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EAN : 9782882505279
240 pages
Noir sur blanc (30/08/2018)
2.84/5   19 notes
Résumé :
Bjørn Hansen vient d’avoir cinquante ans et est affligé de constater que c’est le hasard qui a conduit sa vie. Dix-huit ans plus tôt, il a délaissé sa femme et son fils de deux ans pour sa maîtresse, persuadé de donner un nouveau sens à son existence. Mais le temps a passé, les désillusions se sont enchaînées, et il se met en danger en planifiant une suite périlleuse à sa vie.

Texte magistral sur la crise existentielle, Onzième roman, livre dix-huit d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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La sobriété de la couverture, qui met bien en valeur le titre énigmatique, est la première raison du choix de cette lecture. L'énigme est rapidement levée car annoncée en préface. Il ne s'agit pas d'un grimoire aux entrées chiffrées , ni d'un texte biblique, mais du onzième roman de l'auteur sur les dix-huit livres qu'il a écrit.
Autre particularité, Haruki Murakami a succombé au charme de ce récit, au point d'en assurer la traduction en japonais (en partant de la version anglaise). Il y signe une préface élogieuse.
Enfin, si Notabilia nous donne la chance de le découvrir en 2018, ce roman est paru en Norvège en 1992!

Et c'est une prose très étonnante. le personnage principal est un quinquagénaire, qui vit seul, assurant sa subsistance grâce à son métier de percepteur à Konsberg. L'auteur nous propose trois épisodes important de ravie, son union avec celle qui fut un temps sa maitresse et pour qui il abandonna femme et enfant, l'arrivée de son fils, pas vu depuis ses quatorze ans, et qui commence ses études supérieures, et enfin un curieux challenge, orchestré avec la complicité d'un médecin pas net.

L'écriture est originale. On a l'impression d'avoir affaire à un monologue intérieur, comme on peut en être la victime lorsqu'on n'est particulièrement anxieux, de ces ratiocinations qui vous ruinent une nuit de sommeil, avec une logique et un raisonnement en boucle, qui en général ne survivent pas aux petites heures du matin. Cela confine à la logorrhée , mais ce qui pourrait être lassant se transforme en une musique et l'on est entrainé dans une ritournelle de pensée , sans pouvoir en sortir. C'est très étrange, et pas désagréable.

Quant au parcours de ce personnage remarquable par sa banalité, il semble orchestré par une sorte de nécessité métaphysique d'autant plus puissante qu'elle échappe à tout raisonnement. Comme une souris parasitée par un toxoplasmose et qui se livre avec entrain au chat qui la dévorera.

Le talent est indéniable, et le charme opère.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Onzième roman, livre dix-huit Dag Solstad Noir sur Blanc , 30 août 2018.
« Quoi qu'il en soit, j'espère que vous saurez apprécier les rebondissements atypiques de ce récit en tous points mystérieux, de ce livre que l'on referme bouche bée. » Ces quelques lignes de la main de Haruki Murakami auteur de la préface et traducteur de ce roman en japonais traduisent vraiment bien mon état d'esprit une fois ce roman refermé. Je suis effectivement restée bouche bée , à la fois suffoquée par la chute de cette histoire hors normes et hors du temps, et surtout conquise par la plume de Dag Solstad.
Un homme, la cinquantaine, attend à la gare l'arrivée de son fils qu'il n'a pas vu depuis de nombreuses années. Cet homme Bjorn Hansen est le percepteur principal de Kongsberg petite localité norvégienne réputée pour ses mines d'argent et pour son école d'optique. Cet homme est arrivé à l'âge des bilans, bilan de sa vie sentimentale ou professionnelle. Avec une logique implacable il dissèque ses faits et gestes ....
D'aucuns pourront trouver le rythme de ce roman fort lent mais il se prête me semble t'il fort bien à l'introspection et Dieu sait si Bjorn Hansen aime décortiquer ses actes et ceux de son entourage en essayant d'en comprendre les motivations et la finalité. Ces personnages qui semblent évoluer les uns à côté des autres sans vraiment se comprendre n'attirent guère l'empathie mais cela n'empêche pas de s'intéresser à leur destinée .
Dag Solstad est un auteur éminemment reconnu en Norvège couronné entre autres à trois reprises par le Prix de la Critique norvégienne. Ce roman , son onzième , est aussi son dix-septième livre, d'où son titre, est paru en 1992 , traduit en anglais en 2001 et enfin en français en 2018 ... notez l'admirable traduction du norvégien de Jean-Baptiste Coursaud.
Un immense merci aux éditions Noir sur Blanc via NetGalley pour ce partage #OnzièmeRomanLivreDix-huit #NetGalleyFrance
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Une préface alléchante écrite par Haruki Murakami, excusez du peu, un titre intrigant et un auteur que je ne connais pas, voilà de quoi éveiller ma curiosité.

