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EAN : 9782072927157
400 pages
Gallimard (17/03/2022)
3.68/5   62 notes
Résumé :
Complot pharmaceutique et dépression

Deux voisins se croisent dans la cage d'escalier. Leurs épaules se frôlent. L'un en prend ombrage et interpelle l'autre. Qui devient fou de colère et le tue. Un avocat-stagiaire est chargé de chercher des éléments pour nourrir sa défense.
C'est l'été. Une femme est retrouvée morte dans la montagne. Elle porte une tenue d'hiver de randonnée. Un inspecteur est chargé de l'enquête. Il découvre que cette femme a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 62 notes
Sol Lisa, une jeune femme solitaire et dépressive est retrouvée morte sur le mont Paldal. Jeon Hak-soo et Ra Sang-pyo se croisent dans l'escalier de leur immeuble, s'ensuit une dispute futile où l'un tue l'autre. Deux affaires traitées par le commandant Lee Pyeong-so qui ne tarde pas à leur trouver un point commun : Ban Tak-shin, un organisateur de stages de désintoxication aux anti dépresseurs.

L'homme pousse les participants dépressifs à abandonner leur traitement sous prétexte qu'il est dangereux et prescrit par des médecins, prompts à médicaliser la moindre baisse de moral, téléguidés selon lui par les laboratoires. Une manipulation mondiale qui toucherait aussi la Corée, même si les malades y sont insuffisamment traités alors que la maladie y est prégnante et dévastatrice. Car au pays du matin calme, anti dépresseurs ou pas, compétitivité ou pas, théoriciens du complot ou pas, on se suicide plus qu'ailleurs.

Après une adaptation aux noms coréens un tantinet laborieuse, j'ai beaucoup apprécié ce polar instructif et sans temps morts. Son ambiance sombre, un peu glauque et vaguement déprimante colle parfaitement à la théorie complotiste et à une instrumentalisation perverse autour de la dépression. Une terrible maladie de l'âme susceptible de nous toucher tous un jour. Qui plus est, un mal difficile à guérir qui faisait dire à Winston Churchill, grand dépressif devant l'éternel : « Mon chien noir me suit partout. Impossible de le chasser ni de le faire disparaître, on ne peut qu'essayer de le tenir en laisse. »

Merci à Babelio et aux Éditions Matin Calme.

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions du Matin Calme de m'avoir offert cet ouvrage dans le cadre de la Masse Critique d'octobre 2020.
J'ai bien aimé ce polar coréen de l 'ecrivaine Song Si-Woo. Pour ma part, c'était une première de lire de la littérature coréenne.
C'est un roman que je qualifierai de policier car il y a eu des morts mais je le qualifierai également de roman médical car très documentés sur le thème de la dépression et des antidépresseurs.
Le récit : deux voisins se croisent dans l'escalier de leur immeuble. L'un est sûr de lui, arrogant et bien bâti. L'autre est soumis et souffre de dépression. Leurs épaules se touchent, le ton monte et le second tue le premier. Il est arrêté et un jeune avocat stagiaire est chargé de lui trouver des circonstances atténuantes.
Deux mois plus tard, une jeune femme est retrouvée morte en décomposition au milieu de nulle part. Elle portait une tenue de randonnée pour l'hiver et on comprend que cela faisait un bon moment qu'elle se trouvait là car le mois où on l'a trouvée est caniculaire.
Est-ce que ces deux affaires sont liées ?
Ce roman nous emmène dans cette société Coréenne du Sud où les personnes dépressives sont soignées à la va vite. Très documenté, ce livre nous explique les méandres de la dépression, les effets des antidépresseurs, les associations qui combattent ces médicaments. A certains moments, on ne se croit plus dans un polar mais dans un documentaire sur cette maladie mais il reste en fond l'intrigue policière. Chaque chapitre est consacré à un personnage en particulier, son passé et son âme plus ou moins mauvaise.
Ce qui m'a plu : Un polar où la manipulation, le pouvoir des laboratoires pharmaceutiques, la dépression et ses traitements sont bien représentés et documentés.
Ce qui m'a moins plu : J'ai eu un peu de mal à identifier les personnages avec leurs noms et prénoms coréens mais j'ai trouvé une astuce : en regardant à la fin du bouquin le regroupement des 24 chapitres avec leur nom et leur fonction, on s'y retrouve mieux.
Je vous conseille cette lecture atypique.
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Une bousculade dans un escalier qui se transforme en altercation puis en chute mortelle ; un cadavre de jeune fille découvert enseveli dans un bois : aucun rapport a priori. Jusqu'à ce que l'on découvre que Jeon Hak-soo, le bousculeur, et Sol Lisa la morte, souffraient tous deux de dépression chronique et semblaient avoir rejoints un mystérieux groupuscule complotiste promettant la guérison sans médicament.

