AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

François Rosset (II) (Éditeur scientifique)
EAN : 9782264014030
219 pages
10-18 (08/01/1993)
3.56/5   8 notes
Résumé :
4ème de couverture
Au printemps de l'an 1458, la ville d'Arras fut frappée par la peste et par la famine. En un mois, près d'un cinquième de la population périt. Ce récit est l'évocation poignante de tous les maux qui en découlèrent : pillage, débauche et persécution. Cependant le grand mérite de l'auteur (né à Varsovie en 1924) tient à ce que la fable ne se réduit jamais à un schéma préconçu. Bien au contraire, Messe pour la ville d'Arras est un roman incarn... >Voir plus
Que lire après Messe pour la ville d'ArrasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le prologue de ce roman, signé des initiales de l'auteur, a tout pour être alléchant : "Au mois d'octobre 1461, pour des raisons demeurées obscures, éclata la fameuse Vauderie d'Arras. (...) Tels sont les événements qui constituent le canevas de ce récit."
Or ce roman ne parle ni de vauderie, ni d'Arras.
Il n'est en effet pas question de la vauderie car nulle trace des 30 hommes et femmes accusés de sorcellerie, nulle trace de l'Inquisiteur Pierre le Broussard, nulle trace de l'appel au Parlement de Paris...
Il n'est pas non plus question d'Arras et c'est le plus étrange : le nom de la ville est pourtant mentionné à chaque page, mais il semble très rapidement que l'auteur confonde Arras et ... Anvers ! En effet à de nombreuses reprises, les villes mitoyennes d'Arras qui sont mentionnées sont Bruges, Gand, Utrecht et Bruxelles et souvent, l'auteur situe Arras en Brabant ! C'est très déstabilisant quand on connaît bien la région et surtout la Vauderie d'Arras car on a un sentiment de tromperie ou de grossière erreur.
Ensuite, il reste l'histoire en elle-même et le style. Sur ce dernier point - peut-être est-ce dû à la traduction du polonais ? - c'est très poussiéreux, ampoulé, précieux et à aucun moment réaliste. Les personnages (du boulanger à l'évêque) font tous de longues considérations sur le bien et le mal, le pardon et la rédemption, etc. Quant à l'histoire, elle se résume en une banale histoire de juifs qui se retrouvent être les boucs-émissaires d'une épidémie de peste... Une postface très enthousiaste décrit ce point précis comme étant une allégorie de ce que la Pologne a vécu pendant la seconde guerre mondiale. Pourquoi pas. Mais si le roman historique peut jeter des ponts entre le passé et le présent, il faut que ce soit fait avec le respect des événements dont on prétend faire le récit.
Commenter  J’apprécie          43
Je crois que pour apprécier ce livre il faut lire la préface : l'auteur a en effet été un communiste convaincu, puis en 1968 il participe à l'opposition au régime...
Ce livre est une allégorie des purges et de la dictature et son livre est d'ailleurs interdit.
« Ils avaient abandonné leur conscience au troupeau comme des moutons, comme des boucs maudits. Personne parmi eux n'avait compris qu'il n'y a pas au monde de tyrannie plus tyrannique que l'unanimité, d'obscurité plus obscure que l'unanimité, de bêtise plus bête que l'unanimité ».
Commenter  J’apprécie          50
Superbe. Vous avez aimé Zadig ? le Bon, la brute et le truand ? le siège de Varsovie ? Tu pourras moins bête ?
On voit déjà le film, le blockbuster et les produits dérivés.
Je plante l'intrigue, en forme de Rummikub ( la marque de l'auteur):
Le moine Albert, échevin en chef de la ville d'Arras.
Le seigneur Jean son disciple et fils spirituel, en mal d'émancipation.
Le prince David, bâtard du roi Philippe, Évêque d'Utrecht, protecteur de la ville d'Arras.
La ville d'Arras, ses gueux et ses richesses.
Dieu, l'arme nucléaire de ce western polonais.
Et le synopsis: Ok corral n'aura pas lieu +!
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au printemps de l'an 1458, la ville d'Arras fut frappée par la peste et par la famine. En un mois, près d'un cinquième de la population périt.
Au mois d'octobre 1461, pour des raisons demeurées obscures, éclata la fameuse Vauderie d'Arras. Les juifs y furent horriblement persécutés, les sorcières pourchassées ; il y eut des procès pour de prétendues hérésies, une explosion soudaine du pillage et du crime. Après trois semaines, le calme revint.
Plus tard, David, l'évêque d'Utrecht, bâtard du prince bourguignon Philippe le Bon, annula tous les procès en sorcellerie et bénit Arras.
Tels sont les événements qui constituent ce récit.
A.Szczypiorski
vauderie = sabbat des sorciers
Commenter  J’apprécie          30
D'ailleurs, David montra bientôt à la ville sa bienveillance: en vertu de son pouvoir épiscopal, il remit ses péchés à la femme exécutée, la libérant ainsi de l'enfer. Je me rappelle la nuit où Albert apprit cette décision de l'évêque.
- Voilà qui lui ressemble bien, déclara t il. Le meilleur ami de Notre-Seigneur Dieu ! Je vois d'ici ce qui se passe dans le ciel. On fait savoir à Dieu que l'évêque d'Utrecht a libéré cette femme de ses péchés. Dans les salles du paradis, c'est l'agitation, le trouble, l'inquiétude. Dieu le Père est tout malheureux. Quelle maladresse! se dit-Il, laisser passer une chose pareille. L'évêque d'Utrecht doit être mécontent. Retirez cette femme de l'enfer au plus vite et transférez-la dans les flammes du purgatoire. C'est ce que font les anges avec diligence et l'un d'eux s'empresse d'apporter à Gand l'humble message informant l'évêque que tout a été fait selon son bon vouloir. Mais quoi ! L'ange est prié d'attendre parce que Son Éminence est justement occupée, par un banquet ou une courtisane... Sots ! Sots ! Sots ! Ils s'imaginent que Dieu est leur subordonné ou leur associé ou encore partie opposée. Mais L'ont ils déjà vu ? Ont-ils déjà parlé avec Lui ?

- Père Albert, dis-je alors. Il y a des principes qui règlent notre vie et notre salut. Il relève du pouvoir de l'évêque d'agir au nom de Dieu; et même s'il est difficile de discerner des accords passés dans ce sens, il faut tout de même penser que les cieux attendent des prêtres des décisions conformes aux décisions de l'Église

Albert m'interrompit.

- Les enseignements de l'Église ne proviennent que partiellement de Dieu; ils sont partiellement l'œuvre des hommes.

- C'est vrai, père. Mais n'oublions pas que sans la grâce particulière de la Révélation, L' Église n'aurait pas été capable d'établir ces principes...

- Là, c'est une autre question, grogna Albert. Et je ne désire pas partager avec toi mes idées sur ce point.

En vérité, il parlait comme un hérétique. Mais c'était sans importance, car il était de ceux qui ont le privilège de pouvoir se frotter à l'hérésie. Il vivait trop près de Dieu pour que le doute ne vienne germer dans son cœur.
Commenter  J’apprécie          01

Video de Andrzej Szczypiorski (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrzej Szczypiorski
Vidéo de Andrzej Szczypiorski
autres livres classés : littérature polonaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Le petit astronaute

D'où viennent les bébés avant d'être dans le ventre de leurs mère selon Juliette ?

Ils sont dans l'espace
Dans le monde des bébés
Sous terre

11 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Le petit astronaute de Jean-Paul EidCréer un quiz sur ce livre

{* *}