Éloge de la caresse
Un petit enchantement que cet
Éloge de la caresse dû à
François Solesmes, chantre de la femme, de la mer et de l'arbre, dédicataire de
L'Amant, et destinataire des
Lettres à l'amant de
Mireille Sorgue.
Éloge de la caresse lui est dédiée, comme l'était déjà
de la caresse (Phébus, 1989), dont le présent ouvrage constitue l'édition revue et enrichie.
Tout en dévotion vivante, passes incantatoires, fastes délibérés, ce petit livre est une leçon de toucher pur, un inventaire émerveillé du corps féminin au fil d'une main sinuant sur la peau de l'amoureuse. Une érotique de la sensation modulant son savoir, déroulant ses arabesques et ses chemins d'osmose. Une savante cartographie du sensible, tout en saveurs qui s'affûtent.
Car tout l'art
de la caresse consiste à savoir prolonger, aviver ou épanouir la première caresse. La main doit être à l'écoute, et si elle rôde, affleure, débusque, palpe ou rassemble, c'est pour mieux jeter des ponts " entre des lieux qui s'ignoraient ou semblaient avoir peu à se dire ", mieux faire découvrir à l'autre " la diversité de son domaine ", l'amener enfin à cette conscience de soi qui confine à un sentiment de dilatation infinie. Assiéger l'autre de désir, le maintenir dans l'imminence, vivre ce moment comme un temps d'événement et d'avènement... dont l'horizon est l'instant où, " huileusement, toute peau effacée, toute chair déplissée ", ne reste qu'à céder à l'attraction de la palpitante merveille.
Ce traité poético-érotique présente aussi la vertu de nous rappeler combien la caresse est source d'intelligence du corps aimé, et combien la caresse renferme l'amour plus que toute parole tant son message est immédiat et universel. Un livre à s'offrir, à offrir en gage d'amour ou tout simplement pour la beauté du geste tant s'y manifeste joyeusement l'assomption en langue du rêve nu de tous les émerveillements amoureux.
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