Berlin on/off

En lice pour le Prix Hors Concours 2018 (Gaëlle Bohé), « Berlin on off » de Julien Syrac signe trois nouvelles qui s'emboitent telles des poupées gigognes, avec une maîtrise hors pair et artistique. Attention ! Dans ce livre, nous sommes en version 3D, par ce côté loufoque, caustique, grinçant du monde de l'Art. Habile, l'auteur écrit avec malice, subtilité, l'idiosyncrasie de cet environnement, avec de plus, un humour au troisième degré. Il sait où il va et met le doigt là où ça fait mal, mais d'une telle façon, que tout est bon à prendre dans « Berlin on off ». Les diktats, les dessous, les travers de cet environnement qui en devient atypique. La modernité du style empreint de la jeunesse de l'auteur, font de ces nouvelles ce pétillant que l'on déguste à petites gorgées. Coloré, vif, amusant parfois, ce mélange de couleurs est un délice. le lecteur rêve de poser ses …. sur le châle (il en dira pas plus !)… Se prend à vouloir attendre Tidhar Nemrod, poétesse à l'aéroport (le silence incite à la curiosité !!)Imagine la sculpture faite la nuit dans un atelier à l'insu de Youri (Allez voir page 126 !). On perçoit la symbiose entre la France et l'Allemagne. L'auteur écrit ce qu'il est, ressent et perçoit. Et que ça fait du bien d'entendre une porte qui grince anti-conventionnelle et marginale. Julien Syrac a un sacré côté « enfant libre » (qualité appréciée des artistes) qui forcent le destin et veulent s'émanciper avec cette liberté chère aux Cyniques tel Diogène ! Ces nouvelles sont décapantes et glissent du poivre entre les lignes. le lecteur adore cette impression comme s'il était dans un opéra baroque des plus livresques !!! . Publié par Les Editions Quidam, « Berlin on off » est un manteau pour l'hiver, une boisson glacée en plein été et franchement c'est une formidable réussite !!!

Les voies de l'Art sont impénétrables. Et les trois monologues de ce livre crissant et cru sont loin de constituer la carte qui permettrait à un apprenti artiste de s'y retrouver.

Nous serions plutôt dans trois cercles constituant un enfer délaissé par Dante, le Berlin off de l'art, fait de petits boulots et d'échecs.

L'enfer ? C'est sans compter sur l'humour de Julien Syrac et la mauvaise foi de son narrateur, jeune français parti à l'assaut de la capital européenne de l'art pour se retrouver dans les coulisses, les sous-sols, les « à côté »…

Trois histoires d'apprentissages, de tentatives pour forcer la porte de service, puisque celle des artistes semble être verrouillée. Une vie en stand-by qui pourrait être pathétique et triste, et qui est drôle et grinçante.

Mêlant malice et acidité, Julien Syrac écorche le monde artistique où chacun voudrait présider au banquet et se retrouve souvent à passer les plats.

Accompagnateur de poètes, modèle nu pour des courts de dessin amateurs, « apprenti » d'un ferrailleur-sculpteur perdu dans la campagne. Autant de situation pour percé sans avoir encore même franchi la première marche.

l'auteur doit également avoir des comptes à régler avec l'Allemagne. La poétesse attendu à l'aéroport dans le premier chapitre est juive, symptôme d'une culpabilité toute allemande et d'une certaine curiosité faisandée et douteuse, le prof du second chapitre vivait en RDA avant la réunification et à tout perdu à la chute du mur, et le sculpteur vit entouré de terres anciennement agricoles, dédaignées au profit de la Pologne voisine et surtout moins chère. L'Allemagne n'est pas présentée sous son meilleur jour…

Un style aérien et fantasque, des envolés pétries d'égocentrisme et des formules à l'emporte-pièce assénées par ce jeune looser magnifique, font de ce court roman un condensé de drôlerie et de mauvaise foi.

