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EAN : 9782360840618
672 pages
Inculte éditions (19/08/2020)
3.75/5   12 notes
Résumé :
Dans un futur proche, il existe une ville où les habitants ont adhéré au « feuilleton ». Désormais leur vie est filmée, montée, aiguillée, mise en forme pour la télévision par celui que l’on appelle « le Roi ». L’homme est un démiurge, artiste fou, mégalomane et mélancolique qui use de l’existence des habitants de la ville pour nourrir ce grand récit qu’il tisse, jour après jour.

Rebelle à ce système, Magnus Gansa, un jeune homme solitaire, s’évertue ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
l'Empire et l'absence (1/3)

Contacté par l'auteur, je ne savais rien de ce livre, je vais voir ce que propose les editions Inculte ok ! Je regarde tous les messages et l'auteur m'avait envoyé une première explication. Séduit et tenté j'accepte son envoi.

660.p d'un roman monde extrêmement complexe, un défi, une immersion totale dans une télé-réalité géante, rédigée à la vitesse d'un escargot collé à un chewing-gum. Au vu du pavé proposé je m'en vais vous conter ce roman monde en trois parties.

En dehors de la richesse et de la complexité, dans son premier tiers Léo Strintz propose un univers constamment en mouvement. Son héros rescapé volontaire de cette télé réalité déambule dans cette ville auprise entre les travellings et son roi, showrunner en maître de cette Big Brother TV. l'Empire semble être en place, bien dirigé et bien digéré aussi par la population, enfin les acteurs.

Pourtant un personnage semble être hors de cet univers, Delilla. Prête à aller contre ce système cinématographique titanesque à l'aide de tableaux, pour le moins atypiques. Sorte de création personnelle, sur laquelle elle a totalement le contrôle.

l'Empire et l'absence propose dès le début une plongée dans un univers cohérent et très détaillé. Chaque geste semble être filmé minute par minute, découpé et retranscrit avec l'oeil de l'auteur. Chaque page est un condensé de descriptions minutieuses, qui rappellent au lecteur qu'il va falloir accepter de suspendre son incrédulité et faire preuve de patience et d'un peu de persévérance pour accepter ce début de roman monde.

L'empire et l'absence 2/3

Les protagonistes ont presque tous sombrés dans un fatalisme exceptionnel. le ton léger vient trancher avec l'ambiance générale de cette seconde partie. Sans en faire des tonnes, l'auteur nous propose à travers ses personnages, l'enfoncement.

Les protagonistes n'avancent plus, ils se détachent de leur destin et s'enfoncent dans leur monde. Pour certains c'est libérateur pour d'autres c'est une descente, non pas en Enfer mais dans l'oubli. le vertige verticale. Leur propre oubli. Cette télé-réalité brouille toutes leurs certitudes. Leur appartenance, leurs souvenirs, leurs repères temporels. le roi règne et se nourrit de leur malheur. Il broie et essore chacun de ces acteurs, toute leur substantifique moelle n'est pour lui qu'un carburant. Celui de l'imagination, celui qui permet de faire avancer le feuilleton coûte que coûte.

Le tour de force réside dans l'équilibre qu'a su mettre l'auteur entre le drame et la manière de le raconter. On n'est pas face à du fatalisme grand spectacle, ici, on prend du recul et on observe. Les descriptions toujours aussi détaillées ne versent pas dans le mélo. Tout est ciselé, chaque détail est soigneusement articulé autour d'un seul et même but, l'enfoncement. Une descente lourde et boueuse. Chaque personnage qui vit cela est peu à peu mommifié dans cette épaisseur qui empêche d'avancer.

Le récit avance mais les personnages eux, fusionnent avec le macadam. Tout est compressé, sauf le temps, lui il file à vive allure et ne laisse aucune trace. Voire défiler son destin et être bloqué dans son ensemble, l'horreur a son paroxysme.

