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EAN : 9782749118017
276 pages
Le Cherche midi (08/10/2010)
3.94/5   17 notes
Résumé :
Abus de pouvoir, corruption, trafic de statistiques, racisme, sexisme et homophobie, voici la face cachée de la police. Ce livre est aussi l'histoire d'une femme flic, entrée dans la grande maison par vocation, qui déchante progressivement. Elle croyait que la police nationale était au service des citoyens, mais elle découvre que l'institution bafoue les valeurs républicaines plus qu'elle ne les défend.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Sihem Souid est française, ses parents tunisiens. Après avoir travaillé dans la sécurité aéroportuaire, elle entre dans la police, par vocation. Au vu de son passé, elle est affecté à la police des frontières à Orly. Dans un premier temps, tout se passe bien : travail apprécié par les supérieurs, promotion, ... Un petit grincement de dent sur l'obsession du chiffre, où chaque année, il faut essayer de renvoyer un peu d'arrivants que l'année précédente pour montrer qu'on lutte encore mieux contre l'immigration. Quite à remballer les enfants qui n'ont pas encore leurs papiers, ou ceux qui les ont, mais qui ont une tête (ou une peau) louche. Une petite gêne aussi sur le racisme ambiant, et tout à fait décontracté, dans le service. Les agents vont «contrôler les bougnes» ou accueillir un «avion de nègres». Les remarques sur le vocabulaire employé sont mal reçues. Pas la peine de faire un foin pour si peu !

Arrivé là, on peut se dire que ces mésaventures sont inévitables, et qu'au vu du nombre de candidats et de postes, on retrouvera forcément des racistes à un moment ou un autre en place. Mais on se rend compte, au fil des pages, que si les supérieurs ne font aucune remarque, c'est parce qu'ils ont exactement les mêmes opinions : racisme, homophobie, sexisme sont monnaie courante dans le service. La corruption sévit également à tous les échellons, ce qui n'arrange rien. Alors évidemment il existe une police des polices, mais il faut pour qu'elle puisse agir que des gens se plaignent, et les volontaires ne sont pas nombreux. D'abord pour ne pas s'attirer d'ennui (si la personne visée reste en poste, les mutations ne se font pas attendre une fois le dossier clôs. On conseille d'ailleurs aux plaignants de «penser à leur carrière» avant de persister dans leurs accusations), soit pour récupérer une petite part du butin (primes, petit trafic sur lequel on ferme les yeux).

Le tableau dressé est sombre. Sans doute un peu trop d'ailleurs, je regrette que l'auteur n'ait pas parlé un peu plus des bonnes expériences qu'elle a connues pour donner une vue d'ensemble plus complète. Il serait abusif d'étendre ses mauvaises expériences à l'ensemble de la police. Entre "tous pourris" et "tous des héros", il y a de la marge. Il est vrai aussi que voir des discriminations venant de gens sensés faire respecter l'égalité entre tous les citoyens donne un sentiment d'injustice exacerbé.
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Edifiant... tout et n'importe quoi pour faire du chiffre, de la discrimination , de l'homophobie, du harcèlement . Mais comme elle le précise à de très nombreuses reprises, bien évidemment la police n'est pas composée que de cette vermine (mais ça c'est mon mot ) mais c'est sur ils font tâche et pourrissent la vie de pas mal de personnes en interne comme en externe. Edifiant !
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Ce qui étonne le plus c'est la réaction à laquelle se heurte la jeune policière suite à sa plainte. Connue des services pour avoir parlé et dénoncé certains abus aux journalistes, on l'accuse de donner dans le sensationnel et on estime que, après tout, elle n'a qu'à régler tous ses problèmes en faisant appel à la presse... Edifiant !

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Comment ne pas s'incliner devant cette femme qui brise l'omerta! Une écriture sans chichi qui va droit au but sans tabou. On est forcément touché par ce récit de policière, de professionnelle mais surtout de femme maghrébine!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Chacun de ces mots [bougnoules, nègres, bamboulas,...] me blesse, me transperce. Je regarde ceux qui les utilisent : il y a les racistes convaincus, forts en gueule et militants, bouffis d'une haine recuite, atavique et viscérale. Ceux-là, je les connais : ils m'évitent autant que faire se peut. Il y a les racistes de circonstance. Le groupe est raciste, ils le sont aussi, sans se poser de questions. Et puis, il y a les autres, qui parlent des «bougnoules» naturellement, mais qui seraient bien étonnés si je leur disais qu'ils sont racistes. Ils le sont sans le savoir. C'est grave. Je ne veux pas généraliser. J'espère simplement que ce racisme inconscient, accepté et impuni ne trahit pas les sentiments profonds de notre société. Je m'interroge pourtant. Et j'ai peur de la réponse. Car lorsqu'en septembre 2009, même si, selon lui, il plaisantait, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, dit, à propos des maghrébins, que «Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes», est-ce qu'il dit quelque chose de très différent que le «Encore des bougnoules !» d'un simple flic de la PAF ? Si un ministre de la République dit ça publiquement, comment exiger qu'à l'échelon le plus bas de son ministère on pense ou on dise le contraire ?
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Vous n'avez pas choisi le bon camp et vous devriez réfléchir. Croyez-moi : un bon fonctionnaire va loin en appliquant la sagesse des trois singes. Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien. Vous êtes un bon élément. Et même un excellent policier. Vous n'allez tout de même pas tout gâcher ?
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