'attends dans ce genre littérature : des personnages vivants, une intrigue captivante, dans un cadre historique richement présenté.
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Plonger dans ce premier roman fut une très bonne surprise, aussi bien pour l'histoire que pour les personnages. Et surtout l'écriture touteen sensibilité et délicatesse.

Certes, l'intrigue s'appuie sur un fait réel mais comme j'ignorais tout de cet évènement historique, j'ai été transportée par cette lecture. Horrifiée par cette décision de Churchill (mon héros chéri de la seconde guerre mondiale j'avoue), inhumaine et arbitraire, j'ai malgré tout suivi avec intérêt les recherches des deux héros, très différents et attachants, dans leur quête de vérité.
Certes il y a quelques petites longueurs et péripéties prévisibles mais l'écriture sensible rattrappe ce petit défaut.

Une belle lecture pour les passionnés d'Histoire, de seconde guerre vue d'un angle original, d'écriture fine.
Et je remercie les excellentes Editions Escales et NetGalley pour cette lecture agréable et instructive.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cette ainsi que cette histoire a commencé. Bien sûr que j’avais connu son grand-père, Bartolomeo. Et aussi sa grand-mère, mon amie Angela, que tout le monde appelait Lina. Dans le quartier que nous (les Anglais) appelions « Little Italy », les Italiens simplement « The Hill », les diminutifs étaient monnaie courante. Et « down the Hill », comme on disait, on n’appelait pas les gens par leur nom : uniquement par leur diminutif. Bart et Lina. Mickey et Flo, c’est-à-dire Michele et moi. Quand nous nous sommes mis à fréquenter The Hill, je suis devenue Flo. J’ai compris que je faisais partie de la famille le jour où on m’a appelée par ces trois lettres, Flo. « Ciao Flo ». « Ciao » était le premier mot que j’avais appris. J’aimais l’italien, je trouve cette langue douce et musicale. Dans le Quartier, tout le monde parlait italien. J’ai rencontré des vieilles femmes qui n’avaient jamais retenu un mot d’anglais. Elles n’en avaient jamais eu besoin, leurs hommes se chargeaient de sortir du Quartier. Moi, j’avais appris l’italien rapidement. Ma première phrase avait été Ti amo – « je t’aime ».
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