L'empire et l'absence 3/3

Dernier tiers annonciateur de la fin imminente de la ville, du roi et de tout ce qui l'entoure, pourtant tout n'est pas aussi trivial. Dans un monde où tout se ressent et rejoint soit l'Empire soit nourrit l'absence, il est nécessaire de ne pas s'accrocher à l'idée que même si l'on voit quelque chose, ça se passe.

Idée très abstraite j'en conviens mais elle est nécessaire pour naviguer dans le dernier tiers. L'écroulement se passe tout en délicatesse, une gifle stylistique en slowmotion, comme si le temps, lis en suspension avancé tout les dixième de seconde. Tout le monde sombre, le mythe s'effondre. Au loin, quelque part il existe quelque chose qui n'appartient ni à l'Empire ni à l'Absence, le refus de tout et l'envie de tout.

Léo Strintz découpe son dernier tiers en succession de tableau, jusqu'aux dernières pages, celles d'un effondrement absolu, la pièce secrète, celle du dernier donjon, le boss après le Boss. L'ultime frame. Tout appartient à un tout et plus rien ne plus quitter, tous les personnages de cet univers sont enfermés dans un univers qui n'appartient qu'à lui-même. La boucle est bouclée.

Avec ce dernier tiers je referme le livre. L'expérience a été rude par moments, certains passages étaient très soutenus par un style impitoyable qui ne laisse rien de côtés. Un livre qui marque et qui ouvre sur d'autres horizons, qui posent des questions auxquelles on a peur de se confronter, mais c'est aussi la littérature, celle qui vient nous déranger et nous poser les bonnes questions aux mauvais moments !.
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Donner son avis / chroniquer un livre de ce genre n'est vraiment pas chose facile.
Il m'a fallu un moment pour savoir par quel bout l'aborder, et même maintenant alors que je tape ces quelques mots, je doute.

Le résumé en quelques lignes, n'est pas chose aisée non plus, voire impossible tant le livre est touffu abordant de multiples thèmes, imbriqués et enroulés les uns dans les autres. La télé-réalité, l'omniprésence des réseaux sociaux et leurs conséquences sur la vie individuelle et la vie d'une société dans leur ensemble est ici présenté dans leur utilisation est poussée à l'extrême jusqu'à la stupidité je dirais même. le Roi dirige et influence la vie de ses concitoyens à travers son feuilleton, mais cet équilibre instable est fragilisé lors du retour d'une ancienne actrice phare qui ramène dans ses bagages, une autre forme d'évasion et de fascination au travers de son art innovant.


Pourtant, il ne faut pas s'arrêter à ça, que les lecteurs ne soient pas rebutés par ce thème omniprésent de réseaux sociaux, car L'empire et l'absence c'est avant tout un voyage.

Il n'y a pas vraiment action, c'est un livre très descriptif qui invite le lecteur à être témoin d'une société qui s'est soumise volontairement à la fois à un homme et à la pression sociétale. Ce voyage se fait au travers des yeux de plusieurs personnages clés.

Tout à tour, ils décortiquent jusqu'à l'extrême les expressions, les corps (les personnages ont une grande fascination pour les seins refaits), les sentiments, les mots et les interactions entre les personnages. Oscillant entre la folie et le tragique, les destins de ces personnages sont décrits avec justesse. C'est assez déconcertant au début, mais on fini par se laisser porter. Quant à l'art novateur qui met à mal le feuilleton et son équilibre qui est au final si fragile, j'ai beaucoup aimé ce qu'en avait fait l'auteur.


C'est un livre très original dans sa manière d'aborder ses problématiques et déroutant également. Cette oscillation constante entre ce qui est réel, ce qui relève du rêve et ce qui relève, de... on ne sait plus trop (les deux peut-être) est vraiment déconcertante et m'a un peu perdu par moments.

