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EAN : 9782366582154
400 pages
KERO (27/09/2017)
3.09/5   16 notes
Résumé :
Mars 1943. Accroupis dans une pièce secrète, les clandestins retiennent leur souffle en attendant que le bruit des bottes des soldats allemands s’éloigne. Au-dessus d’eux flotte le drapeau orné de la croix gammée. Au plus profond de cette époque sombre, Laurent Juste, le chef de gare breton, son amie Jana et le contrebandier Esteve Durandart risquent tous les jours leur vie pour sauver des innocents, en leur faisant franchir la frontière franco-espagnole sur laquell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La gare ferroviaire internationale (estacion internacional), aujourd'hui désaffectée, fut une construction mégalomane bâtie sur la commune espagnole de Canfranc, dans la province de Huesca, (frontière franco-espagnole) inaugurée en 1928.
Après bien des déboires (un gigantesque incendie, la guerre civile…), le trafic reprit en mars 1940, et de nombreux convois de marchandises transitèrent par cette gare jusqu'en 1944 : du minerais de fer en provenance de Terruel , du tungstène de Galice quittèrent l'Espagne pour alimenter les usines Allemandes, de l'or circulait aussi sur cette ligne , provenant des spoliations diverses opérées par les nazis .
Cette gare, alors qu'elle était encore en zone libre, fut un point de passage important pour de nombreux clandestins fuyant la barbarie nazie, Canfranc étant alors une porte s'ouvrant vers l'espoir et la liberté. En 1942 l'armée allemande ( une unité de chasseurs alpins de Bavière) prit possession de la gare, comme s'il s'agissait d'une partie du territoire de la France occupée .
Pour « augmenter la tension dramatique » du roman, l'auteure situe la majeure partie du récit vers la fin de la guerre.
Ce roman s'inspire de faits réels et des personnes, héros anonymes, qui risquèrent leur vie pour aider des milliers de juifs (le nombre de 15 000 est avancé , parmi lesquels la musicienne Alma Mahler et son époux Franz Werfel, Heinrich Mann , le frère de Thomas , Lion Feuchtwanger l' auteur du Juif Süss, Max Ernst, Joséphine Baker, Marc Chagall… ) à fuir les atrocités du IIIe Reich . Dans le récit ces actions sont coordonnées par des membres appartenant à la Résistance parmi lesquels figurent Jana Belerma , employée à l'hôtel International , un contrebandier Esteve Durandarte , (ces deux noms sont empruntés à deux personnages de Cervantès dans « Don Quichotte » ) le chef douanier de la station, Laurent Juste qui n'est pas sans rappeler, Albert le Lay « el rey de Canfranc » qui grâce à son courage sauva de nombreuses vies .
Rosario Raro est l'auteure de plusieurs romans récompensés par de multiples prix, Retour à Canfranc « Volver a Canfranc » est le premier qui bénéficie d'une traduction en français.
C'est une intrigue captivante, parfaitement documentée , qui mêle avec talent Histoire, fiction, suspens, espionnage, Résistance, et bien sûr amour.


