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EAN : 9782908021936
Terre de brume (01/05/1997)
3.5/5   8 notes
Résumé :
“Au milieu du bois de pins dit Coilla Doraca, vivaient dernièrement deux Philosophes. Ils étaient plus sages que tout au monde sauf le saumon que renferme l’étang de Glyn Cagny.
“La Grise de Dun Gortin et la Maigre d’Inis Magrath leur posèrent les trois questions auxquelles personne n’avait jamais su répondre, et ils y répondirent. Dans leur rage d’avoir été devinées, la Grise et la Maigre épousèrent les deux philosophes afin de pouvoir les pincer lor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bonjour,
Je viens de terminer l'ouvrage. C'est remarquable. La présentation de l'éditeur est exacte et je comprends que René BARJAVEL ait regretté ne pas avoir été son auteur.

"L'un des livres les plus riches, les plus drôles, les plus chaleureux jamais écrits par les hommes. le chaudron d'or est une subtil mélange de fantastique à la mode irlandaise, de conte de fées et de réflexions poétiques sur la vie, le monde et ses rencontres."

Que dire de plus ?

D'abord saluer la traduction. Nombre d'oeuvres anglo-saxonnes actuellement éditées en France à grand tirage sont mal traduites, voire de mon point de vue sont illisibles. Ici, le texte français est particulièrement bien écrit. La traduction fait vraiment honneur à l'auteur.

Ensuite, outre des réflexions poétiques, et même en leur coeur, j'y ai discerné de vraies réflexions philosophiques. Réflexions philosophiques sur les vertus, sur la place et la valeur des sentiments, de la pensée, de l'intelligence, sur les rapports des hommes aux animaux qu'ils côtoient, sur la destinée des hommes, de l'innocence de l'enfance jusqu'à la déchéance des vieillards, en passant par la vie conjugale et ses déboires et les malheurs quotidiens des hommes.

Aussi il convient de souligner les références multiples à la bible et la mystique catholique.

Enfin, le texte mérite une analyse puisqu'il se compose de 6 livres distincts, avec chacun leur message et leur inspiration spécifiques.

Ainsi est-il question de deux philosophes de leurs deux épouses véritables sorcières, qui peu à peu, au contact de leurs maris et s'occupant de leurs enfants, finissent par devenir bonnes mères et bonnes épouses. L'histoire de cette transformation, par la description de l'évolution de leurs sentiments, de leurs pensées, de leurs discours et au final de leurs choix positifs, puisque d'épouse contrariée, la Maigre finit par tout entreprendre pour sauver son mari injustement accusé et condamné à mort. Ou comment l'instinct maternel et le dévouement permanent à la vie de famille conduisent par le combat quotidien pour la vie, aux sacrifices et à la sanctification les plus éminents.

Le livre premier, LA VENUE DE PAN, particulièrement poétique, ressuscite l'univers de contes de fées des pays celtes, Bretagne ou Irlande, et campe les divers personnages de l'intrigue qui traverse l'ensemble de l'ouvrage.

Le VOYAGE DU PHILOSOPHE, lui, est la description la plus pure de ce qu'est un PELERINAGE. le philosophe, confronté au refus du Dieu PAN de restituer au paysan la fille qu'il lui a ravi, part pour un voyage au terme duquel il souhaite faire la rencontre de Dieu, le voyage, outre son terme, procure au pèlerin maintes rencontres qui sont pour lui l'occasion par son comportement de poser l'idée qu'il se fait de l'existence : bonne éduction, jovialité, sens du partage, accueil de la générosité ...

Les DIEUX confrontent PAN et ANGUS OG chacun proposant à CAITILIN une conception distincte de l'Amour. A la demande du philosophe, ANGUS OG vient enlever à PAN sa conquête. A l'instinct, ANGUS OG ajoute la conscience. Certaines pages de ce livre sont purement de l'ordre de la mystique chrétienne.

Les références récurrentes à la bible montrent l'ancrage catholique de la culture irlandaise

LE RETOUR DU PHILOSOPHE reprend le récit du pèlerinage du philosophe après qu'il ait rencontré ANGUS OG dont il a obtenu l'aide. Les rencontres, les expériences de partage dont il fait l'expérience. Comment les hommes peuvent se réchauffer le cœur des uns & des autres. Comment par vengeance il est trahi par les Lépricones qui font intervenir les gendarmes.

L'univers des gendarmes & la prison sont le moyen d'évoquer la misère, piège sans issue, la justice aveugle et expéditive. Bref un monde d'hommes bien faibles, bien peu solidaires, peu courageux.

LE VOYAGE DE LA MAIGRE & LA MARCHE GLORIEUSE conte le pèlerinage de la MAIGRE qui veut à tout prix sauver son mari de philosophe, obtient l'aide d'Angus Og, où le cortège des peuples de la nature montent vers la ville et reprennent aux prisons le philosophe qui s'y est résigné, et même à être pendu, en toute innocence.