J'ai trouvé que c'était un roman difficile d'accès, n'ayant pas de bagage littéraire poussé, j'ai eu par moments du mal à comprendre ou l'auteur voulait en venir, mais c'est un livre très abouti, intéressant dans ses thématiques, dans sa manière originale de les traiter.

Un bon bouquin, selon moi, avec une excellente maîtrise de la langue, un plaisir pour les amoureux des mots, mais son côté très littéraire pourrait rebuter certains lecteurs.


Merci à Babelio et aux éditions Inculte pour cette découverte.


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J'ai découvert ce livre via une émission radio qui en faisait une critique très élogieuse...

En lisant le résumé, cela a confirmé l'aspect très intéressant du sujet traité, à savoir l'omniprésence de la téléréalité dans notre quotidien, avec même l'ensemble (ou quasi) de la population qui se met en permanence en scène pour des caméras et des équipes de tournage innombrables. le livre traite d'un sujet rebelle à cet état et qui vit sous le radar.

Le problème pour moi est que tout l'intérêt du livre est déjà défini dans ces quelques lignes. le reste, c'est plus de 600 pages de phrases interminables avec des idées rebattues sans cesse, avec un langage soporifique à souhait. L'intrigue peut se résumer sur un timbre poste et j'ai eu l'impression de faire du sur place pendant tout le roman. Ce fut donc une grosse déception littéraire pour moi.
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Bon, et bien on tient là ce qui sera mon magnifique flop du mois, de l'année, voire de la décennie.
Je n'abandonne jamais un livre. Jamais. Mais là j'ai fini par craquer. le résumé me plaisait pourtant plutôt bien, avec cette histoire de ville ne vivant que pour le feuilleton perpétuel qui y était tourné, Magnus, ancienne star d'un show adolescent qui refuse désormais d'apparaitre dans quoi que ce soit, et le retour en ville de Lo DeLilla, qui revient avec un concept révolutionnaire de peinture mentale.
J'aurai sans doute pu passer sur le rythme horrible qui fait qu'au milieu du roman, on en était quasiment au même point, Lo ayant débarqué à la page 60 et commençant à vendre ses tableaux à la page 250, alors qu'absolument rien d'autre dans l'intrigue n'a avancé du moindre centimètre. Je suis même prête à dire que j'aimais bien le personnage principal, Magnus, qui donne l'étrange impression de vouloir sortir de cette ville mais fournissant tout de même au concepteur du feuilleton tous les éléments pour qu'il continue à le faire fonctionner, cherchant juste à comprendre les éléments qu'il a ratés dans son passé.
Mais le style est horrible, je me suis arrachée les cheveux à essayer de comprendre des paragraphes entiers de divagations sans queue ni tête, de longues phrases faisant des dizaines de lignes et partant dans des considérations qui m'ont fait m'endormir sur ce livre.

