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Onzième roman, livre dix-huit » est tout simplement le onzième roman, et le dix-huitième livre de
Dag Solstad, publié en 1992, et préfacé dans son édition française par
Haruki Murakami. le héros, Bjorn Hansen, collectionne les espoirs déçus et se replie sur lui-même; à l'heure où la question de la ‘fin' ( de la planète, de la ‘civilisation') devient récurrente, certains auront peut-être la tentation, comme lui, de se mettre en marge du monde, et, comme les enfants de dire ‘Pouce ! Je ne joue plus!'
Bjorn Hansen a quitté sa femme et son fils de deux ans pour venir vivre avec sa maîtresse, Turid Lammers, dans la petite ville de Kongsberg, à 70 kilomètres d'Oslo. Il est devenu percepteur, et fait partie avec Turid de l'Association théâtrale locale. Tous deux font ainsi des apparitions sur scène, lors des spectacles annuels de la compagnie. Lassé des vaudevilles et des opérettes, Bjorn Hansen propose de choisir pour changer une pièce d'Erik
Ibsen,
le Canard Sauvage.
Il faut peut-être considérer ce roman comme une fable sur le sens de la vie. Bjorn Hansen en est le personnage central, et le lecteur reste au plus près de son intériorité, comme placé au coeur de ses réflexions, pendant tout le récit. Ceci explique probablement les répétitions, comme si les pensées venaient tourner et résonner dans son esprit, avec des questions récurrentes, sans réponse. Or Bjorn Hansen ne reste pas inactif, il ne subit pas son sort et prend des décisions lourdes de conséquences, entre deux périodes d'une latence qui peut durer plusieurs années. On pourrait dire que son existence plutôt monotone est traversée de quelques crises d'existentialisme : il lit d'ailleurs Kierkegaard, ‘Du concept d'angoisse'…tout un programme! A l'opposé de Turid, qui ne vit que pour l'ici et maintenant, Bjorn Hansen forme des projets – fussent-ils absurdes – et va au bout de ses expériences.
Pour ma part, j'ai été lassée par le style narratif, le rythme lent et le manque de fantaisie de cette histoire; il est difficile d'entrer en empathie avec les personnages, car on est littéralement enfermé dans l'univers d'un homme qui semble n'éprouver que peu de sentiments, et ne les exprime quasiment pas. Et j'ai trouvé cette vision de l'existence, vécue comme une suite de déchéances et de déceptions, particulièrement pessimiste et pour tout dire, assez déprimante ! Pour la suite, cliquez sur le lien !
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