Un bavard, un imbécile désireux de changer le cours du monde et des choses, est exécuté.
René Desmoiseaux, un jeune homme bouleversé a assisté à l'exécution.
Murmurant : "c'est un crime", une mystérieuse demoiselle est venue mettre la main dans la sienne ...
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La forêt des sept pies", dès son ouverture, est un roman intrigant.
Il s'articule autour d'un mystère, d'une affaire et d'un complot dont le lecteur entraperçoit le noeud sans jamais parvenir à le saisir vraiment.
De plus, le récit, très lent, s'encombre d'un fourmillement de détails, d'arrières-plans et de scènes qui ajoutent à la confusion.
Le drame s'invite, et la mort.
Le récit est fait d'événements qui n'ont pas l'air d'avoir le moindre rapport entre eux mais qui finissent par s'imbriquer dans l'épilogue.
Le tout est entrecoupé de rêves énigmatiques et de songes indéchiffrables, héritage conservé de l'attachement ancien de
Jacques Spitz au surréalisme.
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La forêt des sept pies" se situe dans un pays indéfini, peut-être imaginaire, mais qui se donne des airs de "vieille France".
Sa situation politique est tendue mais le lecteur n'en apprendra pas ici ni les tenants, ni les aboutissants.
Ce livre est un bel exercice de style d'écriture.
Le mot y est élégant, stylisé et teinté d'humour mais moins que dans certains autres ouvrages de
Jacques Spitz.
Celui-ci semble avoir sacrifié ici le fond à la forme.
Au fil de la lecture, le rythme ralentit, les personnages se multiplient au premier plan, le mystère s'épaissit et perd de son intensité, obscurci qu'il est d'un voile de mille détails.
L'ennui finit par être au rendez-vous, mais agrémenté par le sentiment d'être dans un beau livre, bien écrit.
Il ne faut pas lâcher le fil conducteur, et ne pas trop entrecouper sa lecture pour terminer ce qui se révèle être finalement une sorte de roman policier de genre, pour parvenir à un épilogue somme toute assez confus.
Le pays, les événements politiques, l'hôtel même qui est un des décors principaux du livre sont laissés dans un flou qui, je pense, est un effet voulu par Spitz.
L'effet est manqué.
Il aurait été certainement remarquable dans un récit plus développé et tendu, épuré de mille détails et plus inséré dans son intrigue.
D'autre part, "
la forêt des sept pies", est un livre paru, en 1946, à la libération, et qui peut-être contient un double-sens ou des sous-entendus liés à cette époque, mais qui sont devenus aujourd'hui inaudibles.
Ce qui rend finalement sa lecture morne et fastidieuse ...