Dans un montage assez classique de deux histoires indépendantes qui finissent par se rejoindre, le jour du chien noir de Song Si-woo – traduit par Lee Hyonhee et Isabelle Ribadeau Dumas – fait parfaitement le job ! Dans les pas de Park Shim, jeune stagiaire avocat comme dans ceux de Lee Pyeong-so, commandant de police, l'enquête est rythmée, crédible et rapidement addictive, ce qui est déjà beaucoup.

Pageturner efficace donc, le livre se double d'une intéressante réflexion sur l'essor grandissant des pathologies psychiques de notre siècle, ces chiens noirs qui s'éloignent parfois mais ne quittent jamais vraiment ceux qui les ont adoptés malgré eux : états dépressifs, troubles du comportement, bipolarité…

Dépendance médicamenteuse, poids des lobbys pharmaceutiques, possibilité de se soigner sainement, guérisons apparentes et culpabilisations suicidaires : autant de thèmes qui sont tout aussi présents dans nos sociétés occidentales, mais qui pèsent probablement davantage en Corée où le « paraître » et l'image renvoyée semblent toujours primer sur le bien-être.

Une nouvelle bonne surprise donc parmi les polars coréens de Matin Calme dans lesquels je pioche avec plaisir depuis un peu plus d'un an et qui apportent un vent de nouveauté dans un univers trop souvent convenu.
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Je remercie tout d'abord très sincèrement Babélio Masse-Critique et les éditions du Matin Calme pour m'avoir permis de lire et de proposer une critique de « le jour du chien jaune ». J'ai de plus apprécié de recevoir avec le roman une belle brochure des romans disponibles aux éditions Matin Calme.
Premier constat : le produit est de qualité, avec une très belle couverture et un soin évident apporté à cette édition… c'est important pour un premier plaisir visuel avant de découvrir le contenu.
Dans les généralités concernant ce roman, j'ai également apprécié la petite phrase résumant à chaque nous nouveau chapitre le thème de celui-ci et parfois le personnage dont il sera sujet, cela replace tout simplement le contexte et m'a un peu aidé dans la lecture.
Car bien sûr comme pour toute découverte (c'est mon premier thriller Coréen), il faut s'habituer au style et s'approprier les codes, et j'avoue humblement avoir eu un peu de mal au début à retenir les noms des protagonistes et ce petit mémo m'a été utile. Ceci dit, avec un peu d'application pour ne pas me perdre dans les noms, je n'ai eu aucun souci à suivre cette histoire et c'est très appréciable pour une collection qui s'ouvre à des lecteurs d'autres cultures (j'ai lu par ailleurs certains polars nordiques où j'ai perdu pied tant les noms étaient complexes et les personnages nombreux pour nous autres français... enfin pour moi surtout !).
J'ai eu l'opportunité d'aller deux fois en Corée du sud et donc de lire des livres sur l'histoire du pays et sur sa culture. J'ai aussi découvert le cinéma Corée (un peu tonique et violent selon moi), mais je ne connaissais pas le roman thriller Coréen. C'est donc avec une grande curiosité que j'ai entamé ce roman et je n'ai pas été déçu.
Déjà très agréablement surpris de découvrir un univers qui n'est pas glauque et où la violence n'est pas omniprésente.
J'ai trouvé aussi très intéressant qu'à travers cette histoire de maladie mentale, dépression, médicaments et traitements associés, l'auteure fasse un lien étroit avec la culture et les moeurs de son pays. C'est une très bonne façon pour nous lecteur de découvrir une facette de ce pays si différent du nôtre (pays que je trouve d'ailleurs pour ma part fascinant). Une société qui a ses forces et ses faiblesses, comme toutes les sociétés, et pour laquelle il est intéressant je trouve de comprendre comment les êtres humains que nous sommes ont pu suivre des chemins si différents. Ce roman nous donne un éclairage à travers un sujet choisi pour écrire cette fiction et c'est un intérêt supplémentaire.
Je me le représente comme une petite touche d'un tableau impressionniste qui donnerait au final une vue d'une société.
Les prologues 1 et 2 par exemple nous montrent d'entrée de jeu le poids du rang social… il y a au cours du roman des passages sur le harcèlement à l'école… les préjugés homophobes, il y a aussi beaucoup de description avec un jugement sur la beauté (ou non) de la personne, etc… qui donnent déjà une idée de la Corée, qui nous permet aussi de comparer nos deux pays, chacun ayant des choses dont il peut-être plus ou moins fier.
Pour les autres points forts du roman ; le style est clair et efficace pour un thriller, l'histoire cohérente, les personnages sonnent justes… le tout donnant un très bon moment de lecture !
On découvre dans ce roman plusieurs affaires liées à la dépression et à la médicamentation autour de cette maladie. L'originalité est d'avoir d'un côté un stagiaire avocat qui creuse le sujet pour défendre un client de son oncle, et de l'autre la police qui enquête sur le corps de Sol Lisa retrouvé en forêt près de Séoul. J'ai apprécié les deux approches et la façon dont les histoires ne vont finalement en faire qu'une.
Je participe d'ailleurs au prix du roman Cezam 2021 et parmi la sélection il y a Sang Chaud des mêmes éditions Matin Calme. Je finis de lire actuellement Tuer le fils de Benoît Severac (sélection du prix du roman Cezam 2021 également) et Sang chaud sera ma prochaine lecture. Histoire de confirmer je l'espère la très bonne impression que m'a laissée « le jour du chien noir ».
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Je commencerai cette critique par remercier très chaleureusement Babelio et les éditions Folio pour leur confiance dans ce partenariat Masse Critique.