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Dernier train pour Canfranc avait tout pour me séduire…
C'est un roman basé sur l'histoire vraie d'Albert le Lay, un résistant français, chef de gare dans les Pyrénées, un homme qui a fait passer 1400 juifs en Espagne.
Mais voilà… je n'ai pas été convaincue par l'écriture de Rosario Raro.
Elle nous peint son histoire avec beaucoup trop de gentillesse et de douceur. Parfois elle essaie de mettre un peu de cruauté ou de noirceur dans son récit, parce que, bon sang, nous sommes en 1943 ! Mais elle n'y arrive pas vraiment. J'ai l'impression qu'elle s'est attachée à ses personnages et qu'elle refuse qu'il y ait trop de cailloux pointus sur leur chemin. Elle dit que les temps sont durs, mais nous ne le vivons pas dans ce qu'elle raconte.
Tout est simple pour notre petit groupe de résistants, ils ne manquent de rien, nourrissent tous les réfugiés de passage sans le moindre problème.
Lorsque Laurent Juste (c'est le nom que l'auteur a donné à Albert le lay dans son roman), s'enfuit vers l'Algérie, parce que les Allemands sont en route pour l'arrêter, il vole une voiture. Et en parfait gentleman français, lorsqu'il l'abandonne, il laisse un mot sur le pare-brise en indiquant l'endroit où il l'a prise pour qu'on l'y ramène. Et il dépose dans la boite à gants, trois fois le prix de l'essence qu'il a utilisée.
Tout cela est adorable et extrêmement bienveillant, mais cette eau de rose fausse complètement l'histoire et L Histoire aussi…
Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Kero pour cet envoi. Grâce à ce roman j'ai fait quelques recherches sur Albert le Lay, que je ne connaissais pas du tout, et sur la fabuleuse, la majestueuse gare de Canfranc, que les hommes ont lâchement abandonnée.

https://youtu.be/S9ce6J8LTLY


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J'ai lu ce livre après avoir assisté à une rencontre littéraire avec l'auteure.

Ce roman, basé sur l'histoire vraie d'Albert le Lay se déroule sur des lieux qui me sont très familiers ; même, je n'ai pas eu la chance de prendre le train entre Oloron et Canfranc cette gare fait partie de notre patrimoine … un peu partagé avec l'Espagne c'est vrai !

Albert le Lay (Laurent Juste dans le roman) est un résistant français, chef de gare à Canfranc mais surtout à la tête d'un réseau de résistants franco-espagnol. Ils cachent les fugitifs dans une pièce secrète, leur fabriquent de faux papiers, avant de les faire passer en Espagne. Ils sont ainsi quelques 1500 juifs et autres personnalités comme Joséphine Baker ou Marc Chagall a avoir passé la frontière par ce biais.

Sur le papier c'était tentant, la rencontre était passionnante, même en espagnol mais la déception a été à la hauteur. C'est du niveau d'une bluette … Cela dégouline de bons sentiments et même si nous sommes en 1943, tout n'était pas si rose et certainement pas si simple. Les personnages sont désespérément lisses : trop beaux, trop bons, pas le moindre travers … mais personne n'est ainsi et surtout la dureté de ces années de guerre a complètement disparu. Alors certes, je veux bien croire qu'en Béarn nous avons été sacrément épargnés mais quand même …

Bref, ça se lit super vite, une fois la pauvreté du style oublié (et on mettra ça sur le compte de la traduction) avec un peu de bonne volonté et beaucoup de naïveté on peut se laisser embarquer dans cette histoire …
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J'ai reçu ce roman en partenariat avec Babélio et la maison d'édition Kero, que je remercie pour cette découverte. C'était la première fois que je lisais un livre de leur catalogue.

Visuellement parlant, la couverture est sublime et la mise en page agréable (c'est écrit relativement gros et de manière aérée). En revanche, j'ai moins adhéré au fait que l'éditeur utilise des guillemets pour commencer et terminer des dialogues. de même, il arrivait parfois que la narration suive les dialogues, ce qui ne rendait pas la lecture facile. Hormis ces points de détail, le travail éditorial était bien fait.

Concernant l'histoire, le résumé me plaisait bien. En effet, il s'agit d'un roman historique sur fond de Seconde Guerre Mondiale. le lecteur suit le quotidien de plusieurs résistants dans la gare de Canfranc, proche de la frontière espagnole. La Résistance-fer, qui reste peu abordée dans les livres et à l'école, est ainsi mise à l'honneur. Et c'était justement « cet envers du décor » – dans le sens, pas sur le champ de bataille – qui me plaisait. le lieu était, par ailleurs, original ; je ne connaissais pas du tout cette ville !

