Le troisième et dernier tome de la série alterne deux époques. Celle de Yuma et de son aigle (celle des deux prmeiers tomes) et du développement de Klontown, et une autre époque plus contemporaine, les années 60 dans une Klontpown, métropole moderne qui s'apprête à une offensive hivernale.
1963, nous retouvons Emily, la jeune infirmière des deux premiers tomes. Elle est médecin, elle prend sa retraite. Les conditions météo sont affreuses. Tempête de neige. Coupures de courant. En empaquetant ses affaires, elle retombe sur un carnet de notes, datant de quand elle côtoyait Yuma et son aigle.
Back to the past... le barrage se construit, l'aigle intervient pour venger le massacre de la famille de Yuma. C'est la chasse à la bête. 3000 dollars de récompense. Cela fait rêver. Les événements s'enchaînent, et
Benoit Sokal remet une couche de chamanisme et d'onirisme sur un récit très construit, très sombre et empreint de tristesse et de rêves déçus. On retrouve le créateur de Canardo, dans ce spleen, dans cette tristesse poisseuse qui colle à la peau des humains. L'auteur termine en bouclant la boucle, en revenant à Yuma et Emily. C'est très beau, beau et triste à la fois.
C'est le tome le plus abouti. le dessin est somptueux. le récit est -enfin- débarrassé de la linéarité qui constituait le fil rouge des deux premiers tomes. Cela fait regretter encore davantage la disparition prématurée d'un auteur majeur (et trop peu connu) de la BD.