Les révélées

Les histoires de famille font parler... Les secrets sont nombreux et les générations d'après peuvent tout imaginer !
Le père de Camille est décédé. Elle décide de faire le tri dans ces affaires, lorsqu'elle découvre une photo surprenante en noir et blanc. C'est elle à 9 ans. C'est impossible. Camille décide de mener l'enquête avec le peu d'élément qu'elle a en sa possession. le seul élément est cette photo avec au dos écrit : "Madeleine Kerduello 1893". Petit à petit, par un travail de fourmi, Camille va découvrir le lien qui l'unit à cette enfant. Son voyage l'emmène au-delà des frontières invisibles de Paris et du temps. Camille va peut-être enfin apaiser ses craintes et trouver sa place au sein de cette famille.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire.
J'ai trouvé le style assez lourd mais cette impression n'est pas aussi forte sur les parties concernant Madeleine, probablement parce qu'il se marie mieux avec l'époque concernée.
Le roman alterne entre le point de vue de Camille, une jeune femme qui semble assez instable et qui découvre la photo d'une fillette lui ressemblant trait pour trait, datée de 1895 et celui de Madeleine, la fillette de la photo, dont on va découvrir l'histoire.
Le lien existant entre Camille et Madeleine, et la raison de leur ressemblance, est vite résolu.
Car ce n'est pas là que réside le secret de famille mais plutôt dans certains pans de la vie de Madeleine qui met en cause l'église (et on sait à quel point ils n'aiment pas être mis en cause dans quoi que ce soit).
À partir du moment où Camille commence à retracer la vie de Madeleine, j'ai vraiment été happée dans l'histoire, que ce soit le travail de fourmis qu'effectue Camille ou l'histoire directement livrée par Madeleine (qui fait qu'on a parfois des informations avant Camille).
Camille et Madeleine semblent partager, en plus de leur apparence, des pathologies psychologiques. Si Camille vit à une époque qui traite correctement ces troubles, Madeleine, elle, a eu de la chance de tomber sur un médecin en avance sur son temps sur la question, qui lui a évité électrochocs ou lobotomie. J'ai beaucoup aimé ce médecin.
J'ai également bien aimé le religieux qui dit à Camille que la différence entre Jésus-Christ et l'Église c'est que Jésus est parfait alors que l'Église s'est rendu coupable de crimes.
La distinction entre Dieu et ceux qui le représentent est importante surtout quand on regarde le destin de Madeleine.
Malgré un début de lecture compliqué, j'ai adoré me plonger dans la vie de Madeleine et suivre Camille dans ses investigations.
Ce roman est loin d'être un coup de coeur mais il a été une bonne lecture.

Un livre reçu via masse critique.
Nous allons à la rencontre de deux femmes et deux époques. Camille, une jeune femme de notre époque et Madeleine, née fin 19è siècle.
Camille est très organisée, tout doit être rangé selon une configuration précise pour qu'elle puisse travailler. Elle semble un peu perchée ou avoir des tocs.
Au cours d'un rangement, elle trouve deux photos sur lesquelles on voit une petite fille qui est son portait craché mais qui datent l'une de 1893 et l'autre de 1895. Il s'agit forcément de quelqu'un de sa famille et du côté de son père. Celui-ci, décédé, n'a jamais parlé de sa famille. Camille est obsédée par ses photos et va mener son enquête pour comprendre.
Elle contacte sa mère qui vit dans le sud et qui lui parle d'une demi-soeur, qu'aurait eu son père et qui faisait partie d'une congrégation de bénédictine.
En parallèle de la recherche de Camille et au gré des chapitres du livre, on rencontre Madeleine. Petite fille abandonnée à neuf ans par sa mère dans une abbaye dont la mère abbesse est la marraine de Madeleine. On découvre la vie dans les couvents, le traitement rude donnée aux jeunes filles, les mortifications pour les ancrer dans la foi. Madeleine va aimer le Christ à la folie. Elle ne connait rien de la vie. Les soeurs vont partir sur l'ile de Wight. Madeleine sera violée par un jeune jardinier, mais il ressemble à un ange et elle pense à une apparition. Elle va être enceinte mais ne le sait pas et accouchera d'un garçon Jean, sauvé par une fermière. Madeleine vivra pour lui, elle pense qu'il est le sauveur. Elle est toujours proche de la folie et a des crises. Les soeurs retournent en France et vont la faire interner. Elle partira dans un hôpital psychiatrique près d'Albi où un psychiatre très à l'écoute va la prendre en charge. Madeleine va se révéler dans la peinture et le dessin.
Camille quant à elle progresse dans ses recherches et suit le parcours de Madeleine. Elle fait des retraites dans les abbayes dans lesquelles est passée Madeleine et bien qu'agnostique, se sent attirée par la quiétude de ces endroits. On apprend qu'elle est suivi par un psychiatre elle aussi et qu'elle a déjà été internée.
Où sa quête va-t'elle la mener? Son histoire familiale pourrait l'aider à se construire et s'apaiser qui sait.

