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EAN : 9782329214474
118 pages
Hachette Livre BNF (01/10/2018)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Les mille et un romans. t. 13, Le château de Walstein / par Frédéric SouliéDate de l'édition originale : 1846Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée... >Voir plus
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Un château et une forge se font face au sein d'une vallée égarée quelque part dans les Vosges et non loin du Rhin.
Ce microcosme n'échappe pas à la division classique de l'époque : une famille noble et propriétaire du château, terrain et forêt tout autour d'une part, et une famille bourgeoise tenant la forge de l'autre.
Chaque père dans ces deux familles à des aspirations à davantage de prospérité mais par des moyens différents :
L'un, Monsieur Kaufmann, ne pense qu'à accroître la productivité de sa forge, et s'accapare toutes les idées ingénieuses de son neveu, Guillaume, sans la moindre reconnaissance de son mérite.
L'autre, le comte de Walstein, à les projets les plus fourbes et tortueux issus d'une promesse de donation farfelue du père de son épouse prédécédée. Les deux bénéficiaires de cette immense donation sont ses deux enfants : Charles et Clémence mais sous des réserves et conditions très précises notamment de mariage ou d'indignité. le comte est l'ultime et dernier bénéficiaire, dans le cas extraordinaire où ses deux enfants ne pourraient être gratifiés, et c'est très précisément ce qu'il recherche, au détriment total bien sûr de l'intérêt de ses enfants dont on se demande même s'il ne pourrait pas les tuer, si nécessité était.
L'indignité de Charles au sens large peut l'exclure de la donation : les quelques revendications politiques de jeunesse et bêtises romanesques sont d'heureux événements qui le discréditeront. Son cas se règle naturellement de lui-même sans l'intervention directe du père.
Le mariage avec un étranger exclue Clémence de la donation : le père tentera alors un mariage forcé avec un prince russe à l'aristocratie sévère et hautaine.
Jeune mais spirituelle, intelligente, vive et parfois même nerveuse, elle perçoit toute la malveillance de son père et ne se laissera pas manipuler aisément.
Son caractère la rapproche naturellement de Guillaume, tout aussi indépendant et ferme dans sa volonté. Un amour discret mais puissant va naître et dénouer les fils des complexes combinaisons du père.
Madame Kaufmann ajoute à ce cadre une jalousie démente à l'amour entre Clémence et Guillaume. Bornée par son idée fixe : un mariage entre sa fille et son neveu Guillaume, l'échec de son rêve brise le seul espoir qu'elle avait fondé dans sa vie ratée d'épouse résignée. Paraissant folle ou idiote, c'est pourtant elle qui, avec une clairvoyance redoutable, pressent avec justesse les balbutiements de leur amour, non sans une amère jalousie et une envie de sabotage.

L'intrigue est subtile et plus complexe encore dans le livre et les personnages le sont tout autant. Aucuns d'eux ne sont négligés, de la physionomie qui trahit parfois les paroles à une psychologie complexe pour au moins 5 personnages, le cadre est finement dessiné.
Je suis assez dubitatif cependant sur l'intérêt porté aux phrases longues par Frédéric Soulié, un exemple parmi d'autres : « Et cependant elle sentait qu'elle avait reçu du ciel une énergie, un dévouement, une volonté aussi puissantes que ceux de Clémence, et peut-être avait-elle usé mille fois plus de force dans la longue abnégation de sa vie que Mlle de Walstein dans cet instant de hardiesse qui l'avait montrée si belle et si grande aux yeux de son amant ; mais tous les combats de la vie de Mme Kaufmann s'étaient passés en elle-même, dans l'ombre de sa douleur, et l'unique effort de Clémence avait eu un éclat dont était ébloui celui qui en était l'objet »
En dehors du fait qu'il y ait 3 fois « et » dans cette phrase interminable, l'auteur me donne l'impression d'avoir envie d'exprimer plusieurs morceaux d'idées dans une phrase sans aller jusqu'au bout malgré sa longueur.
Toutes les phrases ne sont pas comme cet extrait confus, parfois au contraire la longueur est appréciable, notamment quand il s'agit d'analyser la mystérieuse personnalité de Mme Kaufmann :
« Une tenue calme, une grâce discrète, que sillonne rarement un sourire amer, une voix volontairement posée dans un diapason bas, qui parle avec un accent égal, une certaine indifférence de toutes opinions, qui laisse croire à une naïve indulgence de l'esprit, une modestie persévérante, un entier oubli d'elle-même, tout cela fait croire que dans ces tendres et douces créatures il ne peut y avoir que de paisibles émotions, de faciles transports ; mais il arrive une heure où la passion allumée en elles les exaspère. »

Quelques défauts mineurs sur l'intrigue également en ce que la fin est un peu trop expéditive, l'environnement de la forge, son industrie est évincé à la seconde moitié du livre et les passions amoureuses manquent de cette ardeur ou d'une étincelle de folie qui puissent nous affecter réellement.
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