Mais le plus « pathétique » de l'histoire, celui qui se raconte des fables sur ces échecs est il ce jeune homme, finalement persévérant ? Les « mentors », qui paradent sans n'avoir jamais rien accompli si ce n'est un festival de poésie arrivé trop tard, sans public, avec l'ambition de détrôner ces prédécesseurs reconnus, ce prof qui s'extasie devant les pauses, tout en improvisation, du jeune français, ce sculpteur sur métal alcoolique et déconnecté, qui se permet de donner des leçons de vie tout en n'ayant guère de gages à donner sur la réussite de la sienne ? Artistes ? Ou ayant simplement réussi à trouver plus désespéré ? Et au dessus d'eux ? Quel autre parangon ? jusqu'où remonter ? Certains ministres de la culture doivent faire partie du lot des parvenus, n'en doutons pas…

Gageons que Julien Syrac n'est pas dupe. Il s'amuse de ce monde de l'art, et nous avec lui.
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Trois nouvelles très drôles se déroulant en Allemagne dans le milieu de l'art. On y retrouve un jeune auteur qui accepte à peu près n'importe quoi dans l'espoir de se voir publier, et reste malgrès tout conscient de sa situation. Un modèle qui pose pour des cours de dessin, pendant lesquelles il observe le directeur de l'école qui donne ces cours, un peintre côté, le professeur de dessin qui enseigne pendant qu'il pose, et regarde tout cela de très loin, totalement désabusé, et enfin les élèves. La troisième nouvelle quant à elle met en scène un sculpteur qui eut son heure de gloire à l'occasion de la chute du mur de Berlin et refuse de façon plus ou moins consciente de regarder sa réalité artistique en face.
Un livre frais, vite avalé, et qui donne une vision juste et fine de l'univers artistique, vu par un jeune homme qui aimerait en faire son métier et fait son apprentissage.

J'ai lu ce livre dans le cadre du prix Hors Concours dans lequel je suis engagée cette année, il fait partie des cinq finalistes.

Ce livre est composé de trois nouvelles sous la forme de monologues, elles se situent toutes dans le milieu de l'Art en Allemagne.

L'auteur met en scène des jeunes qui cherchent à percer dans le milieu de l'Art. Ils se retrouvent dans le Berlin off de l'art contraints à faire des petits boulots. Il y a un jeune auteur qui devient accompagnateur de poètes dans l'espoir d'être publié un jour, un modèle qui pose nu pour des cours de dessins amateurs et qui observe les élèves et le professeur, un peintre célèbre, et enfin un apprenti d'un ferrailleur-sculpteur.

Avec un humour au second degré, dotant son narrateur d'une belle mauvaise foi, l'auteur livre ici un ensemble baroque, une description assez caustique du monde de l'Art, un monde pathétique dans lequel l'auteur égratigne ceux qui se considèrent comme de grands artistes qui se révèlent plus pathétiques que les jeunes loosers qui ne parviennent pas rentrer dans cet univers. L'auteur se moque librement du monde de l'Art dans un texte assez original et très vite lu. Malheureusement j'ai trouvé les nouvelles de qualité inégale, j'ai aimé la première, juste souri à la lecture de la seconde mais me suis ennuyée dans la troisième.
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C'est définitif: je suis en amour, que dis-je, en adoration, face à la plume de Julien Syrac! C'est bien simple, l'auteur peut aller à l'opposé de tout ce que je classe dans les « qualités d'un bon livre » et réussir à m'embarquer complètement malgré tout. Il a le don de conter des histoires, de parler de morceaux de vie ordinaires avec une sincérité, une authenticité qui en font des événements passionnants. Avec Berlin on/off, le pari est osé. Il s'agit d'un recueil de trois monologues sur trois situations ayant comme point commun un narrateur français qui fait des p'tits boulots dans le domaine de l'art en Allemagne. Avec sa maîtrise géniale des mots et son ton un brin cynique mais toujours juste, Julien Syrac nous dresse le portraits d'individus, croisés par le protagoniste, qui ont tous pour point commun d'être dans une situation d'échec dans le monde artistique. de [...]

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