SECRET
Camille vit dans un environnement rangé, parfaitement ordonné et découpé virtuellement en carré, où chaque partie correspond à une activité bien précisé. L'ordre et le positionnement de chaque objet chez elle, est la condition nécessaire pour pouvoir travailler et réfléchir, et se sentir protéger des agressions extérieures.
Jusqu'au jour où elle découvre un carton appartenant à son défunt père, dépassant d'un de ses carrés imaginaires. A l'intérieur, trois photos. Suit alors, la rencontre avec la petite fille des photos, lui ressemblant tellement qu'elle en est stupéfaite. Au dos, l'année 1893 et le prénom de Madeleine sont notés.
Aux prises avec une nouvelle angoisse, elle élabore alors des théories.

Poussée par l'envie d'aller plus loin, elle s'interroge. Pourquoi a-t-elle peur de mettre en lumière un secret pressenti?
Dans une fulgurance, elle élabore une stratégie pour rechercher cette autre, son double.

Au début du XX ème siècle, Madeleine est confiée par sa mère à une congrégation religieuse pour recevoir une éducation. A neuf ans, Madeleine rejoint l'alumnat d'une abbaye.

Camille part en quête de vérité sur cette tante née à la fin du XIX ème siècle, et sur ses origines. Elle cherche à comprendre ce qu'on lui a tu, les raisons qui ont poussé Madeleine à cette désappropriation de soi, et enfin décrypter l'histoire de sa famille.
En partant en retraite au sein de la communauté des moniales, quel sombre secret va-t-elle découvrir? Quelle histoire vieille de plus d'un demi-siècle va-t-elle déterrer ?

Entre passé et présent, ce roman aborde sans pudeur la condition bénédictine, le reniement de soi et les avancées remarquables de la psychiatrie au XXeme siècle.

Un récit qui retrace la vie d'un destin brisé dont les sombres secrets ne cherchent qu'à éclater au grand jour.

Il suffit d'une photographie jaunie par le temps pour faire basculer la vie de Camille. Une recherche à travers les âges pour comprendre qui est Madeleine.

Un peu perdue, vite prise dans l'histoire. J'ai bloqué ma respiration pour entreprendre les recherches aux côtés de Camille. Les mots sont posés. La folie est présente. Les troubles psychologiques sont mis en avant. C'est fort.

Vertige, trouble et questionnement sont au coeur de cette histoire. Entre la folie et la religion, il n'y a qu'un pas. Ces deux femmes au destin croisé sont uniques et fortes. Elles doivent le découvrir pour briller dans la lumière.

Un roman avec une représentation de l'église qui me laisse un peu de glace, n'étant pas croyante. Un roman, toutefois, puissant sur la transmission transgénérationnelle.