Un matin à la fin du mois d'août, Bjørn attend à la gare de Kongsberg son fils. Il a cinquante ans, et depuis quatre ans il a quitté sa maitresse Turid, la femme pour laquelle à l'époque, il a quitté sa femme et son enfant et il s'est installé à Kongsberg comme percepteur pour la suivre. Mais pas plus que sa maitresse, son fils n'est capable de remplir sa vie. L'existence n'a jamais répondu à ses questions, il mourra en silence et cela l'effraie. Il refuse de se résigner, il conçoit donc un plan avec l'aide d'un ami médecin afin de changer à jamais le cours de son existence.

Dès les premières pages, l'absence de chapitres et de paragraphes vraiment délimités et une action inexistante, je sais que ma lecture va être difficile. J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire dont le thème est la difficulté pour un homme à remplir sa vie. il m'a fallu également quelques pages pour m'habituer au style de l'auteur. J'ai donc eu beaucoup de difficultés à lire ce livre qui m'a vraiment dérouté. Il n'y a pas vraiment d'histoire, le roman est une suite d'interrogations d'un homme qui voit le temps passer et qui demeure dans l'ennui. Un homme qui s'interroge sur le sens de la vie en général et sur la sienne en particulier, il s'interroge sans fin sur sa relation avec sa maîtresse, la solitude de son fils, les conséquences de son plan insensé.

« L'insupportable conception, la conviction d'avoir passé sa vie entière à être en quête de quelque chose qui se pulvérisait devant lui en raison du caractère décidément impitoyable de la nature. »