Un récit magnifique à ne manquer sous aucun prétexte.
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J'ai découvert ce titre voilà de nombreuses années sous le titre La Cruche d'or. J'avais alors très envie de le lire car il est considéré par René Barjavel comme un des meilleurs livres qu'il ait lu (” …c'est un monde où l'on voudrait vivre. J'ai aimé beaucoup de livres, certains avec passion ; celui-ci est le seul que je regrette de n'avoir pas écrit moi-même.”) et il avait été traduit en français aux Presses de la Cité par Olenka de Veer. Si vous connaissez mon amour infini pour le roman Les Dames à la licorne, vous comprenez mieux pourquoi cet ancien titre irlandais m'intriguait.

N'ayant jamais mis la main sur l'édition traduite par Olenka de Veer, j'avais complètement oublié cette histoire… jusqu'à ces derniers mois.
Le hasard l'a remis sur mon chemin puisqu'une adaptation a été créée par le Footsbarn Theatre et une représentation a eu lieu dans la ville où je vis. Je l'ai malheureusement loupée et je m'en mords encore les doigts car à la musique, les spectateurs ont pu apprécier l'immense talent de Glen Hansard (je m'en veux encore d'avoir loupé ça !). Bref, suite à cette date, la médiathèque a acheté le Chaudron d'or de James Stephens publié aux éditions Terre de Brume et j'ai donc pu, enfin, m'y plonger.

Je dois avouer que la découverte écrite n'a finalement pas été totalement à la hauteur de mes espérances. Je pense que derrière ce conte philosophique humoristique se cachent de nombreuses références que je n'ai pas toujours su percevoir ; j'ai donc loupé, je pense, une bonne partie du coeur du texte. En cela, l'adaptation théâtrale devait certainement mettre le doigt et accentuer certains éléments clefs.

Difficile de résumer cette histoire qui se déroule donc en Irlande, dans une campagne un peu merveilleuse/mythique dans laquelle on croise et rencontre des créatures étranges et des dieux anciens.
Tout commence avec deux Vieilles un peu sorcières et deux Vieux un peu philosophes mais surtout un peu fainéants et ridicules. Leurs enfants respectifs sont habitués à courir les vertes prairies et tombent un jour sur un “nid” de Leprechauns, gardiens de trésors (au creux d'un arbre). En parallèle, une jeune fille s'évapore, séduite par un ancien Dieu… Plusieurs scènes se suivent au fil des chapitres, avec un fil rouge plus ou moins présent.

Certains paragraphes m'ont interpelée car mettent en avant des réflexions intéressantes sur des sujets divers et variés tels que la nécessité (ou pas ?) d'une police dans les sociétés, notre rapport à la nature et aux animaux que l'on côtoie, la vieillesse et le temps qui passe…
D'autres passages m'ont franchement amusée et fait sourire (la scène de l'arrestation est plus que cocasse !) mais d'autres m'ont davantage perdue et ennuyée car peut-être plus poétiques et oniriques.
Il y a un petit côté Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare mais l'aspect comédie au premier degré est un peu moins évidente dans le texte de James Stephens, à mon goût. On sent les métaphores et les messages cachés (au sujet de la domination britannique sur le peuple irlandais notamment) sans vraiment avoir toutes les clefs pour les comprendre. C'est donc un texte qui ne se laisse pas dompter si facilement.

Ce Chaudron d'or méritera, à mon avis, une relecture quand j'aurai plus de bouteille et encore plus de connaissances sur l'Histoire, la culture et le folklore irlandais. Je suis sûre que je savourai alors bien davantage tous les bons mots que j'y trouverai.
Lien : https://bazardelalitterature..
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A l'époque de la première parution du livre (1914) l'Irlande est encore sous la couronne britannique, elle prendra son indépendance en 1921. C'est alors un pays en pleine reconstruction. Il a perdu plus de la moitié de sa population suite aux fortes vagues d'émigration du XIXème dues à la famine qui sévit de 1846 à 1848. Les Irlandais sont à la recherche d'une identité nationale, qu'ils vont puiser dans leur folklore traditionnel : légende, musique, mythologie…
Ce n'est pas sans raison que James Stephen mêle dans son récit des personnages si différents. Léprécones, Sorcière, anciens dieux, policiers, philosophe et gens communs se croisent. Ils ont chacun leurs histoires. Si l'on considère le récit au second degré de lecture on peut y voire une critique de la société contemporaine de l'auteur. A travers ces personnages, il dénonce la misère de son peuple sous le joug des anglais. le philosophe représente les libres penseurs irlandais, il se fait mettre en prison par des policemens que l'on peut comparer à l'autorité anglaise.
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C'est en lisant "les Dames à la licorne" que je suis "tombée" sur le titre de ce livre, traduit par Olenka de Veer qui a co-écrit le livre cité ci dessus avec Barjavel. Barjavel nous présente ce livre comme ceci : " le livre le plus drôle, le plus sage, le plus fou, écrit en Occident depuis un siècle" .
Je suis totalement en accord avec cela.
Il ne se raconte pas mais sachez que l'on y croise des fées, des dieux, des léprecaunes, même des policiers (!!) etc... et le personnage principal "le Philosophe" m'a fait mourir de rire...je pense que je vais le relire ce livre là!!