Plus de trois semaines après l'avoir commencé, j'abandonne donc sans aucun remords ce roman alors que j'en arrivais à peine à la moitié. C'est fort dommage parce que je suis persuadée qu'il y a quelque chose d'intéressant à aller chercher du côté de le réflexion sur l'image qu'on souhaite montrer de nous-mêmes. Mais la lecture doit rester pour moi un plaisir et je n'en avais plus aucun.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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La couverture m'a fait de l'oeil (elle est magnifique !), le résumé m'a intrigué (j'adore les romans télé-réalité, je pensais lire un remake de The Truman Show) et j'ai profité de l'opération Masse Critique pour découvrir un nouveau genre que je n'ai pas l'habitude de lire : le roman d'anticipation sociale. Et malheureusement, ce n'est pas pour moi... À la fin de chaque phrase, j'avais envie de dire "Kamoulox" ;)
Alors un grand bravo à l'auteur pour avoir écrit un pavé pareil, bourré j'en suis sûre d'idées super, une créativité débordante, des mots inconnus, de l'humour, mais c'est beaucoup trop perché pour une pragmatique comme moi.
Je suis sûre que ce roman rendra heureux des amateurs du genre, j'ai hâte de lire d'autres avis, mais malheureusement, de mon côté, j'ai dû couper court au feuilleton ;)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le ciel s’est obscurci lorsque nous atteignons l’université, divisée en une vingtaine de bâtiments s’étendant sur toute une partie du flanc bas de la colline. Première fierté de la ville avant l’arrivée de Brandon Marsac, l’université demeure, à ce jour, la seule institution où le roi n’a pas su pénétrer – ou plutôt, tout du moins, de laquelle il a accepté de rester à distance. Aussi, chacun, propriétaire ou non de son droit à l’image, peut aller et venir sur ce campus circulaire, retraite de verdure du feuilleton, refuge prétendument noble, sans se risquer aux mains du récit – et DeLilla ne se gêne pas, ici comme chez elle, pour foncer droit vers le laboratoire de neurosciences. Situé au sommet d’une butte, il se déploie sur six étages, dont la moitié sous terre, et à son approche je zigzague entre ces étudiants incertains sur la pelouse, répartis en une succession de cercles méditant sur une journée que, dans la fraîcheur nouvelle du mois de novembre, plus personne ne sait très bien comment achever.
C’est là, en apparence, un havre de paix, un temple à l’abri des sombres influences extérieures. En apparence, seulement – car cette séparation, cette frontière, entre le roi et le monde universitaire ne s’est pas établie sous l’impulsion intellectuelle d’une résistance forte et courageuse, mais à travers le refus hautain d’une université qui s’était au départ réellement imaginée plus grande que ce nouveau et incompréhensible feuilleton. Par conséquent, bien qu’il soit convenu de prétendre chez les étudiants et le corps enseignant le contraire (j’ai eu tout le temps, en ces deux derniers mois, de m’en apercevoir), c’est tout à fait à contrecœur que ce lieu est devenu « une lueur parmi l’obscurité » – et si l’orgueil des instances dirigeantes les empêche, aujourd’hui, de faire marche arrière, il va sans dire qu’à refaire, mon Dieu, ils auraient tout vendu : leur travail, leur territoire, leur personnel. Ils auraient pleinement collaboré. Seulement, à l’époque, ils n’avaient simplement pas pu imaginer – et ils n’arrivaient d’ailleurs toujours pas à le faire – que cette agglomération, cette ville, qui s’était autrefois fondée autour de l’université, finirait un jour par se retourner contre elle. Comment auraient-ils pu le deviner ? Mon pauvre père, lui non plus, n’y avait jamais cru.
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Les feuilletons personnels n’avaient jamais été aussi nombreux – et à un certain niveau, ici, dans la ville narrative, ils n’avaient jamais été aussi aboutis. La nuit tombait, et comme à chaque nuit, c’était le grand travelling qui commençait ; ainsi, l’on allait d’hélicoptère en hélicoptère entre chaque homme, entre chaque incarnation, entre chaque, non pas point de vue – car il aurait fallu être bien naïf pour ne pas avoir compris, depuis le temps, que le seul et véritable point de vue était celui du travelling même et de son roi – mais entre chaque élément sciemment torturé de la fresque ; et cela constituait un divin montage alterné, une constellation de plans aériens où les habitants ne nécessitaient aucune présentation. Tout le monde les connaissait déjà. Les rues, souvent, portaient leurs noms.