Beaucoup de longueurs, de répétions, certains mots comme trompetant, ou pontifiant reviennent sans cesse , est-ce dû à la traduction, mais cela donne une impression de lourdeur. Un livre dont se dégage une tristesse infinie, un profond désespoir. Une exploration de l'âme soporifique, les sentiments sont froids, les rapports glacials, tout cela manque de chaleur humaine. Une analyse des relations entre un homme et une femme dont le charme s'est étiolé, elle continue de faire semblant de croire le contraire et en devient pathétique et entre un homme vieillissant et son fils qui est persuadé de la supériorité de son époque. Un ouvrage original, mais étrange, si vous aimez les univers kafkaïens, laissez-vous tenter.
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« Onzième roman, livre dix-huit » est tout simplement le onzième roman, et le dix-huitième livre de Dag Solstad, publié en 1992, et préfacé dans son édition française par Haruki Murakami. le héros, Bjorn Hansen, collectionne les espoirs déçus et se replie sur lui-même; à l'heure où la question de la ‘fin' ( de la planète, de la ‘civilisation') devient récurrente, certains auront peut-être la tentation, comme lui, de se mettre en marge du monde, et, comme les enfants de dire ‘Pouce ! Je ne joue plus!'
Bjorn Hansen a quitté sa femme et son fils de deux ans pour venir vivre avec sa maîtresse, Turid Lammers, dans la petite ville de Kongsberg, à 70 kilomètres d'Oslo. Il est devenu percepteur, et fait partie avec Turid de l'Association théâtrale locale. Tous deux font ainsi des apparitions sur scène, lors des spectacles annuels de la compagnie. Lassé des vaudevilles et des opérettes, Bjorn Hansen propose de choisir pour changer une pièce d'Erik Ibsen, le Canard Sauvage.
Il faut peut-être considérer ce roman comme une fable sur le sens de la vie. Bjorn Hansen en est le personnage central, et le lecteur reste au plus près de son intériorité, comme placé au coeur de ses réflexions, pendant tout le récit. Ceci explique probablement les répétitions, comme si les pensées venaient tourner et résonner dans son esprit, avec des questions récurrentes, sans réponse. Or Bjorn Hansen ne reste pas inactif, il ne subit pas son sort et prend des décisions lourdes de conséquences, entre deux périodes d'une latence qui peut durer plusieurs années. On pourrait dire que son existence plutôt monotone est traversée de quelques crises d'existentialisme : il lit d'ailleurs Kierkegaard, ‘Du concept d'angoisse'…tout un programme! A l'opposé de Turid, qui ne vit que pour l'ici et maintenant, Bjorn Hansen forme des projets – fussent-ils absurdes – et va au bout de ses expériences.
Pour ma part, j'ai été lassée par le style narratif, le rythme lent et le manque de fantaisie de cette histoire; il est difficile d'entrer en empathie avec les personnages, car on est littéralement enfermé dans l'univers d'un homme qui semble n'éprouver que peu de sentiments, et ne les exprime quasiment pas. Et j'ai trouvé cette vision de l'existence, vécue comme une suite de déchéances et de déceptions, particulièrement pessimiste et pour tout dire, assez déprimante ! Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2C0HN1s
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Un livre qui me plaisait par sa couverture, son titre intriguant et surtout en raison de l'auteur de la préface très élogieuse, Haruki MURAKAMI.
Dans un premier temps, j'ai trouvé le texte addictif car remarquablement bien écrit en dépit de l'absence de dialogue et d'un texte aux phrases très longues.
Au-delà de la crise existentielle dans laquelle se perd le personnage principal, la lectrice optimiste que je suis, espérait au fil des pages, une lumière, une issue, une décision radicale. En effet, la cinquantaine ne sied guère à Bjam Lansen, le personnage principal bercé par les désillusions personnelles et professionnelles.
Aucun optimisme, pas d'humour – ou alors très caustique, une suite interminable de constats plus amers les uns que les autres.
Au final, j'ai terminé déconcertée, voire agacée par le personnage nombriliste et peu attachant.
Une lecture teintée d'ennui et de tristesse qui n'aura pas réussi à me convaincre, dommage.
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critiques presse (3)
LeMonde
27 décembre 2018
Un homme s’essaye à l’amour, à la paternité puis à l’impotence. Librement ? Deuxième livre traduit d’un écrivain norvégien d’envergure.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
29 novembre 2018
C'est juste parfaitement beau. Chez Solstad, le « goût » acide du texte se mêle à des saveurs enfantines, l'envie d'innocence n'a pas disparu sous l'étrangeté pénétrante jusqu'au morbide, le tout rendant sa lecture singulière et mémorable.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
29 octobre 2018
Explorateur d'une existence éminemment banale, Solstad sculpte sa forme romanesque de l'intérieur, lui faisant épouser des lignes cérébrales sombres et brillantes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
En réalité, il manifestait un intérêt marqué pour l'art et la littérature, la philosophie et le sens de la vie; néanmoins il choisit d'étudier l'économie... Pour lui, l'art et la littérature n'étaient pas des études mais des centres d'intérêt que l'on pouvaient cultiver pendant son temps libre, ce n'étaient pas des tremplins pour obtenir un emploi.
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L'insupportable conception, la conviction d'avoir passé sa vie entière à être en quête de quelque chose qui se pulvérisait devant lui en raison du caractère décidément impitoyable de la nature.
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Il pouvait bel et bien prononcer le mot libérateur, et dès lors la malédiction qui s’était interposée entre eux cesserait. Mais si tel était le cas, cela ne servirait malgré tout à rien. Il était tout à fait probable qu’il en fût tout autrement. Car il ne pouvait accorder cette reconnaissance à Peter. C’était aussi simple et effrayant que ça. Peter aurait beau parler et ne pas en finir de parler, continuer de lui faire la leçon, avec sa voix beaucoup trop forte et pontifiante, ça ne changerait strictement rien. Mon pauvre fils orphelin de père, pensa-t-il.
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Voilà où il se trouvait. Ici, à Kongsberg. À côté de Turid Lammers. Il avait tout quitté parce qu’il redoutait de regretter pour le restant de ses jours s’il ne suivait pas la séduction qui ressortait du corps et du visage de Turid Lammers. Or ce corps et ce visage ne montraient dorénavant rien d’autre que les réminiscences de ce qui était perdu à jamais, et tout cela avait une part d’insupportable. Bjørn Hansen l’avait deviné depuis longtemps.
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Bjørn Hansen avait désormais un fils à demeure chez lui. Le fils s’était installé dans son appartement. Il y avait déballé et rangé ses effets personnels. Il était sorti voir cette École d’ingénieurs qui deviendrait son billet d’entrée pour les obligations nécessaires de la vie adulte, elle-même le socle autour duquel se construit ensuite ce que nous appelons tout simplement la vie.
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