Bien que durant les cents premières pages je fus portée par l'intrigue et l'ambiance, j'ai rapidement décroché par la suite, à mon grand regret. Je trouvais le déroulement de l'histoire assez brouillon. de fait, l'auteure commençait par nous présenter une « première piste », si je peux dire, avec des réfugiés qui veulent quitter la France. Puis, sans avoir entièrement réglé cette affaire, elle nous parle d'une deuxième puis d'une troisième piste. En résumé, je ne savais plus sur quel pied danser et ces deux dernières pistes ne me passionnaient pas et, je trouve, n'apportaient peu voire rien à l'intrigue. Il n'y avait plus de fil directeur. J'aurais préféré qu'elle reste sur sa première idée. Par exemple, qu'il y ait un problème avec les Allemands, une fuite d'informations, que certains réfugiés soient en vérité des espions, etc. le fait d'aborder les deux autres sujets m'a clairement coupé dans mon élan. Par conséquent, j'ai trouvé le rythme très lent et même ennuyeux.

De même, l'histoire a mis beaucoup trop de temps à se mettre en place, selon moi. En effet, à 42% du livre, l'arrestation de Durandarte mentionnée dans le résumé ne s'était toujours pas produite… C'est bien dommage.

Quant aux personnages, ils sont dans l'ensemble attachants. J'ai bien aimé au début du roman cette solidarité entre les résistants qui ressort du texte. Ils sont, en fait, tous dans la même « galère », et c'est justement cette peur et cet objectif commun, qui est de conduire le plus de réfugiés possible hors de France, qui les rendent si soudés. Il n'empêche que je n'ai pas de personnage préféré ; ils sont tous intéressants à leur manière. J'ai juste regretté que les sentiments amoureux entre certains personnages soient un peu trop présents et répétitifs. Mais c'est un détail. le nombre de protagonistes m'a, en revanche, dérangé. Il y en avait beaucoup trop, selon moi.

Enfin, concernant l'écriture, celle-ci était fluide dans l'ensemble, avec un vocabulaire riche (dans le sens, diversifié). Il arrivait cependant que certaines constructions de phrase soient lourdes ou pas très belles. Ce qui alourdissait parfois le récit. de même, la plupart des phrases en allemand n'était pas traduite. Pour les personnes qui n'ont pas appris l'allemand, comme moi, c'était difficile de comprendre ce qu'il se disait.

En conclusion, je dirais que c'est un bon roman historique, original par son thème (Résistance-fer) et son lieu. Bien que j'ai fini par l'abandonner à la moitié (environ), ce livre peut en convaincre plus d'un. Ce n'était sans doute pas la meilleure période pour le lire, de mon côté. Je le reprendrai peut-être par la suite parce que c'est un roman qui a du potentiel.
Lien : https://historiciablog.wordp..
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Hiver 1942. L'armée allemande envahit la gare internationale de Canfranc, dans la province de Huesca, en Espagne. Son emplacement et sa double juridiction française et espagnole en font un lieu stratégique pour les nazis, qui ont reçu l'ordre d'intercepter et d'arrêter toute personne qui tenterait de passer clandestinement la frontière. Ce qui n'arrange pas les affaires de Laurent Juste, chef de douane dans cette gare…

Car l'homme a deux casquettes. le jour, il est chef de douane. La nuit, il est résistant.

De temps en temps, profitant de l'obscurité et du silence qui règne sur les lieux, Laurent orchestre de véritables opérations de sauvetage. Assisté par un autre cheminot qui détourne l'attention des soldats, le chef de douane fait descendre des clandestins Juifs cachés dans des wagons de marchandises en provenance de France.

Une fois descendus du train, ces fugitifs sont conduits dans un hangar afin d'attendre le moment opportun pour passer la frontière, c'est-à-dire, sans éveiller les soupçons des soldats. Pour ces malheureux en attente de nouveaux papiers, les heures passées dans cette cachette de fortune sont interminables.

