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EAN : 9782213623955
588 pages
Fayard (19/04/2006)
4.17/5   9 notes
Résumé :

La déliquescence dans nos sociétés et nos organisations politiques des valeurs universelles que nous devons aux Lumières " franco-kantiennes " ne procède pas de la génération spontanée. Dès le XVIIIe siècle et tout au long des deux cents dernières années s'est édifiée une autre tradition - une autre modernité. Sur une argumentation similaire, elle a fait la guerre aux Lumières... >Voir plus
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En août 1850, Carlyle décrit le monde de son temps comme « une immense auge à porcs ». La seule morale qui y prévaut est celle des porcs : « La mission de la cochonnerie universelle et le devoir de tous les cochons, en tout temps, est d’augmenter la quantité des biens accessibles et de diminuer celles qui restent hors d’atteinte. » Voilà, dit Taine, la fange où Carlyle plonge la vie moderne, et par-dessus toutes les autres la vie anglaise, noyant du même coup et dans la même bourge l’esprit positif, le goût du confortable, la science industrielle, l’Église, l’État, la philosophie et la loi.

La décadence moderne est donc celle d’une civilisation matérialiste, « mécanique » et utilitaire. La victoire de la matière sur l’esprit, la désertion de la métaphysique d’abord par les Français – le pays de Malebranche, de Pascal, de Descartes et de Fénélon n’a plus que des Cousin et des Villemain – sont les grands signes du temps. La métaphysique elle-même, depuis Locke, est mécanique. Les philosophes du temps présent ne sont plus un Socrate ou un Platon, mais un Bentham qui pense que le bonheur dépend totalement des circonstances extérieures à l’homme. Voilà pourquoi, dit Carlyle, même au sein des nations les plus civilisées, on n’entend qu’un seule cri : donnez-nous de bonnes institutions, de bons arrangements politiques et le bonheur viendra de lui-même.

Car la conception moderne veut que tout dans notre Univers soit affaire d’affrontements de forces et d’intérêts et que, dans les rapports entre les hommes, il n’y ait strictement rien qui relève de la divinité. Non seulement les hommes ont perdu la foi dans l’invisible et ne s’intéressent qu’au visible, le matériel et le pratique, non seulement le XIXe siècle n’est pas un « âge religieux », mais c’est une époque peu capable de comprendre le bien et le beau : l’utilitarisme benthamite, la pratique de la vertu en fonction d’un calcul des pertes et des profits est son principe dominant. (pp. 342-343)
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En vérité, Spengler accuse Nietzsche d’avoir été, « en tout et pour tout, […] un élève des décades matérialistes ». Il en est de même en ce qui concerne Schopenhauer, dont le « système est un darwinisme avant la lettre ». En fait, Spengler place tout le XIXe siècle sous le signe de Darwin et du darwinisme tel qu’il l’entend : l’évolution est régie par la sélection naturelle et la loi du plus fort. (p. 633)
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