C'est le troisième roman policier coréen que je lui, et je pense que cette lecture marque définitivement le fait que c'est un genre que je vais ajouter à mes favoris !

La particularité de ce roman policier est qu'il est très ambitieux, ce n'est pas une lecture légère qu'on peut lire rapidement pour se détendre. La romancière est juriste et on sent bien la rigueur de la femme de loi dans la narration. Et cet aspect n'a fait qu'affuter mon intérêt pour ce roman et cette enquête !

Le sujet m'intéresse particulièrement car il fait écho à notre actualité, à savoir la "corruption" des industries pharmaceutiques qui sont devenues des entreprises comme les autres, plus préoccupées par le profit que la santé des patients. Et s'il faut pour cela créé des consommateurs plutôt que guérir des malades : qu'il en soit ainsi !
Sauf, que...dans une société où la pression et la compétitivité ont une si grande place, du simple traitement à l'overdose ou au meurtre, le chemin peut-être bien plus court qu'on ne le croit.

On commence sur les chapeaux de roues avec un personnage qui pète les plombs comme les Coréens en ont le secret, puis on retrouve une jeune fille misanthrope morte chez elle. Une seule chose les lie : tous deux souffraient de dépression et prenaient un traitement pour faire face aux symptômes.

Difficile d'en dire davantage sans divulger des éléments essentiels. Tout ce que je peux dire c'est que du début à la fin cette enquête a été menée avec brio et que j'ai énormément appris sur le sujet des industries et des conflits d'intérêts autant que sur des aspects moins "jolis" de la société coréenne.
Bref, j'ai adoré.
Il ne me reste plus qu'à guetter avidement la traduction des autres romans de l'auteure !
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Il sortit son téléphone de sa poche pour regarder l'heure. Déjà 2 heures..."Aujourd'hui encore, j'ai raté le moment d'appeler ma femme et mon fils, se dit-il. Ça fait combien de temps que nous ne sommes plus en contact ?" Il écrasa sa canette vide, en prit une autre. Dire qu'on est occupé et qu'on a pas le temps d'appeler n'est pas une excuse...Mais il n'avait pas envie de faire le premier pas, il voulait que ce soit sa femme. Il savait bien qu'il n'avait rien à dire quand il les appelait, que ni sa femme ni son fils n'attendaient son coup de fil. Bref, il n'était pour eux qu'un porte-monnaie. Tous les trois en étaient conscients.
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La vie n'a rien à voir avec ce que tu as appris au lycée. La mort n'est pas si mauvaise pour celui qui veut mourir. Non, d'ailleurs, elle ne peut même pas être un événement : un mort ne peut faire part de sa mort à personne. La mort est un terme inventé par les vivants. Ce n'est pas la mort dont il faut avoir peur, c'est la souffrance.
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Cela fait trois ans que nous sommes mariés et je ne l'ai jamais vu en colère. Il ne s'est jamais disputé avec personne, et personne ne m'a jamais dit s'être disputer avec lui.
Un homme aussi calme qu'une plante.
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Selon l’OMS, trois cent cinquante millions de personnes dans le monde souffriraient de dépression. D’ici 2030, la dépression devancera les pathologies cardiaques et deviendra la première source de dépenses de l’assurance maladie.
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Cela faisait rire Lee Pyeong-so. Qu’on puisse se rencontrer sur un site de suicide et devenir amis ! Quel monde ! Toute une vie de policier ne suffirait pas à en faire le tour.
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