Woodman est un ange du mal-être, bien sûr, mais ironique, non destructeur (c'est elle qui se détruira). Elle ne profère pas, ne vocifère pas, ne joue pas à l'oracle ou à la sibylle, pas d'ostentation ni de mégalomanie, pas de religiosité, aucune exhibition de douleur ou de souffrance mimées, il ne s'agit pas d'intimider l'autre en haussant la voix, ce serait vulgaire, en répétant que tout n'est que folie, passion, mort, horreur. Autrement dit, pas de culpabilité (on n'est pas chez Duras). Elle reste constamment enjouée, légère. Elle se tapit dans les intervalles, elle ne prend pas son aventure au sérieux, même si (photo terrible) elle peut se représenter bouche ouverte, dégorgeant des bulles comme des fils. Une tombe ? Elle passe à travers. [...] Elle est dure, mais élégante ; cruelle, mais sans insister.
Dialogue autour de l'oeuvre de Philippe Sollers (1936-2023).
Pour lire des extraits et se procurer l'essai SOLLERS EN SPIRALE : https://laggg2020.wordpress.com/sollers-en-spirale/
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