lu en 2011.
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Je m'attendais à un livre féerique, qui me transporte dans un autre monde, et au final je me suis senti frustrée; Comme une impression d'un piètre conte philosophique, sur le même schéma que Candide mais en version délavée...
Bref, mis à part certaines phrases que j'ai trouvé poétiques, je referme le livre un peu déçue...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Elle allongeait le pas au milieu de la route, vrai volcan de silence, roulant vingt pensées différentes au même moment; c'était la violente poussée du désir qu'elle avait de s'exprimer qui la faisait se taire terriblement. Mais contre cette croûte de silence une masse de paroles s'accumulaient qui devaient fatalement exploser ou se pétrifier. De cette pensée qui la congestionnait s'élevaient déjà les premiers grondements graves, précurseurs du vacarme (...)
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Du livre LES DIEUX
" CAITILIN avait trouvé l'Arbre de Science, mais de tous côtés s'élevait un grand mur noir qui la tenait séparée de l'Arbre de Vie -mur que sa pensée ne pouvait escalader, même si l'instinct soutenait qu'il devait s'écrouler à son approche. Une fois instruit dans l'incrédulité par la pensée, l'instinct est paralysé. Et l'on ne viendra à bout de ce mur que par l'union indissoluble de l'Instinct et de la Pensée. Et le premier fils, qui naîtra de cette union aura nom : le Vainqueur du Mur."
C'est sans doute le texte le plus mystique de tout l'ouvrage. Lisez GITTA MALLASZ "Dialogue avec l'Ange", il s'agit de la définition de l'œuvre de rédemption accomplie par le sacrifice du Christ et la tâche de l'Esprit-Saint après l'ascension du Fils. L'Esprit-Saint : le PONT entre le Ciel et les Hommes.
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Du livre "LE VOYAGE DU PHILOSOPHE"
" - Et comment pouvez-vous savoir où le chercher ? reprit le premier compagnon. Auriez-vous trouvé l'endroit où il demeure, inscrit dans un vieux livre ou gravé sur une pierre ?
...
- Non, répondit le Philosophe, car ce n'est pas ainsi que l'on va trouver un dieu. Voici comment il faut faire : sortir de chez soi et marcher tout droit, avec son ombre derrière soi, dans n'importe quelle direction, vers une montagne. Les dieux ne demeurent ni dans les vallées, ni dans les plaines ... Alors, si le dieu veut vous voir, vous vous dirigerez vers son fort aussi facilement que si vous le connaissiez ; il vous conduira au moyen d'un fil aérien, allant de chez lui à l'endroit où vous êtes ..."
C'est la définition du pèlerinage.
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Du livre LA VENUE DE PAN
"Il se trouva donc que les lépricones de Gort na Cloca Mora ne surent aucun gré au Philosophe d'avoir envoyé Meehawl MacMurrachu à leur champ. En lui volant son bien ils étaient absolument dans leur droit puisque son chat avec étouffé leur oiseau, il n'y avait pas de doute. Non seulement ils se voyaient frustrés de leur juste vengeance, mais le pot d'or que leur corporation avait mis des milliers d'années à amasser, était volé. Un lépricone sans son pot d'or, c'est comme une rose sans parfum, un oiseau sans ailes, un envers sans endroit.
Ils estimèrent que le philosophe avait fort mal agi envers eux ; sa conduite était d'un malin et mauvais voisin ..."
Voilà le nœud de l'intrigue
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Du livre "LE VOYAGE DE LA MAIGRE & LA MARCHE GLORIEUSE"
... En poursuivant doucement leur chemin, ils aperçurent une vache couchée dans un pré, et, en voyant l'animal, la Maigre s'arrêta, pensive.
- Tout est propriété du voyageur, dit-elle, et, traversant le pré, elle se mit à traire la vache dans une timbale qu'elle avait.
- Je me demande à qui est cette vache, dit Seumas.
- Peut-être qu'elle n'est à personne, dit Brigid Beg.
- Mais son maître, c'est elle, dit la Maigre, car personne n'est le maître d'un être vivant. Je suis sûre qu'elle nous donne le lait de la meilleure volonté, car nous sommes des gens modestes, sobres, sans cupidité ni prétention.
Une fois soulagée la vache se recoucha dans l'herbe et se remit à ruminer. Avec le soir la fraîche était tombée, et la Maigre avec les enfants se blottirent contre la bête qui leur faisait chaud. Ils tirèrent de leurs besaces une bouchée de paille, mangèrent et burent avec bonheur du lait à la timbale. De temps à autre la vache les regardait avec douceur par-dessus son épaule pour leur dire qu'elle leur offrait de bon cœur l'hospitalité de ses flancs. Elle avait le regard tendre, maternel, et aimait beaucoup les enfants. Les gamins délaissaient continuellement leur repas pour lui passer les bras autour du cou en la remerciant et vantant sa bonté ou en se faisant remarquer l'un à l'autre les diverses perfections de ses formes..."
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