Rongés par la faim, le froid et l'angoisse, ces pauvres gens n'ont pas d'autres choix que d'essayer de passer coûte que coûte. Ils doivent fuir pour ne pas devenir une victime de plus de la Solution Finale. Privés de tout, ils ne leur reste qu'une infime chose : l'espoir qu'offre Canfranc. Les plus chanceux s'éparpilleront dans le pays en essayant de survivre jusqu'à la fin de la guerre. Les autres mourront, arrêtés par les troupes allemandes. Pourtant, chacun tente sa chance…
À la tête de ces activités clandestines, Laurent est exposé à un risque extrême. La perte de son poste, mais aussi de sa vie et celle de ses proches. Laurent a dû apprendre à vivre dans le mensonge et la peur. Un maigre fardeau comparé à toute l'horreur dont il est témoin… La guerre, les camps de la mort, la misère… un défilé constant de vies brisées par tant de cruauté humaine…

Le mot de la fin…

Je remercie toute l'équipe de Babelio pour m'avoir fait connaître cette auteure. C'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux auteurs et des premiers romans. Et justement, Dernier train pour Canfranc, est le premier roman de Rosario Raro paru en France.

C'est un roman historique basé sur l'histoire vraie d'Albert le Lay. Un héros de l'Histoire qui a permis à des centaines de réfugiés d'atteindre la liberté. C'est aussi l'histoire d'hommes et de femmes, Espagnols ou Français, qui ont tout sacrifié pour rejoindre la Résistance et sauver des milliers de Juifs, chacun à leur manière. En lisant ces pages, j'ai eu l'impression d'honorer leur mémoire.

Personnellement, je n'avais jamais entendu parler de cette gare et du rôle qu'elle a pu jouer pendant la Seconde Guerre mondiale. J'ai appris par exemple qu'elle était le point de transit d'un terrible trafic d'or, prélevé sur les corps des Juifs emportés dans les camps de concentration.

Aujourd'hui, notre responsabilité est de nous rappeler de toutes ces horreurs pour ne jamais les réitérer. Grâce à des lectures comme Dernier train pour Canfranc, nous pouvons nous remémorer ces histoires qui font partie de la Grande Histoire.

Salutations d'Exquimots !
Lien : https://www.exquimots.fr/liv..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Cette femme âgée a voulu accomplir à soixante-dix-huit ans le rêve de sa vie : retracer en sens inverse le chemin parcouru en 1943. Budapest, Marseille, Pau, Canfranc, Madrid, Lisbonne, l’Amérique enfin. Elle montrera à sa fille le hangar à double fond où Didier et Estève les avaient cachées et, quand elle franchira le seuil du hall, elle éprouvera la sensation la plus pleine, la plus entière que peut percevoir un être humain : celle de la liberté.
Cette femme à la peau claire et aux yeux noirs, qui accomplit enfin son souhait le plus cher depuis qu’elle a sept ans s’appelle Sieglinde Géllert.
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Quand le coup de sifflet retentit, Jana leva les yeux de son livre : "J'ai voulu prendre la place de la Providence pour récompenser les bons... Que le dieu des vengeances me cède la sienne pour châtier les maudits... " disait la fin du septième chapitre du Comte de Monte-Cristo.
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Epigraphe
"Il suffit d'un instant pour faire un héros, mais il faut une vie entière pour faire un homme de bien" Paul Brulat (1866-1940 - Pensées)
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Le télégramme eut l'effet d'une bombe. il arriva quand ils s'y attendaient le moins, que tout marchait comme sur des rouettes. Il disait de la façon la plus concise possible que M. Juste devait se rendre à l'hôpital Varsovie de Toulouse parce que ses résultats n'étaient pas bons. Bien entendu le chef de douane n'avait effectué aucun examen médical et n'avait même jamais foulé le sol de ce lieu.
Jana, Montlum, Arlette et Didier, tous savaient ce que ces mots signifiaient. C'était le message qu'ils craignaient de recevoir depuis le début de leur mission.
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