De ce fait, pour beaucoup, la tentation était trop forte ; pour beaucoup, la ville se résumait à cet instant précis au cœur de la nuit, lorsque l’ivresse et la fatigue réunies s’accordaient pour mieux suggérer, à l’oreille du voyageur hébété, qu’il laissât derrière lui toute identité et, mieux, abandonnât aux bras de l’obscurité le secret le plus fondateur de sa vie ; pour beaucoup, indubitablement, la ville, c’était cet instant-là, exprimé éternellement. La fin de la nuit ivre, conclue sur l’abysse de l’être, où l’on ne songeait pas juste à vendre son âme, mais où l’on se risquait à ne même plus la retenir. Parce qu’ici, plus que n’importe où ailleurs, une âme, ça se retenait, et quiconque ayant traversé au moins une fois ces terres l’avait forcément éprouvé avec chaleur et avec force ; ici, la nuit engloutissait tous les remords et les non-dits, elle était l’œuvre, où le roi attendait que l’on tombe, elle était le royaume, où l’on abandonnait d’être un monde, et c’était bien cela de quoi la nuit vivait : des mondes, que les corps avaient fini par lâcher.
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Arrivé plus bas dans la rue, il me faut désormais traverser les équipes occupées à se déplacer entre leurs différents sujets, les directeurs de segments, parmi les cadreurs et les perchistes, résumant les séquences et les répliques marquantes, notant les événements en face des timecodes correspondants, et tous, sans exception, grimacent de cette présence qu’il faut éviter de capturer dans le cadre : la mienne. Le risque, comme toujours, serait de trahir l’esthétique du roi, pour qui il n’existe pas d’aveu à la clarté plus terrible que celui du visage flouté, à ses yeux moins la dissimulation d’une identité qu’un voile levé sur le refus de son empire. Or, cela n’a jamais changé, mon visage exige d’être flouté, de la même façon que, malgré l’irrésistible ascension de Brandon Marsac, plusieurs centaines d’habitants rejettent encore l’idée de rejoindre son histoire, et aussi minoritaires soient-ils, plus, même, minoritaires sont-ils, et plus cela l’éprouve dans sa douleur centrale, dans son écueil fondamental. Oh, mais qu’importe : certains s’accrochent à leur droit inaltérable de lui dire non, et si j’ai le droit, moi aussi, de le faire, c’est car, contrairement à Marsac, je suis né ici. Un luxe, en vérité, puisque depuis deux ans, le droit de séjour dans la ville n’est plus accordé qu’à la condition de céder son image au roi, loi jugée naturelle tant il est ici autant le principal créateur d’emplois que le premier fournisseur de destin, lui qui à une époque de la robotisation engendra énormément de professions en misant sur le secteur du feuilleton…
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De cette crise était né le roi. De cette crise était né son grand feuilleton, qui promit à ces vies cristallisées sur les réseaux, à cette solitude pourrissante, à cette absence cruelle de destin, la possibilité non pas d’être entendues – car quiconque, aujourd’hui, pouvait être entendu – mais d’être imbriquées et intriquées entre elles. Le feuilleton fit ce pari de former une histoire à travers la vie intime des hommes ; il se présenta, en quelque sorte, comme un pacte social de représentation, une union des points de vue pour faire coïncider l’éparpillement des récits et nourrir une même vision – et ce fut au roi de jouer le rôle de liant entre ces sources narratives et de garantir une cohérence générale, de certifier une satisfaction finale.
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Au loin, justement, je peux distinguer Sixtine, perchée sur un arbre, un sein à l’air et des griffures dans le cou, alors qu’une poignée de garçons la supplient de leur accorder une autre audition. Naturellement, un hélicoptère tourne autour d’elle, comme une ombre, non pas protectrice de sa personne mais lui réservant avec tendresse le pire, ici assez éloigné pour que le bruit des hélices n’envahisse pas ses oreilles et que ses cheveux ne soient pas trop soulevés par le vent. Puis, moins obstinés que le roi, les garçons et leurs signaux s’avouent vite défaits et se dispersent, vers le nord de la carte, à l’assaut des derniers tournages, bien déterminés à influencer une histoire avant de laisser la nuit se refermer. L’hélicoptère entame alors sa longue montée dans le ciel tandis que sa caméra, sous le cockpit, pivote en ma direction tel l’index divin de Marsac sur le point, je le sais, de doucement se replier. Désormais suffisamment distancé de la terre ferme, le maître des récits personnels peut s’endormir.
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